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Suspension des négociations à Air France, la grève continue
26 septembre 2014, 07:23
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Suspension des négociations à Air France, la grève continue
La direction d'Air France a suspendu jeudi soir ses négociations avec les pilotes en grève depuis 11 jours et il n'était pas sûr qu'elles reprennent dans la nuit, a déclaré à Reuters un dirigeant syndical.
La compagnie aérienne n'a pu assurer jeudi que 48% de son programme de vols, avec 62% de grévistes. La direction prévoit aussi 48% de vols assurés vendredi mais une légère baisse du nombre de grévistes, à 58%.
"Les négociations ont été suspendues par la direction. Ça peut reprendre cette nuit comme demain", a déclaré Julien Duboz, porte-parole du Syndicat des pilotes d'Air France (Spaf).
"La DRH essaye de voir si elle peut faire un montage juridique pour certains points de nos revendications.
C'est un peu au point mort. On n'a en tout cas pas les réponses à certaines questions", a-t-il ajouté.
Prié de dire si la grève continuait, il a répondu : "A l'heure où je vous parle, oui."
Le conflit porte sur le développement de Transavia, la filiale low-cost d'Air France.
Les syndicats ont obtenu mercredi le retrait du projet Transavia Europe, qu'ils voyaient comme la première étape vers la délocalisation des emplois de la compagnie à bas coûts.
Ils réclament aussi des garanties sur le développement de Transavia France, avec notamment un contrat unique pour les pilotes des filiales françaises.
Jusqu'ici, la direction s'y oppose en faisant valoir que le surcoût, estimé à 3%, effacerait la marge de Transavia.
MOUVEMENT IMPOPULAIRE
Le mouvement des pilotes d'Air France, souvent considérés comme des enfants gâtés, n'est guère populaire, y compris dans les autres catégories de personnel.
Selon le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, qui a qualifié cette grève d'"indécente", les personnels au sol seraient ainsi "exaspérés".
Selon un sondage Tilder-LCI-OpinionWay effectué mercredi et jeudi auprès de 991 personnes, 69% des Français estiment que cette grève n'est pas justifiée.
Le PDG d'Air France-KLM, Alexandre de Juniac, s'est pour sa part laissé enfermer dans un conflit dur, dont le coût est déjà estimé à 20 millions d'euros par jour et qui aura des effets négatifs à plus long terme, selon les voyagistes.
Ce conflit a en outre lourdement pesé sur le cours de Bourse. Entre lundi 15 septembre, premier jour du débrayage, et mercredi 24, l'action a cédé 8,07%.
Seules des concessions de la direction semblent en mesure de mettre fin à la grève, ce qui explique un soutien gouvernemental de moins en moins appuyé au fil des jours.
"Il y a une responsabilité pour tout le monde (...) La grève doit s'arrêter", a déclaré jeudi le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll. "La survie d'Air France, c'est que les vols reprennent."
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