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Rechard Nabee, directeur de Value Maxx: Gros succès à petit prix

8 octobre 2014, 10:28

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Rechard Nabee, directeur de Value Maxx: Gros succès à petit prix
 
Rechard Nabee s’apprête à ouvrir un supermarché en plein coeur de Port-Louis. Le «hard discount», dit-il, ne souffre aucun compromis, notamment en ce qui concerne le service et l’hygiène.
 
Value Maxx s’imposera dans la capitale d’ici décembre. Une suite logique, après le fort succès que remporte Rechard Nabee avec sa chaîne de supermarchés Value Maxx implantés dans plusieurs régions de l’île. Cette enseigne, qui souffle cette année ses dix bougies, viendra-t-elle défier les autres gros bolides du hard discount dans la région portlouisienne ? Une chose est certaine, toutefois : installé au coeur de Keenoo Square, à côté de la Gare du Nord, ce point de vente peut déjà se targuer de jouer la carte de la proximité…
 
Voilà une enseigne qui a su flairer le bon filon dans le segment du «hard discount». Derrière toute cette stratégie commerciale, l’on retrouve un homme discret. Si la course au low cost n’a jamais vraiment été sa tasse de thé, s’aligner en 2004 dans les starting-blocks, aux côtés des géants de la grande distribution, nécessitait une formule gagnante combinant proximité, bon service et hygiène, tout cela à des prix raisonnables. «Concurrencer les hypermarchés n’est pas notre ambition. Nous sommes trop petits. Les hypermarchés sont souvent l’apanage de grands groupes locaux aux reins solides qui, de surcroît, sont pour la plupart en partenariat avec de grosses enseignes étrangères», dit l’homme d’affaires.
 
Le succès est toutefois au rendez-vous. «Je prévois pour 2014 une croissance de 30 % de notre chiffre d’affaires par rapport à 2013, soit Rs 650 M.» Et de renchérir : «L’expérience nous montre que le grand public est disposé à bouder le hard discount si celui-ci ne s’accompagne pas d’un bon service. Le hard discount, oui, mais il faut savoir qu’il y a derrière, tout un travail qui consiste à savoir comment rester profitable.»
 
L’abécédaire du business, il l’a acquis dans l’entreprise familiale. L’homme d’affaires est à la base un ingénieur en électronique et informatique. Un diplôme décroché aux États-Unis lui ouvrira les portes de la NASA où il sera promu chef d’équipe sur le projet de sonde spatiale Galileo. Embauché par la suite par Walt Disney Imagineering, ce Mauricien sera de ceux qui sont derrière la conception et la construction de parcs à thème à travers le monde, dont Eurodisney.
 
Après l’ingénierie, la soif de connaissance le poussera à entamer un Master in Business Administration. KPMG, Sun Microsystems dans la Silicon Valley… il vit à fond le rêve américain.
 
Mais comme chez tout bon citoyen, l’envie de servir son pays se réveille en 2002. Son objectif déjà : relancer l’entreprise familiale, puis explorer de nouvelles opportunités dans l’industrie légère, la concession et la carrosserie automobile ainsi que le transport en commun. Le secteur de la grande distribution s’imposera comme l’option la plus viable. Value Maxx émergera en 2004 à Castel.
 
La stratégie mûrement réfléchie porte ses fruits, avec une croissance de 50 % en 2008, pour atteindre la barre des 100 % en 2010. Le business éclot : en décembre 2011, une deuxième enseigne Value Maxx vient s’imposer à Triolet. Deux ans plus tard, cap sur Goodlands.
 
Très vite, l’entrepreneur a su adopter une approche commerciale et une gestion axées sur une maîtrise des coûts sans compromis. «Une bonne visibilité sur les coûts permet de les minimiser ; les postes de dépenses sont constamment traqués et les marges bénéficiaires réglées au plus infime pourcentage.»
 
La formule gagnante, comprend-on, repose sur un approvisionnement local et international ciblé. Sur pratiquement tous les rayons et tout au long de l’année, dit-il, ses prix défient toute concurrence : jusqu’à 45 % de moins sur des produits importés de qualité égale ou supérieure ; une moyenne de 10 % de moins sur des produits locaux. «Le hard discount est un segment séduisant, mais reste en réalité un modèle pas très simple à gérer, avec de multiples aspects à maîtriser à la fois. Pour réussir, il faut offrir le meilleur d’un ensemble d’aspects. C’est tout le défi ; ce n’est pas uniquement une question de prix.»