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Angleterre: Venila Parsooramen lance une révolution culinaire chez les étudiants
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Angleterre: Venila Parsooramen lance une révolution culinaire chez les étudiants
Bien manger n’est certainement pas une sinécure lorsqu’on est étudiant. Certains se cantonnent aux restaurants universitaires, d’autres hantent les fast-foods tant que leurs portefeuilles le leur permettent, et enfin il y a ceux qui tentent, avec plus ou moins de succès, de se préparer de bons petits plats. C’est en pensant à eux, et surtout à ceux dont les connaissances culinaires comprennent uniquement les spaghettis bolognaises et les œufs à la coque, que Venila Parsooramen a décidé de mettre les petits plats dans les grands.
Étudiante à l’université de Kent, en Angleterre, cette Mauricienne de 22 ans se transforme en chef pour voler à la rescousse des étudiants en détresse culinaire. En effet, avec ses amis, la jeune femme vient de lancer le groupe Student Easy Recipe sur Facebook. Créé en juillet 2014, le groupe compte aujourd’hui environ 385 membres. «Tout a commencé par notre trio en juin 2014: Hatice Yilmaz, une amie turque, qui vient de compléter son MBA à l’Université de Sunderland, Jeeb Ghose, étudiant en économie à Kent et originaire d’Inde. Et moi, qui suis en troisième année de LLB», explique-t-elle.
L’objectif était alors de partager les plats concoctés par chacun et de s’ouvrir à la diversité culturelle. Néanmoins, cette initiative évolue très rapidement vers un groupe virtuel. «A leur arrivée ici, les étudiants ont une préoccupation majeure : la cuisson des aliments. Leurs inquiétudes étaient exprimées sur la page Facebookde l’université. Nous avons alors décidé d’étendre notre cercle d’amis aux communautés étudiantes», relate la jeune femme.
Originaire de Floréal, Venila Parsooramen voue une véritable passion à la cuisine. Un héritage de son grand-père, Velloo Canarapen, propriétaire de la boulangerie et pâtisserie Vatel Bleu, à Curepipe. Mais l’étudiante tombe véritablement dans la marmite une fois propulsée à l’université. En effet, alors qu’Armon et Amanda, ses parents, directeurs d’une entreprise de location de voitures, l’accompagnent à l’institution, Venila n’imagine guère les nombreux défis à relever.
«Comme pour beaucoup de nouveaux venus, une chose simple comme cuire du riz virait au cauchemar. C’était une catastrophe. Les premiers mois universitaires étaient très difficiles. J’essayais de cuire du riz en y jetant des carottes ou des mines. Pour un étudiant, réaliser ne serait-ce qu’un rougailleest la galère quand on ne sait pas cuisiner», explique-t-elle. Ajoutez à cela un budget d’étudiant des plus limités, la gestion des cours, la charge de travail, saupoudrez le tout d’un apprentissage culinaire approximatif, et vous obtenez un véritable cauchemar en cuisine!
L’alimentation: un langage universel
Les rencontres avec d’autres étudiants, tous dans le même bateau, créent alors le déclic. De cultures en échanges, le groupe de soutien se tisse. Si bien que les fameux mines s’agrémentent rapidement de rougaille de corned mutton ou se transforment en soupe aux légumes et au poulet. «Bien sûr, pour apprendre la cuisine, il y a des livres ou encore des vidéos sur Youtube.Mais souvent, nous ne disposons pas des ingrédients qui y sont proposés. L’idée est de partager des recettes de plats faciles à faire à partir d’aliments disponibles dans ses placards», explique Venila Parsooramen.
Ainsi, après les cours, les trois amis se concertent autour de la disponibilité des ingrédients et des plats à cuire. Pendant que ses deux amis sont aux fourneaux, Venila Parsooramen publie leurs recettes sur la page Facebook. L’ancienne étudiante du Bocage, à Moka, et ses amis proposent ainsi des recettes comme la quiche, les cup cakes, le curry de poulet au micro-ondes, les sushis, de l’agneau, ou encore le limon confit. «L’alimentation est un langage universel. C’est ce qui nous unit. Aussi, quand Hatice est rentrée après ses études, notre groupe virtuel est devenu un moyen de communiquer malgré la distance sur les cultures et la cuisine», ajoute notre interlocutrice.
Pour gérer le site, Venila Parsooramen est également soutenue par Arunima Chatterjee, une étudiante indienne de 18 ans et amie de Jeeb Ghose. Avec son frère, Jagen, et Kevina, qui étudie en France, le groupe se constitue une bonne base de recettes et attire rapidement d’autres jeunes.
Suivant leurs réactions, Venila Parsooramen agrémente également la page d’astuces et de recettes issues des suggestions, notamment de plats végétariens. De par le succès de cette initiative, l’étudiante, qui travaille à temps partiel dans une crèche sur le campus, alimente maintenant la plate-forme de vidéos culinaires qu’elle tourne et monte elle-même.
«A long terme, nous voudrions créer une chaîne sur Youtube pour venir en aide aux étudiants. Nous travaillons également sur la recette du briani au micro-ondes.» Très engagée dans le bénévolat et vice-présidente de la Mauritian Society du campus de Kent, la jeune femme rêve également d’écrire un livre sur la vie estudiantine et les recettes culinaires.
Venila Parsooramen aux côtés de ses amis Jeeb et Hatice.
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