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Sur ordre de la BoM: le permis de la Bramer Bank suspendu
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Sur ordre de la BoM: le permis de la Bramer Bank suspendu
La Banque de Maurice (BoM) a décidé, le jeudi 2 avril, de révoquer le permis d’opération de la Bramer Bank. Celle-ci est soupçonnée d’irrégularités et de non-respect des pratiques bancaires depuis trois ans. Une série de mesures a été prise afin que les droits des clients de cet établissement du groupe British American Investment (BAI) soient protégés. D’ici une dizaine de jours, les activités de la banque devront être reprises par une autre institution.
Entre autres raisons avancées par les autorités pour couper les ailes à la Bramer Bank : des transferts de fonds vers l’étranger. Notamment dans le cas de Nandanee Soornack, l’amie de l’ex-Premier ministre Navin Ramgoolam. Depuis le scrutin du 10 décembre, la femme d’affaires a effectué 24 transferts, dont la somme totale s’élève à plusieurs millions de roupies. Son compte a été gelé par la suite.
Tout laisse croire que la BoM avait la Bramer Bank dans le collimateur depuis le début de l’année. Le lundi 9 février, elle avait émis une circulaire à l’intention des banques commerciales à la suite des «récents événements» survenus dans le pays, leur enjoignant de lui soumettre dans un délai de 24 heures un relevé des split transactions supérieures à Rs 300 000.
Le prêt accordé à Ramgoolam poserait problème
Selon la BoM, il serait aussi question de transactions financières effectuées via les Bahamas et Malte et ayant trait à des achats immobiliers, telle l’acquisition d’un château médiéval en Italie. L’argent provenant du pôle assurance de la BAI serait derrière ces transactions. Le prêt accordé à Navin Ramgoolam pour l’acquisition de son campement à Roches-Noires poserait aussi problème.
Depuis une quinzaine de jours, la fermeture de la Bramer Bank faisait l’objet de rumeurs persistantes. Surtout par rapport à son cashflow, le gouvernement ayant décidé de retirer plus de Rs 1,5 milliard appartenant à la Sécurité sociale. Les réseaux sociaux se sont enflammés en début de semaine – sans que la Banque centrale réagisse – après qu’un courriel confidentiel de la direction de la banque a été divulgué. Celle-ci interdisait les retraits prématurés des dépôts fixes.
Dès 21 heures, le jeudi 2 avril, la police a reçu l’ordre de surveiller les succursales de la Bramer Bank. Les agents ont eu pour instruction de ne laisser personne y pénétrer.
Ces locaux seront fermés ce vendredi 3 avril. Ils n’ouvriront que le lundi 6 avril, le temps que les administrateurs judiciaires André Bonieux et Mushtaq Oosman prennent leurs quartiers.
Eventuelles sanctions
L’état-major de la BAI s’est réuni jusqu’à tard le jeudi 2 avril. Il aurait appris que la BoM a décidé de prendre des precautionary measures vis-à-vis de la Bramer Bank face au risque d’un afflux de clients pressés d’effectuer des retraits... La BoM a fini par émettre un communiqué à 00h45.
Parallèlement à cette affaire, la Financial Services Commission doit se réunir pour décider d’éventuelles sanctions contre certaines filiales de la BAI. Ce qui mettra en péril des milliers d’emplois.
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