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Réduction des risques de catastrophes: il y a urgence !

31 janvier 2015, 17:28

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Réduction des risques de catastrophes: il y a urgence !

 

Deux semaines après le passage du cyclone Chedza, les séquelles sont toujours visibles. Plus d’une centaine de milliers de sinistrés sont enregistrés, alors que les chiffres venant des régions coupées sont toujours attendus. Le gouvernement arrive péniblement à répondre aux besoins de la population, les mécanismes post-catastrophe, actuellement en place, s’avèrent impuissants.

 

La réduction des risques liés aux catastrophes était le thème de l’atelier national du programme ISLANDS de protection financière (IFPP), un projet de la Commission de l’océan Indien (COI) en collaboration avec l’UNISDR et financé par l’Union européenne. Le projet concerne cinq pays de la région, l’Union des Comores, Madagascar, Maurice, Seychelles et Zanzibar.

 

Après avoir exprimé  au nom de la COI, sa solidarité au peuple et aux autorités malgaches suite au passage du cyclone Chedza à Madagascar, le chef du projet ISLANDS, Christophe Legrand, a insisté sur l'importance de cet atelier national de restitution à mi-parcours du programme sur les mécanismes de transferts de risques. En effet, après deux ans de travail et de transferts de technologie avec les techniciens malgaches de multiples agences, il lui paraît primordial que les résultats obtenus soient maintenant partagés avec les décideurs pour une appropriation et action au plus haut niveau de l'état. Il précisait notamment que le cyclone Chedza nous rappelle que si nous ne pouvons influer sur les aléas naturels, il est du devoir de tous d'en limiter les impacts économiques, sociaux et environnementaux, via des stratégies financières contre les risques de catastrophes que les outils d'aujourd'hui nous permettent d'élaborer sereinement. 

 

Lors de cet atelier qui s’est tenu du 28 au 30 janvier, le rapport national sur Madagascar a été dévoilé aux différents participants. Celui-ci a été rédigé par les experts de l’UNISDR avec l’aide d’experts locaux. Les représentants de différents ministères, ainsi que des institutions publiques ont pris connaissance des informations contenus dans  le document.

 

Le président de la plateforme régional de ISLANDS pour la protection financière, le colonel Mamy Razakanaivo a insisté sur le besoin de plus d’investissement dans la réduction des risques de catastrophes. Pour lui, ce rapport peut être la base de beaucoup de changements à Madagascar si la volonté politique y est.

 

«Ce rapport est très important car il s’agit avant tout de communiquer aux décideurs les résultats obtenus lors des phases une et deux du IFPP. Il s’agit de faire savoir l’importance des investissements dans la gestion de risques liés aux catastrophes.  Il faut sensibiliser les différents acteurs pour l’intégration des stratégies de réduction de risques liés aux catastrophes, accompagnés de moyens financiers dans le programme sectoriel. Le cyclone Chedza a récemment démontré que les moyens dont nous disposons sont largement insuffisants et qu’il faut impérativement investir

 

L’atelier consistait entre autre d’une formation par les experts de l’UNISDR. Elle était axée sur l’utilisation de méthodologies modernes dans le but de recueillir des informations sur les catastrophes passées. En utilisant ces méthodes, avec l’appui du docteur Pierre Lazamanana et de la Direction générale du Budget, les experts locaux de la CPGU ont pu recueillir et analyser les pertes liées aux catastrophes.  

 

L’établissement d’une base de données de pertes grâce aux données recueillies, a permis aux décideurs d’avoir des chiffres précis sur les pertes causées par les catastrophes. Ces données aideront ensuite à mettre en place des mécanismes de protection financière pour ainsi minimiser l’impact des catastrophes sur Madagascar.

 

Les chiffres qui en sont sortis démontrent un problème majeur pour le futur de l’économie malgache si rien n’est fait. Sur ces trente dernières années, les pertes physiques causées directement par les catastrophes sont à environ 8,84 milliards de dollars américains. Ce chiffre fait à peu près 24 124 milliards d’ariary à la valeur actuelle. De plus, en ajoutant les pertes indirectes dues aux catastrophes, ce chiffre augmente de façon considérable.