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La télé, amie ou ennemie ?

15 novembre 2014, 04:00

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La télé, amie ou ennemie ?
La Journée internationale de la télévision sera observée ce samedi. Cela fait des années qu’elle est devenue le point focal de notre attention. Quelles en sont les retombées ? Le psychologue Laurent Baucheron de Boissoudy nous en parle.
 
En janvier 1926, l’inventeur écossais John Baird présentait devant la Royal Institution de Londres son procédé de réception d’images sur tube cathodique. Il nomma son invention «téléviseur». Depuis ce jour-là, la télévision a fait des millions d’adeptes de par le monde. Il a fallu moins d’un siècle pour que le petit écran investisse nos foyers et nos vies. Quelles ont été les conséquences de cette invasion ?
 
«Je dirai que la télé a un impact autant positif que négatif», observe le psychologue Laurent Baucheron de Boissoudy avant d’ajouter : «On oublie souvent que la télé peut aussi être un élément rassembleur. Regarder la télé est une activité que nous pouvons faire en famille. Elle permet aussi d’engager des discussions sur des films ou des émissions.» C’est aussi un divertissement qui permet de se relaxer. «Certaines émissions, à l’instar des documentaires, permettent d’augmenter ses connaissances. La télé peut également être une fenêtre vers d’autres univers, d’autres mondes. Elle nous permet de voyager.»
 
Si la télé est souvent montrée du doigt, c’est souvent à cause de son effet d’addiction. En effet, à force de regarder la télé, on ne peut plus s’en passer. «La télé propose un plaisir plus accessible, plus facile que la réalité. Au lieu de vivre les choses, on en devient le spectateur. L’exemple le plus flagrant concerne le sport. Au lieu de sortir et d’aller faire du sport, par exemple du foot avec ses enfants, on préfère s’asseoir devant la télé et regarder un match de football. On n’est plus acteur mais on devient spectateur de la vie des autres.»
 
Cet état de spectateur a des répercussions sur notre quotidien. «Cette vie par procuration nous empêchera de vivre par nous-mêmes et d’expérimenter de nouvelles choses. C’est un chemin qui va dans le sens de la sédentarité.» Oubliés les exercices physiques. On grignote devant la télé et on prend du poids. «On a ainsi tendance à se couper du monde. Au lieu d’aller chez des amis ou encore la famille comme le faisaient nos grandsparents, on préfère rester chez soi devant la télé. Il y a une coupure sociale qui s’opère», soutient le psychologue.
 
Selon ce dernier, la plupart des personnes passeraient quatre heures par jour en moyenne devant le petit écran. «Ce qui est beaucoup» fait-il ressortir avant d’ajouter : «On ne se rend pas compte du temps qu’on pourrait passer à faire autre chose comme passer du temps avec sa famille, faire du bricolage ou du sport.»
 
Le téléviseur vient souvent combler également un vide. «Il arrive souvent que la télé soit allumée dès qu’on entre chez soi. Elle reste allumée sans qu’on ne la regarde pour autant. La télé agit comme une présence pour combler un vide», explique Laurent Baucheron de Boissoudy.
 

UN TEMPS POUR TOUT

 
La télé a aussi un rôle de babysitter. «Les parents mettent souvent leurs enfants devant la télé pour éviter qu’ils ne fassent du désordre. Mais cette pratique n’est pas conseillée», souligne le psychologue. Les films vus par les enfants doivent ainsi être filtrés par les parents pour éviter qu’ils ne voient n’importe quoi.
 
Certaines études ont prouvé que les films d’épouvante ou violents peuvent contribuer à rendre les enfants hyperactifs et nerveux. «Si un film n’est pas violent, il y a souvent les bandes annonces qui passent au milieu, ce qui fait qu’il est quasiment impossible de tout filtrer.» La présence des parents lorsque l’enfant regarde la télé reste importante. «Si un adolescent peut rigoler en voyant des morts-vivants, par exemple, tel ne sera pas le cas avec un enfant de moins de dix ans. Il est primordial de mettre des mots sur ce qu’il voit. Le parent pourra lui expliquer avec des mots simples ce qui se passe sur l’écran», explique le psychologue.
 
Pour éviter que la télé ne prenne une place trop importante dans votre vie, il convient de se poser la question : «Qu’est-ce que j’ai choisi de faire de ma vie ?» À partir de là, le psychologue conseille de diversifier son emploi du temps afin de trouver le bon équilibre entre vie sociale et divertissement. Rappelez-vous qu’il y a un temps pour tout.
 
Vivre par procuration à travers la télé, explique le psychologue Laurent Baucheron de Boissoudy, nous conduit sur la voie de la sédentarité.

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