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Montebourg dénonce "la grande constance dans l'erreur" de Hollande

10 septembre 2014, 10:46

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Montebourg dénonce "la grande constance dans l'erreur" de Hollande
Deux semaines après sa démission, l'ancien ministre de l'Economie et du Redressement productif, qui s'exprime dans les colonnes du magazine Les Inrockuptibles, reproche au gouvernement sa "grande constance dans l'erreur", l'accusant d'avoir cédé à "l'ordolibéralisme allemand".
 
"La vérité est que les Français ont voté pour la gauche et qu’ils se retrouvent avec le programme de la droite allemande", dit-il à l'occasion d'un dialogue avec l'économiste Thomas Piketty. "C’est une des raisons de ma rupture avec ce gouvernement."
 
Pour Arnaud Montebourg, l’orientation politique majeure suivie par François Hollande a consisté à mener en priorité une politique de rétablissement des comptes publics, alors que "la question de la croissance a été envisagée comme une grâce qui devait tomber du ciel, que le président attendait comme on attend Godot".
 
"La politique de rétablissement des comptes publics a été trop brutale, trop rapide, elle n’a pas été comprise car non discutée pendant la campagne présidentielle", poursuit-il, et "elle a conduit à aggraver (...) la situation économique au lieu de l’améliorer".
 
"Je me suis battu pendant deux ans", dit-il encore avant d'affirmer que François Hollande a constamment balayé "d'un revers de main" tous ses arguments pour changer de politique.
 
La baisse des dépenses publiques et la hausse des impôts de 70 milliards en trois ans, soit l'équivalent de 3,5 points de produit intérieur brut, depuis 2012, forment un "plan d’austérité à la française", déclare-t-il.
 
"La loi de finances, qui engage une vraie politique d’austérité, est l’un des motifs de ma rupture avec le président", ajoute-t-il.
 
A la question de savoir si son remplacement par Emmanuel Macron, un ancien banquier d'affaires, est une façon "d'assumer un tournant politique social-libéral décomplexé", il répond : "Il est trop tôt pour le dire. Laissons-le agir."
 
Il défend par ailleurs la politique de rétablissement de la compétitivité des entreprises, estimant que le recours au crédit d'impôt compétitivité emploi a des effets positifs.
 
"Les enquêtes de conjoncture auprès des chefs d’entreprise montrent que la moitié d’entre eux va embaucher, un tiers va investir. Je ne crois donc pas que cela soit une politique vaine."