Glaucome: Y voir plus clair

15 mars 2015

15 mars 2015, 03:05

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La Rédaction

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Glaucome: Y voir plus clair

Une Semaine du glaucome se tient au Dr Agarwal’s Eye Hospital. L’occasion de nous intéresser à cette affection de l’oeil. Le Dr Madath Gaya, ophtalmologue et ancien chef de service de l’hôpital de Moka, nous éclaire.

Qu’est-ce que le glaucome ?

Le glaucome est une maladie oculaire. Elle est causée quand la tension de l’oeil est au-dessus de la normale, ce qui entraîne une atteinte du nerf optique et du champ visuel. Il existe deux formes de glaucome. Il s’agit du glaucome à angle ouvert, ce qui est le plus fréquent à Maurice, et le glaucome à angle fermé. Cette maladie, si elle n’est pas traitée, peut mener à la cécité.

Quels en sont les symptômes ?

Le glaucome chronique ou glaucome à angle ouvert est indolore. Le patient ne se rend compte qu’il est malade que tardivement, quand l’oeil est déjà endommagé et que sa vision a baissé avec un rétrécissement du champ visuel.

Dans le cas du glaucome aigu ou à angle fermé, les symptômes peuvent être très rapides. D’importantes douleurs à la tête et à l’oeil, accompagnées de vomissements, sont ressenties. En raison de ces symptômes qui ressemblent à ceux d’un problème digestif, le diagnostic peut être faussé.

Les dégâts causés sont-ils réversibles ?

Le glaucome est responsable d’une atteinte définitive du nerf optique et du champ visuel. Le traitement a pour but de ralentir la maladie sans pouvoir la faire régresser. Si l’affection est traitée tôt, la vision se stabilise. Si le glaucome n’est pas traité, cela peut aboutir à la cécité complète, c’est-à-dire à la perte de toute vision.

Quelles sont les personnes les plus à risque ?

Le glaucome à angle ouvert est une maladie héréditaire. Donc, si vous avez un parent qui est atteint de glaucome, vous courez plus de risques d’être atteint, mais cela ne veut pas obligatoirement dire que vous souffrirez du glaucome.

Nous conseillons à ceux ayant des antécédents familiaux de faire le test. Si vous présentez déjà à la naissance un angle fermé, le glaucome peut se déclencher à la suite d’un état émotionnel intense. La pupille est alors dilatée.

Comment diagnostiquer le glaucome ?

C’est à la suite de tests que le diagnostic est établi. On vérifie le champ visuel, on analyse le nerf optique et les cellules ganglionnaires. Dans le cas du glaucome à angle fermé, à l’examen, l’oeil est rouge, la pupille est semi-dilatée et l’oeil est dur au toucher.

Y a-t-il un moment précis pour faire le test ?

Nous conseillons aux personnes, surtout à celles ayant des antécédents familiaux, de procéder aux tests à partir de 30 ans.

Qu’en est-il des traitements?

Les patients sont principalement traités aux collyres. Mais cela n’arrête pas la maladie, se contentant de la garder sous contrôle. Selon les dernières études, trois facteurs influencent le glaucome : la tension de l’oeil, la circulation du nerf optique et le cerebrospinal fluid pressure, soit la pression du liquide qui circule dans le cerveau. Nous ne pouvons influer sur la circulation du nerf optique ni sur le cerebrospinal fluid pressure. Ce n’est qu’au niveau de la tension de l’oeil qu’on peut agir mais cela n’empêche pas la vision de l’oeil de se dégrader. Faute d’un traitement médicamenteux, la chirurgie peut également être une option, mais le résultat n’est pas garanti.

En ce qui concerne le glaucome aigu, on commence un traitement médical suivi d’une iridotomie au laser, soit une ouverture à la périphérie de l’iris. Il est également conseillé de procéder à une iridotomie de l’autre oeil comme traitement prophylactique.

De quoi doivent s’abstenir ceux souffrant de glaucome ?

De rien. Ils peuvent mener une vie tout à fait normale. Ils doivent surtout suivre leur traitement et ne pas oublier de mettre leurs gouttes. Pour ceux qui travaillent, je leur conseille d’avoir toujours quelques flacons à portée de main, que ce soit au bureau ou à la maison.