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Mort en détention policière: Ramdhony s’est bien suicidé selon le CCID

12 avril 2015, 19:10

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Mort en détention policière: Ramdhony s’est bien suicidé selon le CCID

Anand Kumar Ramdhony n’a pas été victime d’un «foul play». Il s’est bel et bien suicidé. C’est la conclusion à laquelle est finalement parvenu le Central Criminal Investigation Department (CCID) dans le cadre de la deuxième enquête ouverte sur la mort du suspect,, arrêté pour le vol d’une montre et dont le corps sans vie avait été retrouvé dans une cellule du poste de police de Rivière-du-Rempart, dans la nuit du 29 au 30 juillet 2011. Un rapport officiel est en voie de finalisation et devra être soumis aux autorités compétentes d’ici peu.

 

Ainsi, contrairement aux nombreuses allégations formulées par sir Anerood Jugnauth, durant la dernière campagne électorale – celui-ci ayant notamment relié cette affaire au cambriolage du campement privé de l’ex-Premier ministre Navin Ramgoolam, survenu durant la même la période –, l’équipe de l’assistant au commissaire de police (ACP) Heman Jangi n’est en présence d’aucune preuve pouvant accréditer un acte malveillant. Le suicide, lui, avait déjà été confirmé par une enquête judiciaire menée en toute indépendance par la magistrate Shefali Ganoo du tribunal de Mapou.

 

Le CCID s’est appuyé dans une large mesure sur les preuves scientifiques

 

Avant de reconfirmer le suicide, le CCID s’est appuyé dans une large mesure sur les preuves scientifiques analysées par le Forensic Science Laboratory. L’ADN d’Anand Kumar Ramdhony a été retrouvé en quantité conséquente sur la housse du matelas, dans sa cellule. Il aurait déchiré la toile avec ses dents pour en faire des lanières. Après avoir transformé celles-ci en cordelettes, Anand Kumar Ramdhony les auraient utilisées pour se pendre. Dans une position assis

Ce type de pendaison n’est pas anormal, contrairement à ce qu’a laissé entendre sir Anerood Jugnauth. Dans le cadre de cette enquête ouverte en début d’année, soit peu après l’élection du leader de l’alliance Lepep comme Premier ministre, l’équipe de l’ACP Jangi s’est retrouvée face à une multitude de cas de pendaison en position assise ou allongée. Les uns sont plus insolites que les autres, tant à Maurice qu’à travers le monde.

 

Aucun témoignage compromettant des autres détenus 

 

La thèse du suicide a par ailleurs de nouveau été privilégiée car l’équipe de l’ACP Heman Jangi n’a obtenu aucun témoignage compromettant des autres détenus du poste de police de Rivière-du-Rempart. D’aucuns avaient allégué avoir entendu  des bruits suspects provenant de la cellule d’Anil Kumar Ramdhony peu avant sa mort.

 

Des informations ont aussi circulé depuis la réouverture de cette enquête, selon lesquelles deux haut gradés de la police, travaillant en étroite collaboration avec le bureau du Premier ministre, avaient rendu visite à Anand Kumar Ramdhony dans la nuit du 29 au 30 juillet 2011. Ces rumeurs se sont également avérées infondées.

 

Les autres critiques formulées par sir Anerood Jugnauth, sur la façon dont l’enquête policière a été menée dans cette affaire, n’ont également servi à rien. Si les agents du poste de Rivière-du-Rempart n’ont pas réclamé des photos prises de la scène du drame, lors de la découverte du corps inerte d’Anand Kumar Ramdhony, c’est avant tout parce qu’ils avaient immédiatement transporté ce dernier à l’hôpital, pensant avoir une chance de le sauver.

 

Arrêté relativement au vol d’une montre 

 

D’autre part, si le nom d’Anand Kumar Ramdhony a été lié au cambriolage perpétré au campement de Navin Ramgoolam, dans la nuit du 2 au 3 juillet 2011, c’est parce que l’opposition d’alors croyait savoir que l’ex-Premier ministre avait été dépossédé de sa Rolex cette nuit-là.

 

L’habitant de Plaine-des-Papayes, lui, avait été arrêté relativement au vol d’une montre Westar – qui coûte beaucoup moins cher qu’une Rolex – au préjudice de Marie-France Bigaignon, également domiciliée dans ce village. Le mari de celle-ci, Jacques Désiré Laval Bigaignon, avait avoué le vol et déclaré avoir vendu la montre à Anand Kumar Ramdhony, d’où l’arrestation de ce dernier.