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Soodesh Callichurn, ministre du Travail: «Geler les licenciements à la BAI n’est pas une mesure électoraliste»
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Soodesh Callichurn, ministre du Travail: «Geler les licenciements à la BAI n’est pas une mesure électoraliste»
Vous n’aviez, semble-t-il, pas été informé des licenciements au sein de la BAI. Vous étiez pourtant au courant de la chute de ce groupe…
Là n’est pas la question. Il y a toute une procédure à respecter. Nous aurions dû être informés de manière officielle. Par écrit. C’est à ce moment que mon ministère peut entrer en jeu.
Pourtant, quand la Banque de Maurice a révoqué le permis d’opération de la Bramer Bank le 2 avril, tout le monde savait pertinemment ce que cela allait entraîner…
Le gouvernement avait pris l’engagement que l’ensemble des emplois serait sauvegardé. Le Special Administrator a décidé d’aller de l’avant avec des licenciements mercredi. Quand nous avons appris la nouvelle, nous avons agi en conséquence. Et au plus vite. Je dois ajouter qu’il ne m’a pas consulté, ni mes officiers.
Le Special Administrator a agi en vertu de l’Insolvency Act. Cependant, d’après l’article 39 de l’Employment Rights Act, il avait le devoir d’en informer le Permanent Secretary trente jours à l’avance. Il y a un clash avec l’Insolvency Act. Il disposait d’un délai de vingt et un jours sous l’article 225 pour procéder à des licenciements.
À combien estimez-vous les pertes d’emploi au sein de la BAI lorsque les deux administrateurs spéciaux auront accompli leur mission ?
Je ne peux vous répondre. Peut-être qu’il n’y aura pas de licenciements. Peut-être qu’il y aura d’autres recrutements…
Pourquoi le gouvernement n’a-t-il pas élaboré un plan pour le redéploiement des licenciés ? Pas pour Brian Burns ou Claudio Feistritzer, mais pour ceux au bas de l’échelle salariale ?
Le cadre légal existe. Dès qu’il y a une réduction du personnel dans une entreprise, la loi prévoit que ces personnes soient prises en charge par le Workfare Programme.
N’y a-t-il pas eu une concertation au préalable avec le ministère des Finances, des Services financiers ou de l’Attorney General’s Office pour un éventuel redéploiement ?
Non.
Vous semblez avoir créé un précédent en garantissant leur dû aux 65 employés de la GRNW Boat Yard. Ne craignez-vous pas que votre bureau soit pris d’assaut ?
Nous avons agi en conformité avec les dispositions de la loi. Nous devons leur donner un préavis, leur payer leur salaire et un boni au prorata.
Et les compensations ?
Quelles compensations ?
La GRNW Boat Yard a bien mis la clé sous le paillasson, non ?
C’est là tout le problème. Malheureusement, comme l’entreprise a fermé ses portes, les salariés ne disposent d’aucune sécurité. Il nous faut introduire un amendement afin de permettre aux salariés de contribuer à un fonds spécial.
J’ai déjà demandé aux cadres de mon ministère de plancher sur un «portable severance allowance». Ce fonds sera alimenté par les employeurs et permettra à des salariés de prétendre à leur lump sum même s’ils ont été licenciés par un premier employeur après vingt-cinq ans de service.
Le gouvernement a décidé de geler le licenciement des salariés de la BAI. N’est-ce pas une mesure électoraliste en prévision des municipales ?
Pas du tout. Dès le début de l’affaire BAI, nous avions dit que nous avions à coeur l’intérêt des salariés et que nous allions faire tout ce qui est en notre pouvoir pour préserver les emplois.
Apollo Bramwell, Courts et Iframac seront revendues d’ici quelques jours. Que se passera-t-il pour ces emplois que vous avez «sauvés» ?
Je ne peux pas vous répondre dessus. Je me suis déjà exprimé sur cette question. Je ne sais pas si demain les repreneurs vont recruter d’autres personnes.
Vous ne regardez que d’un côté de la médaille…
Je ne peux répondre au nom des futurs acquéreurs.
Vos collègues et vous avez déclaré que les 704 salariés licenciés peuvent reprendre le travail dès ce samedi. Cela concerne aussi les proches de Dawood Rawat ?
Non. Logiquement, le Top Management n’est pas inclus. Oui, c’est vrai, on a omis cette précision. Le Special Administrator Mushtaq Oosman va rencontrer d’anciens licenciés pour leur expliquer la situation.
Pourtant, il semble qu’il y avait un sureffectif à Apollo Bramwell et que des secrétaires à la BAI touchaient jusqu’à Rs 90 000 par mois…
Je ne suis pas au courant… Les employés ont donné leur accord pour que les salaires soient réduits afin de sauver l’hôpital. Je salue leurs efforts. Ils sont conscients que si l’hôpital ferme, ils seront sur le pavé.
Et si l’administrateur spécial revient avec une liste ?
Il a passé le délai de 21 jours.
Vous passez le bébé aux repreneurs…
Jamais. Je suis toujours concerné par les droits des travailleurs.
Que se passera-t-il pour la GRNW Boat Yard ? Est-elle condamnée ? Ne peut-elle pas être renflouée ?
C’est aux Special Administrators de prendre une décision.
La loi permettant le «hire and fire» est toujours en vigueur. Qu’attendez-vous pour la remplacer ?
Ce sera fait. J’ai invité les syndicats à soumettre leurs propositions. Il y aura des ateliers de travail avec toutes les parties concernées dans le but d’améliorer le cadre légal pour la protection des travailleurs.
Où en êtes-vous avec votre rapport sur le recrutement de la main d’oeuvre étrangère ?
Un High Level Committee a été institué. De même que des Sub-Committees au niveau de différents ministères.
Est-ce normal que des supermarchés emploient des caissiers népalais ou bangladais ?
Je ne suis pas encore tombé sur un de ces supermarchés. Nous définissons actuellement des critères d’embauche. Des permis ont été donnés au petit bonheur. Je suis en train d’y mettre bon ordre. Il y a un cafouillage pas possible.
Quid de l’emploi des Mauriciens à l’étranger ?
Je vais rencontrer des homologues lors du prochain sommet de l’Organisation mondiale du travail. L’Afrique du Sud, l’Australie, le Canada et les Emirats arabes unis demeurent des terres d’opportunités.
Certains secteurs à Maurice semblent être des chasses gardées pour des étrangers. Notamment le tourisme. Comment comptez-vous y remédier ?
J’ai justement eu une conversation avec Xavier-Luc Duval à ce sujet vendredi. Il va falloir revoir l’octroi des Occupational Permits par le Board of Investment. On dispose déjà des compétences locales dans ce secteur. Pourquoi faut-il aller les chercher ailleurs ?
Quels sont vos projets pour l’emploi des jeunes ?
Je vais bientôt introduire le Dual Training Programme. Cela permettra à ceux qui entament des études supérieures de pouvoir travailler en même temps. Leur placementdans certaines entreprises pourrait leur permettre d’acquérir de l’expérience et même d’y être recrutés après leurs études.
Cela fait bientôt six mois que l’alliance Lepep est au pouvoir. Vous en êtes où avec le salaire minimum ?
Il vient, mais il faut reconnaître que c’est un gros morceau.
Vos camarades et vous avez fait une promesse électorale.
Oui, nous l’avons promis. Ce n’est pas un travail qu’on peut accomplir du jour au lendemain. Il faut une série de consultations.
Vous êtes-vous fixé un délai ?
Rassurez-vous, le dossier ne dort pas dans un tiroir. Le salaire minimum ne sera pas voté dans deux semaines ou deux mois, mais il sera une réalité.
Vous avez été le tombeur de Navin Ramgoolam au n° 5. Que pensent vos mandants des démêlés de leur ancien député-Premier ministre avec la police ?
Ils sont en train de voir son vrai visage. Après avoir menti, il vient d’avouer publiquement avoir fait des erreurs dans sa vie. Surtout par rapport à l’épisode Nandanee Soornack.
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