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Maladie inconnue dans l’Est: des planteurs s’échinent à sauver leurs bananeraies
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Maladie inconnue dans l’Est: des planteurs s’échinent à sauver leurs bananeraies
Des bananiers flétris, des régimes recouverts de taches noires, des plantations abandonnées… La situation de plusieurs planteurs de bananes est au plus mal.
«Mo ti pe rekolte an mwayenn 60 000 banann par mwa avan. Aster-la, monn bizin ranvoy sink mo bann travayer telman rekolt-la inn diminie», confie Chandan, un planteur de l’Est. Il nous a conduits, le mardi 14 octobre, à St-Julien-d’Hotman, pour constater l’état désolant dans lequel se trouve sa bananeraie. Ses bananiers, flétris et recouverts de taches, ne payent pas de mine. Et les plantations de ses amis, sises à proximité de la sienne, sont dans le même état, voire pire. Certaines ont même été abandonnées.
Il explique que le problème ne se limite pas à St-Julien-d’Hotman, mais s’étend aussi aux villages avoisinants. Et ce jusqu’à Mare-d’Australia, où les planteurs qui se trouvent en difficulté ne recevraient aucune compensation ou aide quelconque, selon Chandan.
L’agriculteur raconte que les premiers symptômes sont apparus en août 2013. De nombreux planteurs ont alors fait des plaintes auprès du Food and Agricultural Research and Extension Institute (FAREI), auparavant appelé Agricultural Research and Extension Unit (AREU). Toutefois, aucune solution n’aurait été proposée pour sauver ces plantations.
Selon les dires de Chandan, l’institution leur a simplement conseillé de mieux nettoyer leurs bananeraies. Ce que le planteur estime superflu. Car, dit-il, dans une autre de ses plantations, sise à Camp-de-Masque, les bananes se portent à merveille, même s’il ne nettoie pas le site aussi souvent que celui de St-Julien-d’Hotman. «Mo poz momem kestion koman sa kapav arive.»
Par ailleurs, le planteur dit ignorer si des officiers du FAREI ont visité sa bananeraie pour constater ce problème. Selon lui, l’institution prétend que la situation est sous contrôle. Mais Chandan n’est pas du même avis. «Kan gagn enn maladi, si tretman pa marse, bizin esey kontenir li. Me sa osi zot pann resi fer», déplore le planteur. Sollicité par l’express, un ingénieur du FAREI a déclaré ne pas être au courant de ce problème.
Devant le manque d’initiative du FAREI, Chandan a tenté des expériences sur certains de ses bananiers pour trouver une solution, mais sans succès. «Oblize eseye akoz si ekout zot, pou mor san manze sa», souligne-t-il.
Pour Chandan la situation est sans issue. Le planteur a donc décidé de prendre les devants. Il compte raser 13 arpents de bananiers − ce qui constitue trois quarts de ses plantations − afin de les remplacer par des ananas. Mais cette démarche impliquera un manque à gagner d’environ Rs 650 000. La conversion requiert un investissement de presque Rs 1,5 million, soit environ Rs 112 000 par arpent. «Mo enn planter mwa. Depi mo tipti mo dan plantasion. Mo zis konn plant banann ek zanana. Kouma mo pou viv?»
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