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Géraldine Ducray-Bouic: une antiquaire moderne

9 novembre 2014, 16:55

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Géraldine Ducray-Bouic: une antiquaire moderne

 

 

Elle n’a rien à envier aux grands promoteurs de centres commerciaux du pays. Géraldine Ducray-Bouic a ouvert S’Mall & Chic, un mini Mall qui réunit neuf enseignes commerciales sous un même toit, à Curepipe. En soft opening depuis la semaine dernière, son inauguration est programmée pour le 20 novembre. Mais la nouvelle adresse qui fait revivre l’ambiance du pays, entre ruelles pavées et décor vintage, dynamise déjà la ville lumière. Ce centre commercial doit émerger, dit-elle, comme un ambassadeur du savoir-faire mauricien.

 

«C’est un rêve que je voulais réaliser depuis quatre ans déjà», raconte Géraldine Ducray-Bouic. La femme d’affaires avait acheté une maison sise à l’angle des rues sir Virgil Naz et Émile Sauzier, à Curepipe. Tout va démarrer par l’installation de sa boutique d’antiquité.

 

Peu à peu, l’appétit grandit : elle regroupera deux autres boutiques de décoration sur ce même site, dont Ailleurs et Demeure et GB Interiors. Très vite, ce coin deviendra le point de rendez-vous des férus de décoration.

 

Qui est cette fonceuse qui défie les grands temples du commerce ? Elle n’est autre que la fille de Paul Ducray, antiquaire très connu. Après ses études secondaires au Couvent de Lorette de Curepipe, la jeune femme décide de se lancer dans le commerce et s’appuie sur le métier d’antiquaire pour grignoter du terrain. «Nous avions un petit magasin qui appartenait à ma grand-mère et j’ai décidé, tête baissée, de développer ma toute première boutique», se souvient-elle.

 

Jeune et la tête pleine d’idées, elle ne se limitera pas aux antiquités. Sa ligne de produits contemporains, elle l’étoffera en s’approvisionnant en Inde, en Afrique du Sud, entre autres. La demande grandissant, Géraldine Ducray-Bouic décide d’ouvrir une autre enseigne d’antiquités à la rue Émile Sauzier. C’est le début d’un succès fulgurant. La femme d’affaires implante en quelques années plusieurs boutiques dans le pays : à Grand-Baie, au Caudan, à Rivière-Noire.

 

Mais la récession vient freiner son élan. Très vite, avec la crise mondiale qui se répercute sur l’industrie touristique et le pouvoir d’achat du Mauricien en berne, sa PME se retrouve en eaux troubles. La businesswoman prend alors une décision drastique en fermant quelques magasins, gardant cependant ses boutiques curepipiennes.

 

Pour compenser les pertes, elle dynamise son unité de production. «Nous avons dans nos ateliers environ 200 moules en résine qui nous permettent de reproduire des miroirs, des consoles, des lampes, entre autres, avec le finish d’une patine ancienne ou de feuilles d’or ou d’argent. Un concept unique à Maurice», explique-t-elle.

 

L’entrepreneur, qui s’est aussi fait un nom dans le domaine de la restauration des objets d’art, pièces historiques ou antiquités, rentabilise son entreprise grâce à ses projets de rénovation, notamment. «Nous avons eu des contrats au château Labourdonnais, au Parlement, où nous sommes appelés à faire revivre le patrimoine», explique-t-elle.

 

Et pour ne pas crouler sous la vague de la crise, la femme d’affaires a développé un service de décoration à domicile. «Nous donnons une âme à une maison, à un appartement, en mélangeant du contemporain et des antiquités. Nous travaillons avec tous types de matériaux, dont le plâtre, la résine, le cuivre ou le bois», dit-elle.

 

Mais à ses yeux, il ne suffisait pas de survivre. Ce nouveau centre commercial qu’elle a créé à Curepipe est une manière de montrer sa force de caractère et son envie d’apporter sa touche à l’économie mauricienne.

 

«Nous avons regroupé de belles marques locales et comptons bien promouvoir le savoir-faire mauricien», affirme la quadragénaire. Ce projet de taille a englouti un investissement d’environ Rs 5 millions qui a permis d’insuffler le cachet local au projet.

 

La femme d’affaires a fait appel à la Bijouterie Bijem, I’NAM du Groupe Currimjee, qui propose des produits en maille et cashmere, à Elisa May qui se taille une bonne part du marché des sacs en croco, mais aussi à Pains et Moulins et à Gourmandise d’Anne pour les palais avertis… en vue de créer cette ambiance locale. Et elle réserve à la clientèle d’autres surprises pour 2015.