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Reza Issack, Député travailliste «C’est beau, deux personnes qui se réconcilient, non ?»
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Reza Issack, Député travailliste «C’est beau, deux personnes qui se réconcilient, non ?»
Vous devez être un député heureux. Le n° 19 connaît un train de développement sans précédent ces jours-ci…
J’aurai préféré qu’il ait débuté au début de mon mandat. Je suis toutefois heureux que l’alliance mauve rouge présage une meilleure considération des autorités envers la circonscription.
Vous disiez, l’an dernier, qu’elle était punie, car inféodée à l’opposition…
Je l’admets. Désormais, ce ne sera plus le cas.
Maintenant que vous n’avez plus à vous mesurer à Paul Bérenger, serez -vous candidat au n° 19 ?
Jusqu’ici, nul ne le sait. Mis à part, bien sûr, le Premier ministre et Paul Bérenger. Cette décision ne m’appartient pas.
Vous avez donc fini de jouer aux grandes gueules… Hervé Aimée s’est senti visé quand vous vous en preniez aux ministres «médiocres». Qu’avez-vous à lui répondre ?
Je n’ai jamais cité de nom. Hervé Aimée est libre de s’exprimer. Tout comme moi. Ce n’est pas parce qu’on est un député qu’on doit fermer sa gueule. On est et on reste la même personne.
Allez, dites-nous qui sont ces médiocres… Comment les avez-vous évalués ?
Par élégance et par respect, je préfère taire ces noms. Le peuple sait déjà qui ils sont. J’ai aussi évoqué le cas des ministres qui travaillent très bien.
Qui sont ces bons élèves ?
Sheila Bappoo, par exemple. Sans vouloir blesser les autres.
Et les moins bons ?
Vous aurez une indication quand le Premier ministre va faire sa liste de candidats. Les moins bons n’auront certainement pas de tickets.
Si on suit votre logique, Rama Sithanen a fait partie de ce quota en 2010…
Le contexte n’était pas le même… Tout le monde connaît la valeur de Rama Sithanen. Sa vive intelligence…
Et son arrogance ?
Je ne le connais pas sous cet angle. On a débuté dans l’enseignement au début des années 70. Au collège Bhujoharry, il était considéré comme un génie. Et il en est un.
N’est-ce pas à cause de votre franc-parler que vous avez dû quitter le n° 2 pour le n° 19 ?
Je n’ai jamais cherché à en connaître les raisons. Navin Ramgoolam m’a proposé d’aller au n° 19, j’ai accepté sans la moindre hésitation.
N’était-ce pas un billet pour le casse-pipe ? Vous avez fini best loser non ?
Je l’ai pris comme un défi. Au final, c’est Dieu qui a décidé.
Pas Navin Ramgoolam?
C’est Dieu qui a décidé de mon retour à l’Assemblée nationale. Même Paul Bérenger m’a parlé de la main du destin.
Oubliez que vous êtes politicien. Mettez votre veste de journaliste. Êtes-vous d’accord avec ceux qui craignent que l’alliance PTr-MMM soit un danger pour la démocratie ?
Sincèrement ? Non. Notre société est une démocratie en ébullition permanente. Les gens ont le droit de s’exprimer. C’est de bonne guerre si la presse dit ce qu’elle pense du Premier ministre et vice-versa. Si demain cette alliance est au pouvoir, il y a des voix qui vont s’élever de l’intérieur si elle bafoue la démocratie. Navin Ramgoolam et Paul Bérenger ont parlé de l’approfondissement de la démocratie…
Ce n’est qu’un slogan de campagne…
They mean it. Avec l’évolution technologique et l’avènement des réseaux sociaux, ce sera difficile de cadenasser la plume, les propos et l’esprit des gens. Pour moi, il n’y aura aucune atteinte à la démocratie. Le Premier ministre a cité Voltaire lors de la rencontre de Geoffrey Cox avec les parlementaires et les membres de la presse, il y a quelques années : «Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire.»
Pourtant, à entendre Paul Bérenger ces jours-ci, son discours inquiète…
Si on tape sur quelqu’un, il faut bien s’attendre à ce qu’il réplique…
Rod lamerdeman, ou pou kone ?
Voilà. (Rires). Il y a une énorme différence entre le verbe et l’action. Comprendre cette relation d’amour et de haine entre la presse et la politique est parfois très difficile. Les politiciens ont besoin de cette presse qui les titille, qui les irrite, qui provoque leur courroux…
Donc, vous n’êtes pas adepte de Dan Callikan ?
Peut-être que je ferai de lui mon adepte. Est-ce qu’il est un gourou ?
Ex-gourou de la communication du Premier ministre ?
Dan, c’est Dan. Moi, je suis moi.
En tant que journaliste, où vous situez- vous ? Semi-intellectuel ou bourrique ?
Vous me posez une colle. Je dois rendre une réponse intelligente…. (Il réfléchit longuement). Benjamin, «le bourrique», était l’animal le plus intelligent et le plus sage d’Animal Farm…
Votre leader rêve du Réduit et le voeu de Paul Bérenger, c’est d’être Premier ministre pendant cinq ans. Quel est le désir que vous comptez assouvir avec les prochaines élections ?
C’est de cristalliser leur rêve. Avec l’ultime espoir que tous les Mauriciens se retrouvent unis dans la paix et bénéficient d’un développement accru.
Vous vous défilez…
Je n’ai aucun désir à assouvir. Je m’en tiens à ce que Martin Luther King a déclaré. I have a dream. Moi, my dream is that of others. Of the people.
Beaucoup d’observateurs misent sur une guerre d’influence entre deux cliques au sein d’un futur gouvernement PTr-MMM. Allez -vous faire allégeance au président Ramgoolam ou au Premier ministre Bérenger ?
Je ne sais même pas si je vais faire partie de ce gouvernement-là. Je resterai fidèle à moi-même, à mes principes et à ceux de la bonne gouvernance. Je respecterai le Président ainsi que le Premier ministre. Il faut jurer allégeance aux deux. Il faut toujours être au service de la vérité et rester propre.
En parlant de vérité, donnez-vous toujours un coup de main à votre ami Yatin Varma ? Quelle est la nature de vos relationsdepuis l’affaire Jeannot ?
Mes relations avec lui sont toujours aussi fraternelles. Je ne regrette jamais d’avoir aidé quelqu’un. On a déjeuné à mon bureau aujourd’hui (NdlR,vendredi). On a vécu un calvaire ensemble mais à tout malheur, il en ressort toujours quelque chose de bon…
Avez-vous pensé à ranger les fioles de poison ? Où les gardez-vous pour Rajesh Bhagwan ?
Le Lysol ? (Rires) Mieux vaut ne pas en parler. C’est du passé désormais.
Avez-vous aimé la photo de Rajesh Bhagwan avec Nita Deerpalsing ? Vous, vous n’étiez pas invité au «get together» ?
Je n’y étais pas invité… Cette photo m’a beaucoup amusé. Je me dis qu’en politique, on a des adversaires, pas des ennemis. La politique, c’est aussi l’art d’oublier les petites guéguerres.
L’art d’être hypocrite ?
Pas du tout. C’est beau, deux personnes qui se réconcilient, non ? Je préfère voir la beauté, plutôt qu’autre chose…
Depuis que vous êtes de nouveau PPS, dans quelle marque de voiture roulez-vous ?
Personnellement, j’ai une Nissan Sunny. Ma voiture de fonction est une BMW. De Série 5. J’ai hérité de celle qu’utilisait Aurore Perraud. Pourquoi ?
Vous ne craignez pas pour votre sécurité ? D’avoir un poignet brisé à la moindre collision ?
Je vois où vous voulez en venir… Écoutez, si ma main se fracture lors d’une collision, je dois accepter ce qui m’est arrivé…
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