Malini Sewocksingh: «Il y aura de grosses surprises lors de ces élections»

20 octobre 2014

20 octobre 2014, 13:08

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Vel Moonien

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Malini Sewocksingh: «Il y aura de grosses surprises lors de ces élections»

Alors, comment se présente ce cadeau de Divali ?

Quelque part, je ne m’y attendais pas… Maintenant, je sais que mon leader, Xavier Duval, ne va jamais me laisser tomber. Il m’avait proposé cette investiture au n° 17 au vu de ce que j’avais accompli pour la ville de Curepipe pendant ces deux dernières années. J’ai refusé.

Ma fille m’a encouragée à m’engager. Elle m’a expliqué qu’une telle opportunité n’est pas donnée à tout le monde. Ayant refusé ce ticket, j’ai continué à donner un coup de main au parti, au n° 17 et au n° 18. Xavier m’a appelée la semaine dernière pour m’annoncer la nouvelle.

Il m’a dit que le PMSD allait aligner deux candidats à Curepipe-Midlands et qu’il m’avait choisie. «Tu as été une personne toujours sincère avec moi, tu le mérites», m’a-t-il dit.

Ce qui n’a pas du tout fait plaisir à Pradeep Kumar Ramdin… Est-ce qu’il vous boude ?

Je n’en sais rien. J’ai pris connaissance de sa réaction dans la presse. Tout ce que je peux dire, c’est que ce n’est pas moi qui ai pris cette décision. Elle revenait aux leaders de l’alliance Lepep.

Je n’ai aucun problème avec Pradeep Kumar Ramdin. Vous savez, nous sommes apparentés. Je lui ai même donné un coup de main sur le terrain. Je pense que le moment est venu pour nous de nous serrer les coudes afin que l’opposition remporte les prochaines élections.

Pensez-vous réellement pouvoir battre les trois poids lourds que vous avez en face de vous, Steven Obeegadoo, Satish Boolell et Michael Sik Yuen ?

Des poids lourds (rires)… Je les connais pour les avoir côtoyés. Je dirais que la politique, c’est comme du sport. Il y aura des vainqueurs et des vaincus. Moi, je suis confiante que je vais me retrouver à l’Assemblée nationale. Je vais me battre jusqu’au bout pour y arriver.

Avec ce que je constate sur le terrain, je peux vous dire qu’il y aura de grosses surprises durant ces prochaines élections. Même si je n’en connais pas la date, je sais que l’alliance Lepep formera définitivement le prochain gouvernement.

Quel poste vous a-ton promis ? Qu’est-ce qui vous ferait plaisir ?

On n’en est pas encore là. Franchement ? Je n’y ai pas pensé… Je veux juste travailler pour l’avancement du pays. Sur le terrain, je reçois l’encouragement des mandants. Cela me motive. Cela me fait plaisir. Cela me donne envie d’avancer.

Quelle pierre voulez vous apporter à l’avancement de Maurice ?

On dit qu’il manque de femmes en politique… L’alliance Lepep me donne la chance de me présenter. Étant mère d’un enfant et chef de famille par la même occasion, je connais les difficultés que rencontrent les Mauriciens. Mon expérience peut sans doute m’aider à développer un plan pour encadrer les enfants et leur offrir un avenir meilleur. Surtout ceux issus des poches de pauvreté.

Xavier Duval a été ministre dans le gouvernement travailliste pendant neuf ans. Le MSM a été au pouvoir pendant près de 18 ans. Ils n’ont donc rien fait en ce sens ?

Xavier est venu avec deux plans pour aider les jeunes et les femmes durant ses deux derniers mandats. Malheureusement, le ministère qui a hérité de ces deux projets n’a rien fait pour les faire décoller. Le MSM, de son côté, a beaucoup fait pour le progrès du pays. De 1983 à 1995, Maurice a connu un développement économique sans précédent. Anerood Jugnauth a sorti beaucoup de Mauriciens de la misère. Il a su prendre le taureau par les cornes et il n’y a pas eu de copinage…

Les beaux-parents de Pravind Jugnauth ont obtenu un terrain à Flic-en-Flac pour la construction d’un hôtel et un contrat pour le service traiteur à l’Assemblée nationale…

Ou ki pe dir sa… (la mine dubitative). Je ne suis pas au courant qu’il y a eu des largesses vis-à-vis des petits copains et des petites copines…

Si, si… Bissoon Mungroo était alors le Rakesh Gooljaury. Il a obtenu des terres et des contrats de transport comme la Voice of Hindu…

Ou ki pe dir sa… mo pa kone.

Vous pratiquez déjà la langue de bois…

Surtout pas. Je crois en l’effort, le travail bien fait et la compétence.

C’est quoi votre formation déjà ?

J’ai un certificat lié à la petite enfance. Ce qui ne m’a pas empêchée de me lancer dans les affaires. Je suis à la tête d’une société de tour-opérateur et qui touche aussi à l’immobilier. Je me suis inscrite à une Foundation Course auprès de l’Open University. Mon rêve est de décrocher un diplôme. J’ai également été la présidente de l’Association of Tourism Professionals, ce qui m’a permis de siéger au sein d’un comité à l’office du tourisme.

Vous avez donc été une nominée du PMSD à l’office du tourisme ?

Pas du tout. C’était du bénévolat. Et je n’avais pas encore intégré le PMSD.

Dites-nous, comment avez-vous été séduite par la politique ?

J’ai fait la connaissance de Xavier Duval lorsqu’il était ministre du Tourisme. Je venais de lancer ma société. De fil en aiguille, il m’a proposé de rejoindre le PMSD. Et en 2012, j’ai été candidate des bleus aux élections municipales.

Vous êtes une des rares personnes à avoir obtenu un ticket alors que vous n’êtes ni apparentée ni amie avec Xavier Duval…

Loin de là. Le PMSD est un parti démocratique. Xavier Duval veut avant tout voir ce que vous pouvez donner à cette formation…

Elle a beaucoup donné, selon ses détracteurs, à la tante Fifi Henry, au cousin Thierry Henry et à l’ami Alain Wong, pour ne citer qu’eux…

Fifi Henry est une des personnes à avoir été sincères avec Xavier Duval. Nou krwar dan bann dimounn la. Thierry Henry, lui, est resté fidèle au parti. Il a suivi Xavier Duval quand celui-ci a démissionné du gouvernement.

Richard Duval aussi…

Voilà… Mais je ne sais pas pourquoi il a pris ses distances du parti.

Cela ne l’empêche pas de réclamer la maison de leur père, sir Gaëtan Duval…

Je n’ai pas vu le journal qui parle de cette affaire… Je pense que cela relève de l’intimité d’une famille.

En parlant de famille, qui du MSM ou du PMSD est un parti familial ?

Je ne crois pas du tout en ces slogans colportés par nos détracteurs. Il y a beaucoup de gens, comme moi, qui ne sont pas apparentés aux familles Duval et Jugnauth, mais qui sont membres de ce parti.

Êtes-vous d’accord qu’il faut être un hindou pour occuper les plus hautes fonctions au gouvernement ? Et un musulman pour en être le n° 3 ?

Je ne crois pas du tout dans ces calculs ethniques. La lutte contre le communalisme est l’un de mes chevaux de bataille. C’est ce genre de mentalité qui empêche le pays d’avancer. Une fois pour toutes, il faut arrêter avec ces manoeuvres.

Comment accueillez vous le fait qu’une investiture ait été accordée à Ashok Jugnauth par l’alliance PTr-MMM ?

Je vois venir votre prochaine question. Tout ce que je peux vous dire, c’est qu’une personne qui a été condamnée pour fraude électorale doit faire parler sa conscience… Et les mandants doivent décider si leur représentant au Parlement n’est pas immoral.

Pas les leaders politiques ? Ils élèvent un délinquant en exemple à suivre…

Je leur laisse à leurs responsabilités.

Raj Dayal, lui, a été mis à l’index pour fraude tout court…

Apparemment, il sera candidat de l’alliance Lepep. Je ne veux entrer dans aucune polémique. Je ne suis pas au courant de ce qu’on lui reproche. Je l’ai connu comme un grand commissaire de police…