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Archéologie Historique: Krish Seetah, professeur à Stanford, étudie le cas mauricien
8 septembre 2014, 10:06
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Archéologie Historique: Krish Seetah, professeur à Stanford, étudie le cas mauricien
Le Mauricien Krish Seetah, zooarchéologue et assistant professeur d’anthropologie à la prestigieuse université californienne de Stanford, accompagné de cinq de ses étudiants et de trois directeurs de site, faisait récemment des recherches au cimetière de Bois-Marchand. Il s’apprête aussi à démarrer une étude dans la région de Bras-d’Eau. Portrait d’un brillant Mauricien qui veut, qu’à travers l'étude du cas mauricien, les archéologues poussent le modèle théorique bien plus loin
Krish Seetah parle de l’archéologie et de la zooarchéologie – étude de l’archéologie animale – avec toute la passion du monde. Cela lui a permis d’enchaîner les projets et d’effectuer des recherches dans des laboratoires de zooarchéologie les plus réputés et les plus modernes du monde, à savoir ceux de Cambridge et de Stanford.
Cet enfant de cité Vallijee se dit chanceux, car issu de conditions modestes, il n’aurait pu s’installer avec les siens à Londres si son père ne travaillait pas avec sir Seewoosagur Ramgoolam, le Premier ministre de l’époque. Alors que Krish, le cadet de trois enfants, est âgé de quatre ans, son père est envoyé dans la capitale anglaise comme chauffeur au haut-commissariat mauricien. «Cette situation nous a mis la pression pour bien faire à l’école.»
À l’université, il obtient une licence en biologie et il se voyait faire carrière comme médecin ou vétérinaire. Or, entre l’idée que l’on se fait d’un métier et sa pratique, il n'y a qu'un pas. Krish Seetah finit par le réaliser. Intéressé par la morphologie, il embraye avec une maîtrise en écologie, adaptée au développement durable. Et là, c’est le déclic pour l’ostéo-archéologie qui est l’étude des ossements humains ou animaux pour savoir comment ces gens-là vivaient. Krish Seetah obtient alors une deuxième maîtrise dans cette matière.
Son intérêt ainsi que ses résultats lui permettent de décrocherr une bourse de l’université de Cambridge. Il y fait un doctorat sur la culture alimentaire des Romains en Grande-Bretagne, tout en enseignant aux étudiants de premier cycle et aux adultes et en donnant des cours dans plusieurs universités anglaises et européennes.
Au gré de ses travaux, Krish Seetah développe des méthodes de recherches basées non pas sur la taille mais sur la forme. S’il est passionné par son travail, son rêve est de faire des recherches à Maurice où il revient tous les trois à quatre ans.
Une chose menant à une autre, il a l’opportunité, en 2007, d’entamer des études post-doctorales dont le thème de sa thèse est la variation et la domestication des chevaux, de la Sibérie à l’Islande. Dans ce document, sur lequel trois de ses collègues et lui ont travaillé, ils démontrent que la morphologie des chevaux dans cette vaste région étudiée s’est modifiée, il y a 2 000 ans seulement, en raison de la volonté humaine à contrôler l’animal.
Analyse de squelettes
À force de persévérer, Krish Seetah réussit finalement à obtenir un financement de la British Academy pour effectuer des recherches, à Maurice, sur les effets du colonialisme sur l’environnement. À son arrivée, il réalise qu’à l’Aapravasi Ghat, tout ce qui devait être excavé et étudié l’a été. Ce qu'il veut, lui, c'est de la nouveauté.
Ainsi, après un repérage dans l’île, en 2009, avec une équipe d’archéologues, il obtient du Morne Trust Fund l’autorisation d’effectuer une fouille au Morne afin d’analyser les squelettes qui s’y trouvent. Les résultats indiquent qu’il s’agit d’ossements des premiers esclaves ou de descendants d’esclaves venant du Mozambique et de Madagascar.
«Dans l’océan Indien, il n’y a aucun autre cimetière comme celui-là et cela montre que Maurice est le main test case pour l’archéologie historique dans l’océan Indien. Nous ne pouvons mettre en contexte l’esclavage dans l’océan Indien sans se pencher sur Maurice qui était une place importante pour la main -d’oeuvre. » Plus récemment, il a aussi eu l’occasion d’étudier une partie du cimetière de Bois-Marchand où ont été enterrées des personnes mortes de malaria en 1867. Terrain resté intact depuis.
C’est en 2012 qu’on lui propose de travailler et d’effectuer des recherches dans le laboratoire d’archéologie de l’université de Stanford, en Californie, et l’offre émanant de la professeure Lynn Meskell, directrice du Stanford Archeology Centre, était trop belle pour être refusée. En sus d’y poursuivre ses recherches, Krish Seetah enseigne aux étudiants du premier et du deuxième cycles.
C’est un financement de l’université de Stanford qui l’a amené à Maurice, en compagnie de Saša, son épouse slovène, archéologue comme lui, de ses étudiants et de directeurs de site. Dans l’absolu, il veut montrer à ses collègues qu’avec Maurice, il est possible de pousser le modèle théorique plus loin. «Les nou get bann osean ki konekte as opposed to disconnected landscapes. Nou kapav fer travay ki bénéfisie Moris, l’arkeolozie en zeneral ek kontribye au global knowledge.»
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