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BAI: La tâche «compliquée» du tandem Bonieux-Oosman

16 avril 2015, 19:29

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BAI: La tâche «compliquée» du tandem Bonieux-Oosman

C’est la semaine prochaine qu’André Bonieux et Mushtaq Oosman, les deux conservators de la BAI (Mtius) Co, doivent remettre un rapport à la Financial Services Commission (FSC). Mais alors que ce document n’a pas encore été soumis, on assiste à un duel à distance entre ces deux partenaires de PricewaterhouseCoopers (PwC) et Sattar Hajee Abdoula, administrateur de BA Investment et partenaire chez Grant Thornton. Ce dernier, dit-on, compliquerait la tâche des deux conservators.

 

Mais qui remportera la dernière manche de ce duel pour protéger les entreprises qui peuvent être sauvées de l’écroulement de l’empire Rawat ? Des professionnels en matière de liquidation se posent la question.

 

La nomination inattendue d’un administrateur

 

Certes, la décision prise par BA Investment, lundi dernier, de nommer un administrateur pour prendre en charge une trentaine de compagnies du groupe a pris tout le monde de court. En particulier les deux conservators, dont la tâche devrait se compliquer.

 

À l’hôtel du gouvernement, plus particulièrement dans l’entourage du ministère des Services financiers et de la Bonne gouvernance, on s’interroge sur le timing de cette nomination et sur la possibilité que sa présence puisse bloquer la machinerie mise en place pour tirer au clair ce scandale financier.

 

Opposition au plan d’action des autorités

 

«Il ne devrait pas y avoir de confusion entre mon rôle d’administrateur, nommé selon l’article 215 de l’Insolvency Act de 2009, et celui des deux conservators, nommés par la FSC en vertu de l’Insurance Act de 2007. À ce titre, j’ai des pouvoirs absolus pour gérer les 30 sociétés et travailler à leur redressement pour les sauver d’une éventuelle liquidation», explique l’administrateur de BA Investment.

 

Dans les milieux proches des conservators, on n’exclut pas la possibilité que l’administrateur Sattar Hajee Abdoula puisse faire usage de ses pouvoirs pour émettre une opposition à leur plan d’action. «Nous allons soumettre notre plan à la FSC d’ici la semaine prochaine. Il appartiendra au régulateur de l’appliquer ou pas et de choisir les recommandations susceptibles de mieux protéger les policy holders. Chacun prendra ses responsabilités», assurent-ils.

 

Tension latente

 

Même si les deux parties n’osent pas le dire ouvertement, et tentent de relativiser cette confrontation à distance, on sent que la tension est latente. Ainsi, interrogé sur son sentiment face l’option de liquider une  desfiliales pour protéger financièrement les détenteurs des plans chez la BAI (Mtius) Co Ltd, Sattar Hajee Abdoula repousse cette idée.

 

«Mon rôle c’est de protéger tous ceux qui traitent avec les filiales de BA Investment et qui peuvent se retrouver financièrement en difficulté en cas de liquidation, et pas seulement les policy holders», affirme Sattar Hajee Abdoula.

 

Sauver ce qui peut l’être

 

Selon les dispositions juridiques de l’Insolvency Act, l’administrateur a 78 jours pour redresser les compagnies tombant sous sa tutelle. Plus particulièrement les trois principales : Courts, Iframac et Apollo Bramwell. Toutefois, il doit, dans les sept jours suivant sa nomination, tenir une réunion avec les créanciers et les conservators pour confirmer officiellement qu’il n’a aucun intérêt dans ces sociétés, et expliquer la marche à suivre. Il devra également fixer un watershed meeting pour décider du sort de ces filiales.

 

Sollicité par l’express, un professionnel en matière de liquidation croit dur comme fer que l’administrateur ne procédera à aucune liquidation de ses filiales. «C’est une excellente stratégie trouvée par la BAI pour mener la vie dure aux conservators. Au-delà d’un duel entre les deux conservators et l’administrateur, on assistera à un bras de fer juridique entre le gouvernement et Dawood Rawat.»