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Linley Triton: un bijoutier en terrain minier
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Linley Triton: un bijoutier en terrain minier
Linley Triton, directeur de la Bijouterie Triton Ltée.
Linley Triton n’est autre que le directeur de la Bijouterie Triton Ltée, enseigne connue dans le monde du corporate pour les objets en argent ou en plaqué. C’est un self-made man qui a démarré sur le marché du travail, en 1982, dans le domaine de la grosse mécanique. Rencontre.
Il revient de Moanda, ville du Gabon, située dans la province du Haut-Ogooué, à une cinquantaine de kilomètres de Franceville. Cette ville minière d’environ 42 000 habitants est la capitale du manganèse dont l’extraction constitue la principale activité de la région. Notre professionnel qui était parti en mission pour trois mois en tant que Project Manager, est finalement resté six mois sur le sol gabonais, à travailler sur un projet minier sous la tutelle d’une firme sud-africaine. De retour au pays, il ne sait plus s’il doit ou pas repartir pour le Gabon.
«J’aime l’Afrique qui reste à mes yeux un pays d’avenir, mais Moanda est à seulement une heure du Congo, soit le trajet entre Moanda et Boma (au Congo). Le virus Ebola étant confirmé en RDC donne à réfléchir», explique notre interlocuteur. Linley Triton n’est autre que le directeur de la Bijouterie Triton Ltée, enseigne connue dans le monde du corporate pour les objets en argent ou en plaqué.
L’homme d’affaires envisage de redémarrer ses activités entrepreneuriales. «Le business depuis 2011, n’étant plus ce qu’il était m’a poussé à mettre l’atelier en veilleuse pour goûter à de nouvelles aventures, dont celle du créneau minier», explique l’homme d’affaires. Retour sur son parcours…
Linley Triton est un self-made man. Il démarre sur le marché du travail en 1982 dans le domaine de la grosse mécanique. Il travaillera pour le représentant de la marque Caterpillar, groupe industriel américain, fabricant de machines dans le domaine de la construction. «Cela ne pouvait être que la meilleure école pour la grosse mécanique», dit-il.
Mais l’ambitieux jeune homme caresse de plus grands rêves et décide de tenter sa chance dans l’industrie textile qui prend alors de l’ampleur. Recruté par Ferney Spinning Mills, il y travaillera pendant quatre ans en gardant son métier de prédilection.
Cependant, un nouveau poste décroché au sein d’une importante société du secteur de la bijouterie va changer sa vision des choses. Et lorsque l’usine est délocalisée, quittant Curepipe pour s’implanter au nord de l’île, germera en lui l’idée de se mettre à son compte.
Il décide d’investir dans sa formation. «J’ai alors débuté des études par correspondance auprès de la Gemmological Institute of America.» Les gemmes et minéraux commenceront bien par l’intriguer et susciter en lui un bel intérêt. «Mais ce n’étaient pas que des connaissances théoriques qui pouvaient réellement m’aider à créer mon business. Je décide donc de m’inscrire à l’école de la bijouterie à Ébène», raconte l’homme d’affaires.
CONNAISSANCES POINTUES
En 1994, la Bijouterie Triton Ltée est mise en route. La machine lancée, il décide de venir proposer des objets à haute valeur ajoutée – cela va des médaillons aux porte-clés, ou encore des boucles de ceintures pour l’industrie de la mode, entre autres. Un business qui ne tardera pas à étendre ses ailes, puisque le marché du corporate va vite lui ouvrir ses portes.
«Ce type d’objets était surtout importé d’Asie ou d’Europe, et les avoir à portée de main était un plus pour de nombreuses industries, dont l’hôtellerie avec qui nous avons un contrat pour des commandes régulières», dit-il. L’enseigne devenait une grande source d’approvisionnement pour des cadeaux d’entreprises.
En 2006, Linley Triton décide de mettre la barre encore plus haut, s’inscrivant à un cours en diamond grading à la Gemmological Association of Australia. Puis, il mettra le cap sur Madagascar pour approfondir son savoir en pierres fines (coloured stones) qui sont les pierres-gemmes ne faisant pas partie de la liste des quatre pierres précieuses. Elles vont de l’aigue-marine à l’améthyste, en passant par la citrine ou le cristal de roche.
Ses connaissances de plus en plus pointues vont le propulser plus loin. Il sera cette fois approché par l’Institut de la Gemmologie de Madagascar (IGM) pour créer une école de bijouterie – un projet de gouvernance de ressources minières qui sera financé par la Banque mondiale.
«Le projet quasiment prêt à démarrer va malheureusement être mis au frigo avec la crise politique de 2009», soutient Linley Triton. Mais malgré la situation qui se dégrade, l’homme d’affaires décide de garder un pied dans la Grande île. Faisant du consulting pour quelques manufactures, il décide de faire le va-et-vient entre Maurice et Madagascar.
Il relance ses activités de bijoutierie à Maurice en 2011. Mais ce n’est déjà plus la belle époque. «Les industries, sous le poids de la crise financière mondiale, avaient bel et bien resserré les cordons de la bourse et les commandes se faisaient plus rares», dit-il. C’est ainsi que cette année, Linley Triton décide de miser sur la proposition professionnelle obtenue en Afrique. Sans boule de cristal on ne peut savoir ce qui adviendra de l’Ebola, dit-il, tout souriant. L’heure est à la réflexion, d’autant plus que de nouvelles idées germent dans sa tête…
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