Si nous avions déjà parlé, dans une précédente édition de «Main Verte», des mandarines du Domaine de Labourdonnais, à partir du mois de mars, les vergers de l’ancienne propriété sucrière située à Mapou, dans le nord de l’île, se parent de trois autres variétés d’agrumes : le calamondin, l’orange ‘Navel’ et le pamplemousse. La superficie totale que couvrent les agrumes, à Labourdonnais, représente quelque 30 hectares, nous informe Yann Goblet, Nursery Manager, notre guide durant la visite.

C’est tout d’abord vers les allées plantées de calamondins que nous nous dirigeons. Petit agrume originaire d’Asie, il est à mi-chemin entre le kumquat et la mandarine. À Labourdonnais, l’on en récolte environ une tonne et demie jusqu’au mois de juillet, indique Yann Goblet. L’un des atouts du calamondin, poursuit le Nursery Manager, c’est qu’il peut non seulement se cultiver en pleine terre mais également en pot, sur une terrasse ensoleillée, par exemple. Ce concept d’«agrume déco» qui met en scène un petit arbre à valeur ornementale dont les fruits se prêtent volontiers à la dégustation, remporte un franc succès auprès de la clientèle de La Pépinière de Labourdonnais, située sur le domaine. Pour obtenir ces arbustes décoratifs, Ashvin, un employé de la pépinière, procède au marcottage (photo). Appliquée sur les branches de pieds adultes, cette méthode de propagation permet de produire de nouveaux plants qui comportent déjà des fruits, nous explique Yann Goblet. S’agissant de la culture en pleine terre, il conseille cependant les plants greffés car leur enracinement est plus profond et ils résistent mieux aux maladies du sol.

Dans la zone réservée aux orangers, Dewantee, 26 ans de service à son actif, les mains protégées des épines par une belle paire de gants jaunes, nous montre dans un grand sourire comment reconnaître une orange ‘Navel’ mûre. Il faut en effet savoir qu’à Maurice, les températures étant différentes de celles d’Europe, les oranges ne prennent pas la coloration qui leur a valu leur nom, souligne Yann Goblet. Celui-ci insiste néanmoins sur le fait que cette particularité n’entame en rien le goût du fruit qui est par ailleurs «de plus gros calibre et plus juteux que les oranges importées». Quant à Dewantee, elle nous apprend que l’orange au petit «nombril» caractéristique se récolte lorsqu’elle est un peu molle et se teinte légèrement de jaune. Environ 7 tonnes d’oranges ‘Navel’ sont cueillies chaque année à Labourdonnais jusqu’au mois d’août. Les greffes, pour la vente en pépinière, sont réalisées au moyen de porte-greffes robustes tels que la mandarine ‘Cléopâtre’ et le ‘Rough Lemon’, nous dit notre interlocuteur.

S’il est un agrume qui impressionne par sa taille et son poids, c’est bien le pamplemousse. Entre «1 et 2 kilos pour un diamètre de 15 à 20 centimètres» à maturité, estime Yann Goblet alors que nous soupesons l’un de ces fruits qui touche presque terre tant il est lourd. La variété rose cultivée à Labourdonnais se récolte jusqu’en septembre à raison de quelque 18 tonnes annuellement. L’on peut également opter pour la mise en terre, à la maison, d’un pamplemoussier greffé, fait ressortir le Nursery Manager. À la différence d’autres agrumes, il fructifiera après une période un peu plus longue, soit cinq ans, contre deux à trois ans, mais est «moins sensible aux maladies» et dans de bonnes conditions, rapportera «environ 150 fruits par saison».

Outre les trois agrumes mis en lumière, d’autres fruits sont disponibles à la boutique du Domaine de Labourdonnais, La Corbeille : avocats, goyaves, citrons et pitayas, entre autres. Les agrumes sont aussi transformés en pâtes et jus de fruits, confitures et sorbets, vendus sous la marque «Les Vergers de Labourdonnais». Dassa Thancanamootoo, responsable de la production à Distillerie de Labourdonnais Ltd, annonce en sus le lancement d’un rhum arrangé : le «Labourdonnais Fusion Calamondin» pour la mi-avril.

 

La Pépinière de Labourdonnais est ouverte du lundi au samedi, de 7 h 30 à 17 heures et se déplacera à London Way, Rivière-Noire, du 30 avril au 2 mai. L’on peut se rendre à La Corbeille de 8 à 17 heures en semaine et jusqu’à midi les samedis.