À 31 ans, elle vit une de ses plus grandes passions. Tosha Churitter Nembhard, Mauricienne originaire de Bois-Pignolet, est «Senior Lecturer» en génie aérospatial à l’université de Coventry, en Angleterre. La jeune femme nourrit, depuis sa tendre enfance, un amour inconditionnel pour les mathématiques et les sciences, matières qu’elle a découvertes sur les bancs de l’école primaire de Montagne-Longue et du collège Maurice Curé, à Vacoas.

«J’aime l’ingénierie. Je pense que le génie aérospatial représente l’ingénierie dans sa plus belle forme. C’est à la fois un domaine qui pose des défis, demande beaucoup d’efforts et apporte parallèlement des récompenses», confie-t-elle. A l’université, Tosha Churitter Nembhard a plusieurs responsabilités: la conception des cours, leur compilation et leur enseignement. Elle est aussi directrice de cours pour les programmes de technologie spatiale.

«J’enseigne pour des programmes menant à des licences en ‘Aerospace Systems Engineering’, ‘Aerospace Technology’,et pour la maîtrise en génie aérospatial», explique la Mauricienne. Outre la structuration et l’enseignement des cours spécialisés, elle veille à l’amélioration de l’employabilité dans ce domaine.

De belles perspectives

Selon l'enseignante, cette filière mène notamment à des perspectives d'emploi dans l'industrie aérospatiale et automobile. Les ingénieurs en aérospatial conçoivent, développent, simulent, fabriquent, vérifient et valident des pièces de voitures, d’avions ou de navettes spatiales. «Le génie aérospatial dispose de nombreuses normes et régulations. Et au fil des années, j'ai observé une évolution avec notamment de plus amples analyses et évaluations assistées par ordinateur. Je constate que cette tendance se perpétue. Cela réduit ainsi les coûts au niveau du design», indique-t-elle.

La recherche est également un domaine important de la brillante carrière de la jeune femme. Tosha Churitter Nembhard travaille avec des partenaires industriels pour faire avancer les connaissances dans ce domaine: «J'ai réalisé des recherches relatives à l'amélioration du système de gestion thermale dans les avions, ainsi que sur le développement de nouveaux concepts pour les futurs avions. Ils permettraient de réduire l'impact sur l'environnement, tant dans la production de bruit que dans les émissions liées au carburant», précise-t-elle.

Premières armes dans l’industrie

C'est d'ailleurs au sein de l’industrie qu’elle a fait ses premières armes. Après ses études secondaires à Maurice, la voie de Tosha Churitter Nembhard se dessine très vite. Celle-ci oscillera autour de l’ingénierie. «Mon premier choix était les États-Unis mais j’ai finalement décroché une bourse à l’université de Coventry. J’ai quitté Maurice en 2002 à l’âge de 19 ans», raconte-t-elle.

Loin de sa famille et de ses amis, la Mauricienne a un peu de mal à s’adapter à sa nouvelle vie. La barrière linguistique et la solitude sont les premières difficultés auxquelles elle doit faire face. «Je n'étais pas très à l'aise avec la langue, et j'avais du mal à parler avec les autres. C'était encore plus difficile de se faire des amis. Avec la persévérance et la détermination, j’ai pu trouver mes marques et je me suis fait de bons amis. Ils ont pris soin de moi, et l’un d’eux est maintenant mon partenaire de vie», confie la jeune femme.

La consécration

Après quatre ans, Tosha Churitter Nembhard, qui vit désormais dans la région des Midlands de l'Ouest en Angleterre, complète son programme en Aerospace Systems Engineering avec succès. Cerise sur le gâteau, elle obtient la mention du meilleur projet et de la meilleure étudiante.

Tosha Churitter Nembhard s’est particulièrement distinguée durant ses études. Elle a été consacré meilleure étudiante, et s’est vu remettre le prix du meilleur projet.

Cette amoureuse des maths se lance par la suite dans un doctorat, qu’elle entame en 2007 à l’université de Loughborough. Elle boucle sa thèse en juillet 2014. Entretemps, elle a trouvé un emploi au sein d’UTC Marston Aerospaces, entreprise basée à Wolverhampton et spécialisée dans la conception de collecteurs de fluide, d'échangeurs de chaleur et de convertisseurs d'ozone, entre autres. Elle y reste huit ans.

Au service des autres

En sus de son métier d’enseignante, Tosha Churitter Nembhard fait du volontariat pendant son temps libre. Son engagement social date de ses années universitaires, durant lesquelles elle s’est lancée dans des œuvres de charité et des levées de fonds. Elle a notamment collaboré avec l’hôpital pour enfants de Birmingham et le projet Mosaic, qui assure le mentorat de jeunes enfants. La Mauricienne a également été bénévole au Kenya, en Inde et en Jamaïque. Un de ses futurs projets est justement de fonder une œuvre caritative pour les enfants.

Outre sa bosse des maths et son amour pour la physique, Tosha Churitter Nembhard s’adonne beaucoup au social, principalement à travers des programmes d’aide aux enfants défavorisés.

Parallèlement, elle est férue de danse. Si bien qu’elle a participé au concours de Boogie Woogie UK, diffusé par la BBC. Lors de ce concours, qui s'est tenu en 2008, la jeune femme s’est hissée jusqu’aux finales régionales.

Maintenant qu’elle a son doctorat en poche, elle projette de s’adonner à son autre passion : les voyages. «Je veux découvrir d’autres régions du monde», confie-t-elle.