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Brian Ah Chuen: «Nous appliquons à la banque les recettes qui ont marché au sein du groupe ABC

20 octobre 2014, 12:21

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Brian Ah Chuen: «Nous appliquons à la banque les recettes qui ont marché au sein du groupe ABC
Les résultats financiers pour l’exercice 2014 d’ABC Banking Corporation sont plus que flatteurs. Brian Ah Chuen fait le point sur le parcours de l’institution et met en exergue les moyens envisagés pour atteindre les Objectifs.
 
 
Le bilan financier de votre institution pour l’exercice se terminant au 30 juin montre des bénéfices de Rs 17, 4 millions après impôts. Que révèle-t-il au juste ?
 
ABC Banking Corporation se porte très bien. Les revenus (net interest income) ont connu une croissance de l’ordre de 52 % en un an pour atteindre les Rs 115 millions et notre résultat brut d’exploitation (gross operating income) a lui aussi crû de 60 % pour atteindre Rs 205 millions. Nos indicateurs économiques sont tous positifs et sont en progression. Un facteur qui nous réconforte par rapport à la stratégie menée depuis le début de nos opérations bancaires. Nous continuons également à diversifier nos activités vers différents secteurs, notamment l’International Banking.
 
 
Notre présence est de plus en plus forte sur le marché local tant auprès des entreprises que des particuliers. Nous avons construit une solide réputation en très peu de temps. Chaque année, nous avons de nouveaux clients et nous arrivons à dépasser nos différents objectifs. Il nous reste certes encore beaucoup à faire, mais nous pouvons dire que sommes sur la bonne voie. L’ouverture prochaine de notre nouveau quartier général à la Place d’Armes va aussi donner une nouvelle dimension à notre banque. Le regroupement de tous nos départements sous un même toit, ainsi que l’agrandissement de notre branche pour mieux accueillir nos clients dans un cadre chaleureux et moderne, donneront certainement un coup de pouce à nos activités.
 
 
Le marché bancaire local est très compétitif. Quelles sont les contraintes que tout nouvel opérateur désireux d’évoluer sur ce marché va devoir affronter ?
 
 
Le marché bancaire local est en effet très compétitif. Qu’à cela ne tienne, le secteur est aussi compétitif partout ailleurs. Percer dans un milieu compétitif est une chose, mais percer dans un milieu compétitif avec en toile de fond une crise mondiale et européenne en est une autre ! L’un des principaux défis pour les nouveaux opérateurs est l’exposition de notre pays à la zone euro, qui fait face à différents problèmes engendrés en marge de la crise financière internationale. Chez ABC Banking, nous avons ressenti cela dès notre arrivée sur le marché, fin 2010. Il nous a fallu faire plus d’efforts pour prendre nos marques et démarrer nos activités bancaires dans ce contexte. La compétitivité est une chose, mais si la croissance était plus forte, la compétitivité aurait sans doute été moins ressentie.
 
 
Dans le domaine du Retail Banking, une des contraintes de notre marché est aussi la taille de notre population : le gâteau peut certes être partagé, mais les parts seront très petites ! Les clients ont souvent de très vieilles relations avec leurs banques respectives, et certaines de ces relations datent de décennies. Ce qui complique davantage les choses. Les nouveaux opérateurs bancaires doivent ainsi trouver leurs créneaux pour se développer et, sans les moyens de grandes banques, ils ne peuvent pas être sur tous les fronts en même temps. C’est ce qui explique les prix attrayants pratiqués en ce moment, au grand avantage du client !
 
 
Ces contraintes que vous venez de décrire constituent-elles un handicap ou un stimulant ?
 
 
Dans le cas d’ABC Banking, c’est plutôt un stimulant. Qui aurait cru qu’une banque comme la nôtre, après seulement trois années d’opération, se verrait décerner, deux années de suite, par Euromoney, le prix de Best Private Bank in Mauritius pour ses services offshore ? La percée est donc possible quand on a une stratégie rodée. Pour nous, le constat était simple : le marché local étant limité, il fallait chercher la croissance au-delà de nos frontières.
 
 
Il y a tout un travail à faire pour innover et faire les choses. Le système bancaire est tel que nous ne pouvons faire une grande différence avec nos produits. Tous les opérateurs proposent à peu près les mêmes produits. C’est pour cela que nous mettons en avant notre proximité avec le client. C’est sur la rapidité et l’efficacité de nos services que nous pouvons faire la différence. Nous reprenons la recette du succès de notre groupe dans d’autres secteurs pour l’appliquer au secteur bancaire et financier. Nous voulons revoir la façon dont nous travaillons avec nos clients pour les placer au coeur de nos préoccupations, comprendre leurs problématiques et trouver des solutions adaptées pour eux.
 
 
Il existe une perception selon laquelle les avantages qu’une situation de compétition réelle aurait dû produire ne se sont pas toujours traduits dans les faits à tel point que la Banque de Maurice a dû intervenir pour tenter de trouver un équilibre entre l’intérêt des opérateurs ?
 
 
Le marché mauricien est très compétitif. Le public doit comparer les différents services et produits pour se retrouver, y compris au sujet des «fees and commissions». Les consommateurs doivent «shop around» car tous ces renseignements sont disponibles sur le site web des banques opérant à Maurice, ainsi que sur le site web de la Banque centrale. Il ne faut pas se cantonner aux banques habituelles et plutôt chercher les «best deals». Par exemple, chez ABC Banking, vous pouvez ouvrir un compte «Premier Savings» où l’intérêt peut aller jusqu’à 4,98 % par an et vous avez même droit à un chéquier.
 
 
En plus, il n’y a pas de «monthly ledger fees». L’intérêt d’un marché régulé est qu’il offre une compétition saine, protège les consommateurs et assure la responsabilité des opérateurs envers l’économie. Je pense ainsi que la Banque de Maurice a tout intérêt à mettre en lumière les points oubliés ou omis par les opérateurs locaux afin de rétablir un certain équilibre. Le marché bancaire mauricien est finalement assez jeune malgré la présence d’opérateurs beaucoup plus anciens. Il a tendance à être beaucoup plus dynamique ces dernières années avec l’arrivée de nouveaux opérateurs. Je suis certain qu’avec plus de maturité, l’équilibre se fera plus naturellement. Ce n’est qu’une question de temps.
 
 
Dans quel segment d’activités bancaires la compétition est-elle la plus féroce à Maurice ?
 
Définitivement dans le Retail ! Au niveau du Home Loan, par exemple, il y a de nombreuses offres promotionnelles sur le marché, y compris chez ABC Banking. Il est important que les consommateurs en profitent au plus vite, pendant que le marché est encore très liquide.
 
 
Votre bilan financier précise que c’est dans le domaine des activités bancaires internationales qu’ABC Banking Corporation a réalisé le plus de bénéfices. Quel est l’apport de l’International Banking au secteur bancaire mauricien ?
 
L’offshore représente plus de 60 % des actifs des banques mauriciennes et ce secteur connaît une forte croissance pour notre banque également. En effet, ce département a contribué à environ 12 % de nos revenus pour l’année. Notre équipe chargée de gérer le département d’International banking offre des comptes et des dépôts dans toutes les principales monnaies internationales.
 
 
Notre objectif est d’offrir une expérience client exceptionnelle en misant sur la rapidité et l’efficacité, grâce notamment à notre solide équipe qui s’occupe de nos clients 24/7, même durant les week-ends et les jours fériés. Nous nous concentrons maintenant sur la diversification de notre clientèle en ciblant de nouveaux marchés.
 
 
Au chapitre de nouveaux projets, quelles sont vos priorités pour les mois ou années à venir ?
 
Notre plus gros projet à venir est l’ouverture de nos nouveaux locaux à WEAL House située à la Place d’Armes, Port-Louis. C’est un lieu stratégique, en plein centre du quartier financier, où se trouvent déjà presque toutes les banques opérant à Maurice. Ces nouveaux locaux nous permettront de réunir toutes nos unités sous un seul et même toit, alors qu’à l’heure actuelle, nous opérons dans trois différents endroits. Là encore, notre objectif est d’améliorer notre productivité et d’offrir un meilleur service à nos clients.