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Madagascar : Gouvernement – Roger Kolo avertit les ministres

11 septembre 2014, 03:47

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Madagascar : Gouvernement – Roger Kolo avertit les ministres

Le Premier ministre n’adhère pas à l’idée d’un remaniement du gouvernement. Selon ses dires, les ministres qui ne partagent pas la ligne du régime peuvent se retirer de son équipe.

 

Entre les lignes. Roger Kolo, Premier ministre, balaie d’un revers l’idée d’un remaniement du gouvernement. À l’entendre, une telle initiative ne devrait pas émaner de Mahazoarivo. Le Chef du gouvernement a, toutefois, laissé entendre que des éléments perturbateurs pourraient jouer les trouble-fête au sein de l’équi­pe gouvernementale.


« La porte est grande ouverte pour les ministres qui ne partagent pas la politique du Président et du gouvernement, les ministres dont le premier souci n’est pas les vingt-deux millions de Malgaches. Nous n’avons pas besoin d’élément perturbateur dont l’objectif est d’enrayer la machine gouvernementale », a déclaré le Premier ministre Kolo, lors d’une conférence de presse à Mahazoarivo, hier.


Des propos tranchants, auxquels, le numéro deux de l’Exécutif n’a pas habitué les journalistes et l’opinion. Étant donné le tempé­rament du Premier ministre, il est probable que ces mots aient été prononcés dans l’optique de viser un ou des minis­tres en particulier.


Dans sa déclaration, Roger Kolo a, toutefois, indiqué qu’il avait tenu le même propos à ses ministres lors d’un conseil de gouvernement. Ce qui laisse supposer qu’il pourrait ne pas être satisfait du comportement ou des performances de certains éléments de son équipe.


En marge d’une visite à trois patients ayant subi une opération d’hydrocéphalie, à l’Hôpital Joseph Ravohangy Andrianavalona (HJRA) Anosy, vendredi, Roger Kolo a confirmé l’existence de « disfonctionnement » au sein de son gouvernement.


Probation


La dégradation de la situation sociale, avec les diverses revendications corporatistes et estudiantines de ces derniers temps, la situation délétère de l’insécurité, ou encore le problème énergétique et le fait que le programme étatique soit toujours en stand-by, amène une partie de l’opinion à présager, voir réclamer un remaniement gouvernemental, et même un chan- gement de Premier ministre.


Les menaces d’une nouvelle motion de censure se font entendre. Ce qui, au regard de sa réaction d’hier, laisse Roger Kolo de marbre. « Une motion de censure est le cadet de mes soucis. De plus, par deux fois j’y ai échappé. Il a suffi d’un échange avec les députés pour mettre à plat les problèmes », a-t-il répliqué. Quoi qu’il en soit, le Premier ministre concentre toutes les critiques sur les contre-performances du gouvernement. Pourtant, en principe, le ministre concerné devrait être le premier responsable des carences de son ministère.


La plupart des minis­tres, dont le département fait directement face aux situations critiques, semblent cependant, être à l’abri de la foudre de l’opinion. La petite phrase lâchée par Roger Kolo hier, pourrait alors être l’expression d’un ras-le-bol de payer les pots cassés.


C’était aussi un rappel à l’ordre aux ministres qui auraient d’autres objectifs dans le viseur. « Je l’ai dit, faire partie du gouvernement est un sacerdoce », a-t-il rappelé.


Certains membres de l’équi­pe de Roger Kolo lorgneraient la primature. Par ailleurs, ces derniers temps, les voix commencent à s’éle­ver à l’Assemblée nationale pour réclamer une recomposition du gouvernement, suivant la configuration des forces à Tsimbazaza. Il est probable que des acteurs politiques voient en la conjoncture actuelle, une aubaine pour redessiner l’Exécutif en leur faveur. Éventuellement, nourris par des ambitions personnelles, ou intérêts partisans, certains éléments du gouvernement veulent également tirer leur épingle du jeu pour reprendre la course à Mahazoarivo.


Dans ces éventualités, la phrase de Roger Kolo ne serait pas fortuite. Néanmoins, le Premier ministre continue de défendre son gouvernement face à la pression d’une frange de l’opinion qui réclame un remaniement. « Cela ne fait que quatre mois que nous sommes là, de plus sans budget. Comment alors puis-je évaluer quelqu’un dans ces conditions. Avec la loi de finance rectificative, les budgets seront disponibles. Nous avons connu un coup d’arrêt, maintenant nous allons travailler », a-t-il affirmé. Le gouvernement, dans sa configuration actuelle, pourrait alors disposer d’une nouvelle période de probation.

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