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Salons de massage... et plus si affinités
11 octobre 2014, 11:09
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Salons de massage... et plus si affinités
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les petites annonces des journaux recèlent des informations intéressantes, voire très intéressantes. Sous la rubrique «Offres d’emploi» par exemple, un avis attire l’oeil. «Salon de massage recrute jeunes filles âgées entre 18 et 28 ans, sans expérience pour pratiquer des massages relaxants», stipule-t-il. L’occasion d’aller sur place en mode incognito pour essayer de se faire embaucher et voir ce qu’il en est. Inside story.
Direction Rose-Hill, où l’on a rendez-vous avec le patron, contacté par téléphone. Dégaine de plagiste, tongs aux pieds, le Français, si l’on en croit l’accent, donne l’impression d’être en vacances. Une poignée de mains en guise de bonjour et c’est parti pour quelques mètres à pied, nécessaires pour rejoindre le salon en question. Une enseigne sommaire ornée d’une flèche rouge indique l’entrée de l’antre du bien-être.
Sauf que l’on s’y sent mal d’emblée. Une allée terreuse jonchée de pierres, fatales pour les chaussures et leurs talons, mène à des escaliers lugubrement sordides. Une épaisse couche de poussière s’est incrustée sur chacune des marches conduisant à l’étage du bâtiment délabré. Le cadre est loin d’être idyllique.
François (prénom modifié) sort les clés de la maison. Glauque, sinistre, cafardeux, attristant intérieur. Les murs sont jaunis ou noircis, difficile à dire. En guise de porte : des draps qui s’accrochent à des pinces à linge. Derrière, les «cabines», trois au total. Les volets sont baissés, les rideaux tirés, on se croirait dans une salle obscure. Et
quel genre de films y projette-t-on ? «Bon, là nous sommes en train de rafraîchir les pièces et de procéder aux installations. Vous voyez, là nous avons un jacuzzi, puisque c’est inclus dans certains forfaits.»
À côté de la baignoire à peu près correcte, des tables de massage recouvertes de serviettes blanches, quand on les observe de loin. Le rapide tour du propriétaire terminé, l’on se dirige vers le bureau de fortune. Une immense chaîne hi-fi qui diffuse une musique planante est bien installée sur une table où sont entreposées quatre grosses boîtes de café. Sur un tableau, les prénoms des masseuses : Coralie, Shehnaz, Ameerah et Sheena. «Nous sommes ouverts de 9 heures à 21 heures et les filles sont libres de choisir leur shift, dépendant du nombre de clients que l’on a. Mais sachez que nous sommes ouverts tous les jours», précise François d’un accent chantant, tout en tirant sur sa cigarette.
L’interview démarre. «Ici, vous avez droit à deux ou trois jours de congé. Nous avons des tarifs fixes pour chaque prestation, dépendant s’il s’agit de massages relaxants à quatre mains ou autres services», précise François. Par exemple, pour une heure de massage, douche incluse, comptez Rs 500. Si vous voulez faire un tour dans le jacuzzi par contre, et pour une heure de massage «relaxant», souligne-t-il à tout bout de champ, il faudra débourser Rs 1 000.
Et combien de clients voit-on défiler au salon chaque jour ? «Cela, dépend. Hier (NdlR, mercredi), par exemple, on en a eu 15. Il y a beaucoup de fidèles qui reviennent souvent.» Qu’en est-il du salaire ? «Je ne sais pas combien gagnent les filles. Elles s’arrangent avec les clients, dépendant, encore une fois comme je vous l’ai dit, de la prestation que vous offrez. En général, elles négocient avant. Moi, je ne fais que m’occuper des infrastructures, je loue le local et je prends la somme indiquée pour chaque prestation.» Et d’ajouter : «C’est pour ça que les prix sont aussi bas. C’est pour que les filles puissent avoir de bons pourboires et pour que les clients mettent la main à la poche.»
En parlant «des filles», l’une d’elle a pris place sur un canapé installé dans la pièce d’à côté. Vêtue d’une mini-robe ultracourte, elle s’attelle à une séance intensive de maquillage outrancier, tout en nous observant du coin de l’œil fardé. «Peut-on réfléchir à votre proposition et vous donner une réponse demain ?».
«Ok, lâche François, si vous voulez plus de renseignements, on peut se voir en privé. Sinon, si vous acceptez, vous devrez signer un document qui atteste que vous travaillez ici de votre propre gré et que je ne peux être tenu responsable si un problème surgit.» Et de préciser : «Vous pouvez aussi venir ici quelques heures par jour, c’est à vous de décider. Nous sommes ouverts.» Le plus important, c’est que le «client reparte satisfait».
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