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Affaire Roches-Noires: la «vraie» déposition de Gooljaury
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Affaire Roches-Noires: la «vraie» déposition de Gooljaury
Rakesh Gooljaury a voulu soulager sa conscience. C’est l’explication que le grand patron de la société Fashion Style a donnée à l’assistant commissaire de police (ACP) Hemant Jangi, chef du Central Criminal Investigation Department (CCID), lorsqu’il s’est «volontairement» présenté aux Casernes centrales dimanche.
L’ami de Navin Ramgoolam a avoué, tout de go, avoir menti dans sa déposition sur le cambriolage au campement de celui-ci dans la nuit du 2 au 3 juillet 2011, à Roches-Noires. Il a expliqué qu’il avait participé à une fête donnée sur place et qu’il était sur le point de rentrer chez lui, à Petit-Verger, Saint-Pierre, lorsqu’il a reçu un appel de sa partenaire en affaires, Nandanee Soornack.
Celle-ci, a-t-il révélé, lui aurait expliqué qu’un intrus est entré par effraction dans le campement. Il y est alors retourné. Sur place, il est tombé sur le directeur du National Security Service (NSS), Dev Jokhoo, de même que le chef de la Cellule anti-terroriste au bureau du Premier ministre, Rampersad Sooroojebally, deux adjoints au commissaire de police.
L’homme d’affaires a fait ressortir aux enquêteurs du CCID que le leader du Parti travailliste (PTr) aurait vainement tenté d’entrer en contact téléphonique avec son homme de confiance, Dass Chetty. Il aurait voulu lui demander de porter plainte à la police, n’ayant pas apprécié avoir été attaqué par un malfaiteur uniquement vêtu d’un short et armé d’un vulgaire tournevis. C’est alors, a-t-il poursuivi, que Navin Ramgoolam l’aurait prié de «pran sarz». Ce, en présence des deux chefs de la police qui, eux, auraient fortement déconseillé à l’ex-Premier ministre et ministre de l’Intérieur d’ébruiter cette affaire. Celui-ci n’aurait rien voulu entendre, voulant que le voleur soit arrêté et traduit en justice.
L’intrus serait entré par une fenêtre laissé entrouverte
Rakesh Gooljaury a déclaré avoir fait une déposition au poste de police de Rivière-du-Rempart après avoir déposé Navin Ramgoolam et Nandanee Soornack à Floréal. Bien plus tard, a-t-il affirmé aux limiers de la Special Cell du CCID, il aurait obtenu des détails sur le vol de la bouche même de son ancienne associée au sein d’Airway Coffee.
La quadragénaire lui aurait appris qu’elle se trouvait, seule, avec l’ex-chef du gouvernement dans une des chambres à coucher lorsqu’un intrus les a surpris. Celui-ci aurait pénétré dans le campement à travers une fenêtre laissée entrouverte par Navin Ramgoolam.
Le malfrat, a fait ressortir Rakesh Gooljaury, toujours en rapportant les propos de Nandanee Soornack, se serait jeté sur l’ex-Premier ministre, un tournevis à la main. Il l’aurait frappé à plusieurs reprises au torse. Navin Ramgoolam aurait paré les coups et se serait défendu.
À un certain moment, a déclaré l’hommes d’affaires, le voleur aurait exigé la montre Rolex de Navin Ramgoolam. Celui-ci ne se serait pas laissé faire, ne voulant pas se séparer de sa montre. Il aurait cependant laissé une somme de Rs 20 000 qu’il gardait dans le campement.
Ce qui explique pourquoi cet élément, tout comme le fait que le voleur est d’origine africaine, figure dans sa «fausse» déposition, a-t-il expliqué aux hommes de l’ACP Jangi. Toujours d’après les dires de Nandanee Soornack, tels que rapportés par Gooljaury en compagnie de l’avocat Sanjeev Teeluckdharry, le voleur n’a jamais été retracé.
L’homme d’affaires a donné les noms de plusieurs personnes invitées à la fête afin que le CCID puisse confirmer le déroulement de la soirée du 2 juillet 2011. Parmi eux l’on retrouve la fille et le gendre de Nandanee Soornack, la gérante d’un des magasins de celle-ci ainsi que la fille d’un ancien directeur d’une compagnie d’État. De même qu’un directeur de l’office du Tourisme basé à l’étranger et Dass Chetty, ex-Constituency Clerk de Navin Ramgoolam dans la circonscription n°5 et qui a, un temps, été Senior Advisor au bureau du Premier ministre.
Après l’interrogatoire de ces fêtards, l’équipe de l’ACP Jangi espère entendre l’ex-Premier ministre sur la soirée du 3 juillet 2011. Celui-ci avait déjà été convoqué au CCID, jeudi, mais les enquêteurs ont préféré tout annuler tôt le matin. Navin Ramgoolam, lui, se dit prêt à les affronter et estime qu’il est victime d’une vendetta en vue d’étêter le Parti travailliste.
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