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Terre-Rouge–Verdun: l’État enquêtera sur des spéculations foncières
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Terre-Rouge–Verdun: l’État enquêtera sur des spéculations foncières
Le tracé de Terre-Rouge–Verdun a-t-il été revu pour des raisons liées à la spéculation foncière? C’est un des points abordés par Paul Bérenger, lors de la Private Notice Question (PNQ) adressée le vendredi 20 février à Nando Bodha, ministre des Infrastructures publiques, sur l’autoroute M3. Le ministre a répondu que l’audit fait par le ministère des Services financiers et de la Bonne gouvernance sur tous les projets de la Road Development Authority (RDA) depuis 2010 a également pour but d’apporter une réponse à cette question.
Le projet Terre-Rouge–Verdun a démarré sous le gouvernement MSM-MMM entre 2000 et 2005. Il s’appelait alors Malenga–Crève-Cœur et il s’agissait d’une route de 3 km de long. En décembre 2005, le Conseil des ministres du nouveau gouvernement de Navin Ramgoolam décide de revoir le tracé, sur les conseils du consultant Luxconsult. Ce dernier avait recommandé cette révision pour «prendre en considération les développements futurs dans la région de Moka». Le nouveau tracé proposait également une route d’accès alternative à Ébène. C’est ainsi que Malenga–Crève-Cœur est devenu Terre-Rouge–Verdun.
Paul Bérenger se demande si ces changements étaient motivés par des spéculations foncières, dans le but de faire grimper la valeur des terres autour de la nouvelle route. «Il y a des allégations claires qu’il y a eu des spéculations foncières», a-t-il indiqué. Il a insisté auprès de Nando Bodha pour savoir ce que comptait faire ce dernier par rapport à cette question. Si le ministre a déclaré qu’il n’y avait pas d’information concrète sur des spéculations foncières liées à la route, il a ajouté qu’«on enquêtera sur cette question».
Trois mois d’attente nécessaires
Lors de la PNQ, Nando Bodha s’est évertué à mettre en cause la crédibilité du consultant sur le projet, la firme Egis International. Il a montré du doigt les tests effectués par ce dernier : ils ont été faits en 2006, 2010 et 2011 sur quinze, cinq et trois jours respectivement. «Ils ont pris seulement 21 jours, moins encore en comptant les week-ends, pour les tests. Il est clair que ce n’était pas suffisant, vu la nature du terrain», a affirmé le ministre des Infrastructures publiques. Des efforts insuffisants, toujours selon ce dernier, eu égard aux Rs 120 millions déboursées par le gouvernement pour s’assurer les services d’Egis.
C’est cette absence totale de confiance dans ce consultant qui a poussé le ministère des Infrastructures publiques à mettre un frein aux travaux de Sinohydro pour régler le problème de glissement de terrain qui menace un tronçon de l’autoroute. 10 % du contrat de Rs 800 millions ont déjà été payés à la firme chinoise alors que 5 % des travaux ont été complétés. «Nous voulons nous assurer que les plans proposés par Egis sont vraiment appropriés», a expliqué Nando Bodha.
Une troisième voie dans dix jours
Les solutions concrètes au problème ? Il faudra attendre trois mois pour les connaître. Ce n’est qu’alors que les consultants de la Japan International Cooperation Agency et les experts sud-africains d’ARQ livreront leurs conclusions après avoir effectué des tests géotechniques. Les travaux de réparation pourraient ensuite prendre entre neuf et douze mois.
Quant à la troisième voie qui sera aménagée à partir du rond-point de Riche-Terre à Roche-Bois afin de faciliter l’entrée dans la capitale des automobilistes venant du Nord, elle sera prête dans dix jours. Nando Bodha a également indiqué que la déviation de 400 m sur la route Terre-Rouge–Verdun pour contourner le tronçon fissuré ne sera ouverte qu’en semaine.
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