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La communauté internationale en quête de stratégie contre l'EI
14 septembre 2014, 08:43
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La communauté internationale en quête de stratégie contre l'EI
Les représentants d'une trentaine de pays, dont les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu, se réunissent pour préciser les contours de la coalition internationale annoncée il y a dix jours par les Etats-Unis pour contrer les avancées de l'EI. Le nombre et le rôle des pays qui entendent participer à cette coalition sont pour l'heure très flou.
"L'objet de cette conférence, c'est de coordonner les aides, les soutiens, les actions pour l'unité de l'Irak et contre ce groupe terroriste", a souligné le chef de l'Etat français François Hollande, lors d'une visite éclair en Irak vendredi.
Issu d'Al Qaïda, l'EI s'est emparé au cours de l'été de vastes pans de territoires en Irak et en Syrie, provoquant la fuite de plusieurs dizaines de milliers de civils, et a revendiqué la décapitation de deux journalistes américains, menaçant de s'en prendre à un ressortissant britannique.
Les moyens à mettre en oeuvre pour tarir les sources de financement de l'EI, qualifié de "cancer" par Barack Obama, pour endiguer le flux et le recrutement de djihadistes venus du monde entier ou encore pour renforcer le contrôle des frontières devraient entre autres être abordés lors de la conférence.
A deux jours de la réunion, le doute planait toujours samedi sur la venue d'un représentant de l'Iran, Washington ayant notamment jugé que la participation de Téhéran ne serait pas appropriée en raison de "l'implication de l'Iran en Syrie et ailleurs".
A l'heure actuelle, une dizaine de pays occidentaux ont accepté de constituer le noyau dur de la coalition menée par les Etats-Unis qui ont également obtenu cette semaine l'engagement de dix pays arabes, dont l'Arabie saoudite et le Qatar, à lutter contre l'EI.
SOUS-TRAITANCE
"La coalition doit être efficace et ciblée", estime un haut diplomate français. "On doit conserver une part d'autonomie. On ne veut pas être le sous-traitant des Américains. Ils ne nous ont pas fait de demande explicite de participer à des frappes."
Depuis le 8 août, les Etats-Unis mènent des bombardements ciblés contre des positions de l'EI en Irak. Paris a de son coté acheminé de l'aide humanitaire et livré des armes aux Peshmerga, les combattants kurdes qui affrontent les djihadistes de l'EI.
Encore refroidie par la volte-face américaine d'août 2013 sur la question de frappes contre les forces de Bachar al Assad en Syrie, la France entend cette fois-ci n'agir qu'après avoir obtenu de solides garanties sur un engagement clair et uniquement dans le cadre du droit international.
Une réunion au niveau ministériel est prévue le 19 septembre au Conseil de sécurité de l'Onu avant l'Assemblée générale de l'Onu à la fin du mois.
Si l'exécutif français prépare depuis plusieurs jours les esprits à l'ouverture d'un nouveau front après une année marquée par les interventions au Mali et en Centrafrique, rien ne filtre pour l'heure sur les scénarios envisagés par Paris ni sur les moyens et les hommes que la France compte éventuellement mobiliser.
"Quand la coalition sera formée, nous déciderons des moyens", souligne-t-on à l'état-major des armées, précisant que "les options dépendront des objectifs politiques qui seront assignés".
SIX RAFALE A AL DHAFRA
Pour l'heure, le chef de la diplomatie Laurent Fabius s'est contenté d'indiquer que la France était prête à participer "si nécessaire" à une action aérienne militaire en Irak et François Hollande a promis que son pays augmenterait son aide militaire sans donner plus de précisions.
A l'issue de leur rencontre, le Premier ministre irakien, Haïdar al Abadi, a rapporté que le président français lui avait "promis que la France participerait à cet effort, aux frappes contre les positions des terroristes en Irak".
La base aérienne d'Al Dhafra, située aux Emirats Arabes unis et à deux heures de vol du nord de l'Irak et où le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian se rend lundi, pourrait jouer un rôle central dans le dispositif français.
Six avions Rafale y sont prépositionnés et un peu moins d'un millier d'hommes y sont déployés. Un renforcement de la base pourrait être envisagé.
"Le partage des rôles militaires est pour l'heure très incertain dans la mesure où les Etats-Unis ne nous ont pas parlé de leur planification", souligne une source proche du ministère de la Défense.
Outre un soutien occidental, les Etats-Unis espèrent une forte implication des Etats du Moyen-Orient pour éviter de donner l'impression d'une "croisade occidentale" contre l'islam mais la partie s'avère délicate.
Si en 2011 en Libye, la coalition internationale avait pu compter sur la participation des Emirats Arabes Unis à des frappes aériennes contre les forces de Mouammar Kadhafi et sur celle du Qatar, qui avait fourni des armes aux rebelles, la donne est aujourd'hui différente.
Si elles sont prêtes à apporter leur aide, l'Arabie saoudite, la Turquie, la Jordanie ou encore l'Egypte ne souhaitent pas pour autant jouer un rôle le clef dans les opérations militaires.
"La situation est critique à notre frontière parce que (l'Etat islamique) est proche", indiquait un haut responsable militaire saoudien, à Paris la semaine dernière. "Oui l'Arabie saoudite est prête à aider mais les Etats-Unis doivent d'abord montrer qu'ils sont avec nous maintenant."
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