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Trafic de Subutex: le long cauchemar de la mère d’Aurore Gros-Coissy

7 septembre 2014, 10:20

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Trafic de Subutex: le long cauchemar de la mère d’Aurore Gros-Coissy

 

Ce qui avait semblé être, il y a neuf ans, une belle histoire d’amour, s’est transformé en cauchemar pour la Française Aurore Gros-Coissy. C’est ainsi que les proches de l’habitante du village de Saint-Romain-de-Popey, situé à 38 kilomètres de la ville de Lyon, résument les déboires qu’elle connaît depuis qu’elle a posé  les pieds à Maurice, le vendredi 19 août 2011.

 

Interceptée avec 1 680 comprimés de Subutex valant Rs 1,6 million et dissimulés dans deux boîtes de biscuits, l’ancienne contractuelle du ministère français de l’Agriculture a comparu devant le juge Bobby Madhub, mardi, pour trafic de drogue. Elle persiste à clamer son innocence en plaidant non coupable. Son avocat, Me Gavin Glover, tente de faire de son mieux pour démontrer qu’elle a bel et bien été piégée par son ex-petit ami, le Mauricien Tinsley Cornell.

 

Le premier amour d’Aurore

 

Séline Gros-Coissy, la mère de la femme de 27 ans, dit attendre avec impatience le verdict de la cour d’assises mauricienne. Restée en France, elle parle de ces trois années passées sans sa fille aînée dans son petit village de 1 500 âmes. Tinsley Cornell, pour elle, est la pièce maîtresse dans cette affaire.

 

«Il a été son premier amour», explique à l’express Séline Gros-Coissy en se remémorant ses vacances d’été passées, en 2005, dans un camping dans les Pyrénées-orientales. «Elle avait 18 ans. Tinsley était là. Il était un  garçon très plaisant, très enjoué. Il faisait la cuisine, jouait de la guitare. Il était de Paris. Ils sont sortis ensemble mais la distance a eu raison de cette idylle», poursuit la mère de famille.

 

Après les vacances, les deux jeunes gens sont restés en contact pendant plus de six mois. Chacun est retourné à sa petite vie. Aurore a fait un Brevet de technicien supérieur (BTS) en études agricoles en Isère et a commencé à travailler dans sa commune.

 

La jeune femme effectuait des recensements auprès des agriculteurs de la région. «C’est faux de dire qu’elle était sans emploi», précise sa mère. Elle menait une petite vie tranquille à la campagne jusqu’à ce que Tinsley Cornell refasse son apparition via les réseaux sociaux en janvier 2011.

 

«C’était sur Facebook. Il a repris contact avec elle. Et puis, un jour, il lui a demandé si elle voulait venir découvrir son pays natal avec lui. Pour Aurore, Maurice était une belle île peuplée de gens sympathiques. C’est l’endroit où tout le monde voulait aller», confie SélineGros-Coissy.

 

«Aurore a toujours eu une bonne image de Maurice à travers un oncle qu’elle a connu, durant son enfance, pendant sept ans. Ce Mauricien était avec  ma soeur. Il faisait des études de médecine. Il a été un tonton adorable avec elle. Quand Tinsley lui a fait cette proposition, elle a demandé conseil aux proches, aux voisins. Elle a fait le tour de mes amis pour savoir ce qu’ils en pensaient», raconte sa mère.

 

Le jeune homme lui ayant proposé de payer son billet d’avion, Aurore a refusé, ajoute Séline Gros-Coissy. «Elle avait de l’argent de côté. Il lui a dit qu’il avait déjà payé le billet et qu’elle pouvait le rembourser. Je l’ai accompagnée jusqu’à Lyon afin qu’elle prenne le train pour Paris. Elle avait loupé son TGV et a dû prendre le suivant», poursuit- elle.

 

La police française en possession des preuves

 

«Quand Aurore est arrivée à Paris, Tinsley lui a dit que le plan avait changé. Qu’il ne pouvait pas faire le voyage avec elle. Qu’elle devait partir avant. Qu’il allait la rejoindre», insisteSéline Gros-Coissy. De là, il aurait placé deux paquets de biscuits dans la valise d’Aurore en lui demandant de les laisserà sa mère, Giantee Ramchurn, l’accusée n° 2 dans le procès aux assises.

 

«La police française a les preuves. Les propos qu’ils se sont échangés sur Facebook sont avec elle», déclare Séline Gros-Coissy. De Saint-Romainde-Popey, elle suit le procès qui s’est ouvert sur le site de l’express et contacte régulièrement Me Glover.

 

«Trois ans en détention préventive, ça commence à être un peu long. Là, le procès a été renvoyé parce que l’accusée n° 2 est malade… On espère que la cour va donner une réponse positive dans l’option qu’Aurore devrait être jugée séparément», nous déclarait Séline Gros-Coissy dans la journée d’hier.

 

Mardi, à la veille de la reprise du procès, elle espérait pouvoir s’entretenir avec sa fille via  Skype. Cette semaine, dit-elle, Aurore a été sereine. «Elle est dans un bon état d’esprit. Elle est très satisfaite de son avocat», lâche-t-elle. Elle espère que la stratégie de Me Glover visant à prouver qu’Aurore a été «piégée» par Tinsley Cornell, qui n’a plus jamais remis les pieds à Maurice depuis la saisie, aura l’oreille favorable du nouveau juge Madhub.