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Fin de la grève à Air France, Valls défend Transavia France

28 septembre 2014, 17:21

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Fin de la grève à Air France, Valls défend Transavia France
Le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), majoritaire à Air France, a décidé dimanche de lever la grève qui affecte la compagnie aérienne depuis 14 jours, sans pour autant être parvenu à un accord avec la direction.
 
Le Premier ministre, Manuel Valls, a pris acte de cette décision en soulignant que "la ligne de fermeté du gouvernement a[vait] permis de réaffirmer la stratégie de développement de l'entreprise".
 
Dans un communiqué, il invite les parties à "reconquérir la confiance de tous" et à "reprendre au plus vite" le développement d'Air France, "notamment au travers de sa filiale Transavia France qui représente un atout indéniable sur le marché en plein essor du low-cost".
 
Le mouvement, qui a coûté entre 15 et 20 millions par jour à la compagnie, s'achève sans texte de compromis, les négociations entre la direction et les syndicats achoppant toujours sur la revendication d'un contrat unique pour les pilotes.
 
Une nouvelle série de discussions, entamée samedi soir, s'est achevée tard dans la nuit sans que les positions se rapprochent.
 
"Le SNPL a décidé de mettre fin à la grève", a confirmé à Reuters Julien Duboz, porte-parole du Spaf, Syndicat des pilotes d'Air France, qui devait décider à son tour dimanche de la poursuite ou non de la grève.
 
Air France prévoyait d'assurer dimanche 45% de ses vols. Personne n'était joignable dans l'immédiat à la direction de la compagnie.
 
Après la ferme intervention de Manuel Valls vendredi, qui avait appelé à la fin d'une grève "insupportable" et fustigé "l'égoïsme" des pilotes, la ministre de l'Ecologie et du Développement durable, qui supervise les transports, avait exhorté dimanche matin les parties à consentir "un effort".
 
"Les tensions interpersonnelles doivent s'effacer, d'un côté et de l'autre, pour faciliter le dialogue et pour que chacun ne se sente pas humilié dans la remise en mouvement de cette entreprise", a dit Ségolène Royal au "Grand Rendez-Vous" Europe 1-Le Monde-i>Télé.
 
PAS DE CONTRAT UNIQUE
 
Le gouvernement estimait que le mouvement ne se justifiait plus après l'offre de la direction d'Air France d'abandonner le projet de filières européennes low-cost Transavia Europe.
 
Après cette concession, la direction d'Air France-KLM avait soumis vendredi un protocole d'accord aux pilotes de la compagnie avec l'espoir de sortir du conflit, qui a mis à mal la position d'Alexandre de Juniac, PDG du groupe.
 
Mais le SNPL, qui demandait la nomination d'un médiateur indépendant, estime que les propositions de la direction ne répondent pas aux préoccupations des pilotes.
 
Le protocole d'accord en date de vendredi inscrit noir sur blanc l'abandon du projet Transavia Europe, que les syndicats dénonçaient comme la première étape vers la délocalisation des emplois de la compagnie à bas coûts.
 
Il supprime la disposition introduite en 2007 lors de la création de Transavia France qui limite à 14 avions la flotte de la filiale low-cost. Une flotte qu'Air France envisage de porter à 37 appareils, uniquement des Boeing 737.
 
Les syndicats réclament une flotte homogène mais préfèrent l'A320 d'Airbus.
 
Le texte distingue en revanche toujours les contrats Transavia et Air France.
 
Alexandre de Juniac considère que la mise en place d'un contrat unique aux conditions Air France pour tous les pilotes engendrerait un surcoût de 2% à 3% pour Transavia et effacerait la marge de la compagnie à bas coûts.
 
Or, à travers son plan Perform 2020, dont Transavia France est un élément essentiel, Air France-KLM entend poursuivre ses réductions de coûts au cours des prochains exercices et vise une croissance de son excédent brut d'exploitation avant locations opérationnelles (Ebitda) de 8 à 10% par an entre 2013 et 2017.
 
Le protocole présenté vendredi prévoit qu'un pilote détaché temporairement chez Transavia soit soumis aux conditions de travail de la filiale low-cost mais conserve, entre autres, les bénéfices d'un avancement de carrière à l'échelle du groupe.