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Contrat à renégocier: l’État aura Rs 3 milliards de moins à payer à Betamax
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Contrat à renégocier: l’État aura Rs 3 milliards de moins à payer à Betamax
Sir Anerood Jugnauth n’a pas mâché ses mots sur ce qu’il qualifie de «dilapidation de fonds publics» dans le cadre de l’affaire Betamax. «Finn éna gaspiyaz lor gaspiyaz, finn fer crim ar sa pep la. Finn donn bann contra par milliard bann copin-copine sans appel d’offres et dans l’opacité totale», a-t-il martelé lors d’un point de presse hier, vendredi 9 janvier. De fait, le contrat entre la State Trading Corporation (STC) et Betamax sera renégocié «dans l’intérêt du pays».
En fait selon le Premier ministre le gouvernement de Navin Ramgoolam a favorisé la belle-famille de l’ex-ministre Rajesh Jeetah dans le cadre de l’accord entre la STC et la société Betamax. Les Bhunjun, apprend l’express, ont engrangé plus de Rs 672 millions par an depuis août 2010, étant payés le double du prix du fret pratiqué sur le marché mondial. Cela équivaut à des profits nets de plus de Rs 1,3 milliard.
En 15 ans, ce clan familial davantage spécialisé dans le bâtiment et les travaux publics allait empocher un total de Rs 8 milliards aux dépens des contribuables. C’est ce que révèle le rapport du comité présidé par le ministre des Services financiers et de la bonne gouvernance Roshi Bhadain. À l’issue de la réunion du conseil des ministres où le dossier a été discuté, hier, Vikram Bhunjun et ses conseils légaux ont été invités à une rencontre avec les membres du gouvernement de l’alliance Lepep pour revoir ce «contrat en béton» qui contient d’autres clauses controversées.
D’autres frais à la charge de la STC
L’accord liant la STC à Betamax prévoyant le paiement de gros dédommagements en cas de rupture de contrat, le gouvernement a voulu jouer la carte de l’apaisement. Grâce aux renégociations qui seront entamées mercredi prochain au ministère des Finances, l’État compte économiser un minimum de Rs 3 milliards sur les Rs 5,4 milliards devant être payées à Betamax durant les 11 prochaines années. La valeur du contrat d’affrètement serait d’une valeur basique de Rs 10 milliards excluant les frais portuaires, du carburant et de la maintenance qui sont tout aussi à la charge de la STC...
«Il est inacceptable que la STC continue de payer le fret à un taux plus élevé que celui pratiqué sur le marché», a souligné le Premier ministre lors de la rencontre avec la presse. «Lepep napa kapav payer pu bann jackpot ki finn donné à certains proches de l’ancien Premier ministre», a-t-il ajouté, annonçant une série de mesures pour davantage de transparence dans l’octroi de contrats publics.
Il nous revient que le gouvernement de Navin Ramgoolam a accepté de verser une somme de près de 50 000 dollars américains par jour, soit Rs 1,6 million, à Betamax pour le transport de carburant à bord de son tanker Red Eagle. Or, le taux pratiqué aujourd’hui est de 25 000 dollars américains. Au moment de la signature du contrat, le taux était dans la fourchette de 13 000 à 14 000 dollars américains.
Au lieu d’une formule de fret basée sur l' indice du cours fluctuant sur le marché mondial, le contrat est basé sur un taux élevé. Le gouvernement de Navin Ramgoolam aurait été mieux inspiré de négocier un contrat où les contribuables n’allaient pas être perdants sur le long terme, explique-t-on au sein de l’alliance Lepep. Le gouvernement travailliste, ne voulant pas investir dans l’acquisition d’un tanker, s’est ainsi tourné vers les Bhunjun bien que leur corps de métier soit le béton, Betamax n’est d’ailleurs qu’une filiale de Betonix.
Au départ, Betamax avait loué deux tankers pour acheminer les produits pétroliers de Mangalore à Maurice. Elle a ensuite pris livraison du Red Eagle. Dans l’intervalle, la société Insight Forensics, alors menée par Roshi Bhadain, avait relevé que le Contract of Affreightment avait été signé sans passer par le Central Procurement Board et sans l’aval du State Law Office. Elle avait aussi signalé que l’utilisation d’un seul tanker transportant différents types de carburant en même temps constituait un danger.
À l’époque, l’ancien ministre de l’Énergie Swalay Kasenally se disait scandalisé par le contrat conclu entre la STC et Betamax. Dans une tribune publiée dans l’express, il dénonçait le tarif que le gouvernement de Navin Ramgoolam avait accepté de verser au clan Bhunjun-Jeetah. Pour lui, il était clair que l’État subventionnait la construction du Red Eagle.
«The more scurrilous aspect of this arrangement appears when daily freight charges of the Betamax tanker, an LR1 type, is calculated to be US $ 48,000 (US $ 17.6 million divided by 365 days). This is grossly indecent (for want of a better term) when the ongoing rate is US $ 16,500 per day», dénonçait-il. Il préconisait que le taux de fret aurait dû être basé sur un indice de référence international et non pas fixé à un niveau élevé dès le départ.
L’ex-ministre du Commerce et de l’industrie Cader Sayed-Hossen avait annoncé des sanctions contre ceux qui ont été trouvés coupables dans le rapport d’Insight Forensics en réponse à une question du député mauve Reza Uteem à l’Assemblée nationale le 23 novembre 2011. Il n’y a toutefois rien eu de tel.
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