Publicité

David Gracieuse, l'expert de la trésorerie

22 décembre 2014, 14:57

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

David Gracieuse, l'expert de la trésorerie

Les finances, ça le connaît! Ce domaine, qui ne cesse d’évoluer, lui a ouvert les portes du monde, particulièrement celles de l'Afrique. Depuis 2010, David Gracieuse a pris le cap de la trésorerie bancaire et brille actuellement en Afrique du Sud. Son succès est le fruit d'un beau parcours dans cette filière à Maurice.

 

Il y a une décennie, ce Mauricien de 45 ans faisait ses premiers pas à la Barclays Bank. Des débuts qui ont nourri sa passion pour ce domaine et qui ont tracé la route de son succès. Pourtant, David Gracieuse avait au départ pris une toute autre voie.

 

Cet enfant de Sottise, à Grand-Baie, qui a grandi à Camp Yoloff et à Cité Ste Claire, à Goodlands, a effectué ses études à la State Secondary School et visait une toute autre filière professionnelle. Ainsi, après l'obtention de son Higher School Certificate, il a rejoint la force policière. Il est alors âgé de 18 ans. Après deux ans et demi, il est devenu employé de banque. Il a démarré au service courrier puis à la caisse.

 

En 1992, il a épousé Guylene, 44 ans, et a emménagé à Grand-Gaube. Des déménagements successifs à Grand-Baie, Sainte-Croix et Balaclava auront lieu au fil du temps. De cette union, sont nées deux filles, Agnès, 19 ans, et Léa, 9 ans aujourd'hui. Agnès étudie  la comptabilité et le Sales & Marketing à l’université du Witwatersrand et Léa est en CE1 bilingue au Lycée Français Jules Verne à Johannesburg.

 

 

Professionnellement, David Gracieuse gravit les échelons. «Après quinze ans de service, j'ai quitté la Barclays. J’étais alors Assistant Manager», confie-t-il. Son départ s'inscrit dans le cadre de la création de la Standard Bank. Cette instance disposait jusque-là uniquement d'une office representative. Un projet pour lancer une banque spécifique venait d’être lancé. Le directeur général de la Barclays d'alors - Kamal Thaposseea – devait présider cette nouvelle structure. C'est ainsi que David Gracieuse s'embarque dans ce projet et lui prête main forte avec d'autres collègues. Au sein de cette nouvelle banque, il occupe le poste de Treasury Operations Manager.

 

Parallèlement, David Gracieuse se consacre à des activités sociales. Il est notamment membre du MTC. Il devait ensuite se lancer dans une autre arène: la politique. «J’étais actif avec le PMSD. En l'an 2000, j'ai été candidat aux élections générales. J'ai aussi participé aux élections municipales de 2001 et 2005», indique-t-il. En 2005, il est élu dans la capitale et devient adjoint au lord-maire. Un an plus tard, David Gracieuse est nommé à la présidence du Centre Nelson Mandela. Son mandat dure jusqu'en 2009. Cette année là, il assume également une autre responsabilité: il est président de la Mauritius Ports Authority. Il occupera ce poste jusqu'en mai 2010.

 

A la découverte de Johannesburg

 

C'est à cette période que sa carrière prend un tournant décisif. «On m'a offert un International Assignment Contract de deux ans au quartier général en Afrique du Sud. Je devais m'occuper des opérations de la trésorerie pour l'Afrique sur le plan régional.» Fort de son expérience dans le service bancaire, il accepte et embarque pour l'Afrique du Sud, plus précisément pour Sandton, région située dans la province de Gauteng. Il s'agit du principal centre d'affaires d'Afrique du Sud depuis les années 90. «C'est également le quartier le plus sécurisé de Johannesburg, quoiqu' il faut toujours être prudent n'importe où», précise-t-il.

 

Avec sa famille, David Gracieuse découvre un nouveau monde. «S'adapter n'a pas été facile. Tout était différent de Maurice: la nourriture, le voisinage, les collègues et la température hivernale», se remémore-t-il. «Le plus gros changement, c’est la distance entre les villes. Je dois parcourir plus de 50 kilomètres par exemple pour aller rendre visite à des amis à Pretoria.»

 

Heureusement, le Mauricien rencontre des compatriotes grâce auxquels il se constitue un réseau. «Nous avons établi de bonnes relations. On se rencontre assez souvent autour d'un bon plat mauricien», confie-t-il. La gastronomie est d'ailleurs l'une de ses plus grandes passions. Il a découvert une petite mine d'or gustative: un China Town qui n'est pas sans rappeler celui de Maurice. «Je peux y trouver des sauces et épices chinoises aussi bien que des restaurants chinois que j'adore.»

 

De nouvelles responsabilités 

 

Pleinement adapté à sa nouvelle vie, le banquier compte désormais cinq ans de service en Afrique du Sud. Et il ne cesse de progresser professionnellement. À la fin de son premier contrat, la Standard Bank lui a offert un poste de Head of Global Market Operations au département de la trésorerie. Une mission que David Gracieuse a accepté avec enthousiasme. En novembre 2013, il a intégré la Treasury Front Office en tant que Senior Business Manager. «Je suis actuellement responsable de dix-sept pays en termes de procédures, produits, audits et autres supports opérationnels», déclare le Mauricien. Ces pays sont l'Angola, le Botswana, le Kenya, le Ghana, le Congo, l’île Maurice, la Côte d’Ivoire, le Nigeria, le Mozambique, la Zambie, le Zimbabwe, la Malawi, le Lesotho, le Swaziland, la Namibie, la Tanzanie et l'Ouganda.

 

«Je dois m'assurer que les pays opèrent d’après les procédures de la banque et des régulateurs, c'est-à-dire les Central Banks. Il faut aussi superviser les activités des dealers et des traders et s’assurer qu’ils opèrent d’après les guidelines et ne commettent pas de fraude.» En sus de cela, il procède à l’amélioration des processus de contrôle dans la trésorerie et autres fonctions de soutien et prépare les pays à faire face aux audits, à gérer les rapports et prendre des mesures pour remédier aux déficiences observées durant ces exercices.

 

Son métier lui permet également de s'adonner à une autre de ses grandes passions: les voyages. «Je visite les pays avec lesquels nous travaillons afin de bien comprendre tout ce qui se passe et travailler avec l’équipe sur place. Cela nous permet de mettre en place des systèmes de contrôle en cas de manquements et de développer une bonne relation de travail avec nos collaborateurs.» 

 

Ces multiples responsabilités sont, pour lui, une source de motivation permanente. «Je ne cesse jamais d’apprendre. Et j'ai la possibilité de progresser. En presque 25 ans de carrière, j’ai dû changer de poste plus de douze fois, six fois depuis que j’ai rejoint la Standard Bank il y a huit ans», affirme-t-il. «J’aime l’Afrique et c’est là que je veux être.»

 

La Standard Bank, qui compte 152 ans d'histoire en Afrique du Sud, est classée numéro 1 aussi bien dans ce pays que pour l'ensemble du continent africain depuis quelques années. Opérant à Londres, New York, Beijing, Singapour, Jersey, au Japon et au Brésil, la Standard Bank a aussi obtenu plusieurs récompenses mondiales comme la Most Innovative Investment Bank from Africa, la Treasury  Services Awards, l'African Bankers Awards entre autres, affirme notre interlocuteur.