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Malin: le «clown» est triste
1 novembre 2014, 20:30
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Malin: le «clown» est triste
Autant vous prévenir tout de suite: l’amuseur public n’est pas d’humeur taquine ou badine. Danrajsingh Aubeeluck, plus connu sous le nom de M. Malin, n’a plus envie d’enlever sa chemise, son pantalon, ni même ses chaussures. Pour cause: il a le moral dans les chaussettes à rayures. Et le showman a déserté la scène, au grand dam de ses fans et de ses détracteurs. Mais pourquoi Malin n’a-t-il plus envie de faire le malin? Pourquoi est-il descendu du capot du Pajero? Voici ce qu’il a à diiirrr…
«Mo demann lepep lil Morist mil ekskiz. Monn fini net. Mo pena manze, mo pena bwar, mo pena kass pou rant dan kanpa», avoue Malin, d’une voix tremblotante. «Mo kalson pe baye lor mwa, monn lapo lezo, mo byen fay», poursuit le chauffeur de taxi, fan de séries télévisées dont Rich Man, Poor Man et La dichosa palabra.
Ce père de famille âgé de 52 ans confie, par ailleurs, que cette situation le «dégoûte». «Tou dimounn kontan mwa, zot vinn get mo bann spektak. Me kan bizin donn mwa enn ti led, pa trouv personn. Mo pa gayn nanye an retour». Grand admirateur de Nelson Mandela et de Gandhi, il précise dans la foulée qu’il comptait aligner ses «62 kandida, Rodrig tou ladan» lors des prochaines élections. «Me monn tass lor poto.»
Dépité, attristé et terré dans sa maison à Curepipe, Malin ajoute que, contrairement à ses habitudes, il n’a même plus envie de se voir sur des vidéos et encore moins de monter sur une estrade. Selon ses dires, en désespoir de cause, il aurait expédié des lettres recommandées aux entreprises figurant sur la liste des Top 100 Companies afin de solliciter leur aide. En vain. Résultats des courses: Malin «inn plin».
Comment se retrouve-t-il en si mauvaise posture? «Be pou fer spektak, sa kout boukou kass. Bizin met lesans dan loto, bizin distribye brosir tousala», précise ce fan de rock, dont la citation préférée est la suivante, si l’on en croit sa page Facebook: «Pourquoi tant de pauvreté, de corruption, de mensonges, de guerres, de terreur et de catastrophes naturelles?» Malin confie en outre que «enn bann lider» d’un des deux principaux blocs politiques l’aurait contacté pour «donn li enn koudme». Il était bien tenté de lui mettre un coup de pied, avoue-t-il.
Sollicité pour un avis sur l’état de santé de Malin, un de ses voisins a tenu à préciser: «Il n’est plus le même depuis quelque temps. Il est déçu parce que personne ne semble vouloir l’aider financièrement. Me Malin sa, enn sel kout boul kapav vire e li remont lapant.» Par ailleurs, souligne-t-il, «Malin est le seul à pouvoir se présenter n’importe où, dans n’importe quelle circonscription, il est toujours accueilli à bras ouverts par tous, quelle que soit la couleur politique des gens. Dimounn kontan get so sinema me personn pa oule peye!»
Des propos que rejoint Malin. Celui qui avait recueilli 752 voix dans la circonscription no 17 lors des élections de 2010 tient à présenter, encore une fois, «mil ekskiz lepep. Mo kone boukou dimounn pe rod mwa me mo pa byen. La sante portfey dan dife». Et de conclure: «Sur ce, bonsoir.»
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