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Violences à Hong Kong, les manifestants menacent

4 octobre 2014, 08:29

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Violences à Hong Kong, les manifestants menacent
Alors que l'information sur ces affrontements se répandait, de nouveaux manifestants se sont dirigés en renfort vers Mong Kok, un quartier commerçant particulièrement animé. 
 
Les manifestants démocrates qui sont descendus par milliers dans les rues de Hong Kong depuis dimanche réclament de pouvoir élire leur nouveau gouverneur au suffrage universel direct en 2017, ce que refuse Pékin.
Le gouverneur de Hong Kong, Leung Chun-ying, s'est dit prêt à ouvrir des négociations avec les manifestants, mais il refuse de démissionner. Les autorités chinoises excluent elles aussi de céder face aux revendications des manifestants, à l'origine des troubles les plus graves dans l'ancienne colonie britannique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997.
 
La Fédération des étudiants de Hong Kong, l'un des principaux animateurs du mouvement de contestation, a accusé l'exécutif et la police d'avoir organisé en sous-main les attaques contre les manifestants de Mong Kok. Elle a menacé de ne pas participer aux discussions prévues.
 
Le nombre de manifestants a diminué dans la journée de vendredi sur certains sites et autour de Central, le quartier financier, apparemment en raison de la pluie et de la reprise du travail après deux jours de congés.
 
La foule s'est toutefois reconstituée par milliers dans la soirée dans le secteur de l'Amirauté, siège du pouvoir.
A Mong Kok, fief des Triades mafieuses qui y gèrent des bars et des boîtes de nuit, un millier de partisans du régime communiste de Pékin ont affronté une centaine de manifestants, s'en prenant à leurs tentes et à leurs banderoles, crachant sur eux et leur lançant des bouteilles d'eau.
 
Selon la station de radio RTHK, 131 personnes ont été hospitalisées avec des blessures de gravités diverses.
La police anti-émeute a formé un cordon pour séparer les deux groupes dans un hurlement des sirènes. Certains manifestants proposaient des parapluies aux policiers tandis que les partisans de Pékin invectivaient les forces de l'ordre parce qu'elles ne faisaient pas partir les manifestants.
 
Les contre-manifestants accusent les contestataires, en grande partie des étudiants, de perturber leur vie quotidienne en les empêchant de se rendre au travail.
 
"J'ai deux enfants", a crié l'un d'eux. "Ce n'est pas la démocratie, ce n'est pas ce que nous voulons. La police de Hong Kong est trop gentille. Vous êtes étudiants, est-ce que vous allez m'aider à nourrir à ma famille ?"
 
UNE ÉTUDIANTE EN PLEURS
 
Benny Tai, co-fondateur du mouvement Occupy Central et professeur de droit à l'Université de Hong Kong, a appelé les manifestants à quitter Mong Kok et à se regrouper sur l'Amirauté, principal site de manifestation à côté de Central.
 
Mong Kok est prisé par les touristes de Chine continentale mais les Occidentaux connaissent surtout le quartier des commerces de luxe de Causeway Bay, sur l'île même de Hong Kong, où des promeneurs tentaient de démanteler des barricades érigées par Occupy. Une étudiante pleurait dans la rue, tentant de protéger ces barrières.
 
Dans un communiqué, le gouvernement de Hong Kong a qualifié l'action des manifestants d'"illégale, extrêmement déraisonnable et inhumaine". Il a appelé ceux qui sont à Mong Kok à quitter le quartier. Leung Chun-ying a refusé de se plier à l'ultimatum des étudiants qui lui demandaient de démissionner.
 
Quelques minutes avant l'expiration de l'ultimatum jeudi à minuit, le gouverneur Leung a dit aux manifestants qu'ils verraient sa numéro deux, Carrie Lam, pour discuter des réformes. Il n'a pas donné de date. Vendredi, la Première secrétaire de l'Administration, a demandé aux manifestants de rentrer chez eux.
 
Pendant que le gouverneur Leung semblait faire des concessions en proposant des discussions, Pékin a réaffirmé son opposition aux manifestations et à la liberté de vote à Hong Kong. Le Parti communiste chinois s'en tient à la règle d'"un pays deux systèmes" édictée lors du retour de Hong Kong dans le giron chinois en 1997 et qui accorde à cette Région administrative spéciale (RAS) des libertés inconnues sur le continent et une certaine autonomie.
 
La Bourse de Hong Kong, fermée mercredi et jeudi pour la fête nationale chinoise, a terminé vendredi en hausse de 0,6% mais accuse sur les trois séances de cette semaine écourtée un repli de 2,6%.