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Sculpture Vivante
Créée en janvier 2010, la petite entreprise de Gaël Soupe intervient au niveau du design et de l’entretien des espaces verts. Le temps d’une rencontre, le paysagiste évoque son parcours et ses projets.
Gaël Soupe, on le comprend dès ses premières phrases, est animé de la passion du vivant, soit d’une profonde conscience de l’importance de chacun des éléments constituant notre environnement naturel. Amateur de randonnées pédestres, notamment sur la montagne du Pouce, dans la région de Moka où il a grandi, le trentenaire nous confie qu’il pratique également les arts martiaux et crée des bonsaï depuis qu’il a 17 ans. C’est pourtant le design multimédia que Gaël étudiera dans un premier temps avant de travailler pendant cinq ans dans ce même domaine.
Puis, en 2006, le jeune homme s’envole pour la France, en quête d’un métier qui lui permettra d’être au contact de la nature. Une rencontre l’y amènera à trouver de l’emploi dans un jardin botanique géré par l’Association des jardins Jacques Coeur, à Montpellier. Impliqué dans le design et les travaux de jardinage, il suivra parallèlement un cours sur la découverte des métiers de l’agriculture. Au programme, aménagement paysager mais aussi séjour en montagne chez des fermiers durant lequel il fait paître les chèvres cinq heures par jour et apprend à fabriquer du Pélardon, un fromage au lait cru.
Deux ans plus tard, riche de ces expériences, Gaël rentre au pays où il participe à la création des espaces verts et des bassins du Tamarina Golf Estate au sein de l’équipe de Medine Landscaping puis à l’entretien des jardins de La Plantation d’Albion Club Med, pour la compagnie Jamrosa. En 2010, toutefois, celui qui se définit comme un artiste de jardin décide d’allier ses talents – il est aussi peintre et sculpteur – à son amour pour la nature en se mettant à son compte. C’est ainsi que Sculpture Vivante, petite entreprise spécialisée dans la conception et l’entretien des jardins, verra le jour.
La philosophie de Gaël : faire en sorte que chaque maillon de l’écosystème qu’est le jardin soit respecté et valorisé – depuis les micro-organismes qui fertilisent le sol en décomposant les matières organiques, aux abeilles pollinisatrices et même aux guêpes qui aident à contrôler les insectes ravageurs. Sur ses projets, il utilise d’ailleurs le paillage à l’aide de tonte de gazon – source d’azote, nous dit-il – et de feuilles mortes comme engrais et pour préserver l’humidité des sols
Trouvant dramatique que «les Mauriciens mangent surtout des oranges et des pommes importées», le paysagiste conseille en outreà ses clients d’opter pour desfruitiers. Ces arbres, poursuit-il, convenablement élagués pourcontrôler l’aération, peuventdevenir le support de plantesépiphytes comme les orchidéeset broméliacées et favoriser lacroissance de plantes d’ombre«aux feuilles magnifiques», au sol.Gaël ouvre ici une parenthèsepour évoquer un projet de permaculturequ’il a commencé àmettre en oeuvre à Deux Bras,dans le Sud-Est, sur 5 000 m2et qui comprend une «food forest» ou forêt nourricière, deuxbassins ainsi qu’un potager enpréparation et où il envisage,«d’ici quatre ans», d’élever despoules et des canards.
Avec sa petite équipe – ils sont à trois –, le professionnel réalise des jardins tropicaux et japonais, entre autres de même que des bassins et des dalles de formes et textures variées. Et s’il a déjà conçu des «sculptures vivantes» avec du bois récupéré et des épiphytes, il souhaite, à l’avenir, former des meubles de jardin, voire des ponts et autres structures uniquement avec des plantes telles que le ficus et le bambou. Mais, comme il le dit, «it will be the next evolution».
Focus
Sculpture Vivante a à son actif une trentaine de projets de landscaping comprenant des jardins de particuliers et de bureaux, dont Circus Advertising, à Moka. L’entreprise se charge aussi de l’entretien d’une dizaine de sites incluant celui de Rhem-Grinaker Construction, à Arsenal. En photos, trois des projets conçus par Gaël Soupe :
■ Maison de particulier, à Trianon
Un réservoir de récupération d’eau de pluie dissimulé par un muret en pierre. Au premier plan, en contraste : une rangée d’Alternanthera et de Duranta erecta ‘Gold Mound’.
L’Acalypha wilkesiana.
Le jasmin de nuit parfume le jardin en soirée.
Un bois mapou et un Alpinia zerumbet ‘variegata’, à droite de la maison.
■ Maison de particulier, à Ébène
De g. à dr. : bois de reinette, Acalypha et Aloe vera, veloutier, Chocolate Bush, Barleria rose et mauve et arbre mât.
Baume de l’île Plate, bois de reinette et Aloe vera.
■ Circus Advertising, à Moka
Les dalles menant à l’agence, en corail, rocksand et ciment.
Le jardin de succulentes, style patio, à l’entrée. Les plantes utilisées : Agave americana, sansevière, Aptenia cordifolia (couvre-sol fleuri), Euphorbia trigona (arbre à lait africain) et Euphorbia stenoclada (Silver Thicket).
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