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Au CCID: les comptes en banque de Navin Ramgoolam passés au crible

4 février 2015, 09:05

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Au CCID: les comptes en banque de Navin Ramgoolam passés au crible

Que va faire un parti politique en campagne électorale avec des devises ? À hier soir, le comptage de l’argent retrouvé dans les deux valises et les deux coffres-forts du leader du Parti travailliste (PTr) se chiffrait à Rs 140 millions, dont Rs 89 millions en dollars américains. Le Central Criminal Investigation Department (CCID) soupçonne fortement que cet argent viendrait de commissions versées à Navin Ramgoolam par des groupes étrangers ayant obtenu de gros contrats de l’État.

 

Le mot d’ordre a été donné de passer à la loupe tout paiement suspect sur les différents comptes en banque de Navin Ramgoolam à Maurice comme à l’étranger. Il s’agit pour le CCID  de voir si y ont été versées des commissions liées à des projets d’envergure, comme la construction de la nouvelle aérogare, l’achat d’avions ou encore le projet Neotown.

 

En attendant de retracer ce money trail, les enquêteurs seraient à la recherche d’un homme de paille un temps installé à l’ambassade de Maurice à Paris. Ils se pencheraient en effet sur le projet IRS Belle-Rivière Estate, à Bel-Ombre. Mis en chantier en 2006 par, entre autres, le député européen Renaud  Muselier et François-Michel Giocanti, beau-frère de la directrice du Fonds monétaire international Christine Lagarde, ce projet a coûté 30 millions d’euros, soit Rs 1,1 milliard au taux de change actuel. Les Casernes centrales auraient eu pour instruction de vérifier si des commissions liées à Belle-Rivière Estate n’auraient pas atterri dans les coffres-forts saisis vendredi au domicile de celui qui ambitionnait de devenir président d’une IIe République.

 

Des spéculations

 

Au niveau des hommes de loi de Navin Ramgoolam, l’on indique que cette affaire, comme les autres allégations de malversations, ne sont que «pures spéculations». «Les documents trouvés dans les coffres n’ont rien révélé de compromettant. Sauf peut-être des chéquiers qui datent de 1992. Notre client veut coopérer avec la police. On ne sait pas encore quand son interrogatoire va débuter», fait ressortir un des membres de son panel d’avocats.