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Lindsay Masson: l’homme qui roule des mécaniques
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Lindsay Masson: l’homme qui roule des mécaniques
Il met la main… au moteur! Lindsay Masson dirige d’une main de maître un garage à St-Hubert, située dans la ville de Longueil, au Canada. Comment ce port-louisien, originaire de St-François, et qui compte plus de 52 ans d’années de service dans la mécanique a fait de sa passion qu’il nourrit depuis son plus jeune âge son métier ?
«Je gagnais 50 sous ou une roupie la semaine»
«J’ai commencé quand j’avais 12 ans. Les temps étaient durs. Ma maman est décédée quand j’avais 5 ans. J’ai étudié jusqu’à la cinquième, ensuite il a fallu travailler», relate le Mauricien, aujourd’hui âgé de 64 ans. Comme Marc, son père, travaillait dans la mécanique pour les services ambulanciers, il lui emboîte le pas. Lindsay Masson commence alors à faire son apprentissage au sein d’un garage dans sa région natale. «Ce n’était pas facile d’apprendre car les patrons étaient des plus exigeants. Et tout ce travail accompli, c’était pour gagner 50 sous ou une roupie la semaine!», confie-t-il.
L’adolescent s’accroche, s’attelle aux réparations de voitures et maîtrise graduellement les ficelles du métier. Arrivé à l’âge adulte, il se met à travailler à son propre compte, offrant ses services aux garages de réparation. Puis en 1968, Maurice est la cible d’une bagarre raciale peu de temps avant l’indépendance. Avec sa famille, il déménage pour le quartier de Vénus dans la capitale. Peu de temps après, il intègre l’équipe technique de Renault, qui se situait alors dans cette région port-louisienne. Il reste en poste de 1971 à 1977 et est promu au poste de chef mécanicien. Cette même année, il épouse Marie-Laurence. Le couple est aujourd’hui parents de trois enfants : Patrice, 36 ans, Dorothée, 35 ans et Linley, 29 ans.
En 1977, Lindsay Masson rejoint le groupe Mon Désert Alma, à St-Pierre. Il exerce comme chef-mécanicien et s’occupe de la réparation des voitures de la propriété sucrière. Il quitte ce poste en 1987 et pour un emploi chez le concessionnaire Citroën. Le Mauricien y restera jusqu’en 1990 au titre de chef-mécanicien. Il se met ensuite à son compte en louant un espace dédié aux réparations dans une station-service rose-hillienne.
L’aventure canadienne
Deux ans plus tard, il prend une décision de taille. «Nous avons choisi d’immigrer au Canada pour l’avenir des enfants. De plus, mon frère aîné et un cousin y étaient déjà installés».
La famille Masson embarque donc pour ce nouveau pays. Mais à leur arrivée, le père de famille se heurte à une difficulté majeure : l’emploi.
«D’une part, c’était une période de récession au Canada, ce qui limitait les perspectives. D’autre part, il fallait obtenir une «Carte mécanique». C’est une carte de comité paritaire obtenue après la réussite à un examen mécanique. Cet examen est indispensable pour qu’un permis soit livré à toute personne désirant exercer ce métier. Malgré toutes mes références professionnelles à Maurice, je n’étais pas autorisé à travailler car celles-ci n’étaient pas acceptées au Canada. Ce n’était pas facile de gérer tout cela mais quand on a pris une décision, on n’a pas le choix : il faut s’adapter», explique-t-il.
Les voitures antiques
Les démarches durent une année. Et il obtient finalement son autorisation. Il ouvre ainsi son garage en 1994 à St-Hubert et s’active aux réparations régulières des voitures. Puis Lindsay Masson embarque pour une belle aventure avec des voitures antiques. En effet, le Mauricien décide de diversifier ses activités et entreprend parallèlement la réparation de véhicules anciens.
«Ce service est offert surtout en été ici au Canada. C’est durant cette période que ces véhicules peuvent prendre la route», explique-t-il.Et cela tombe bien. «J’avais déjà appris à travailler avec ce type de voitures, notamment des Mini, des MG entre autres modèles antiques, à Maurice», souligne notre interlocuteur. Les voitures antiques qui entrent dans son garage proviennent entre autres, du Club des Voitures Antiques et des collectionneurs basés au Québec et à Montréal. Celles-ci sont réparées pour leur mise sur route ainsi que pour des défilés.
Touche mauricienne
Inspiré par Marc, son père, Lindsay Masson semble avoir également transmis son savoir-faire à Patrice, son fils ainé. En effet, si le jeune homme a fait ses premières armes dans la mécanique aux côtés de son père, celui-ci dirige aujourd’hui son propre garage.
Alors qu’il compte poursuivre sur la route de la mécanique jusqu’à sa retraite, Lindsay Masson s’adonne à une activité parallèle. En 2008, il a créé Noumemsa, un espace consacré à l’organisation et à l’animation des fêtes mauriciennes au Canada. Car en sus de la mécanique, c’est un féru de musique et d’animation. Ainsi il ne manque pas d’apporter sa touche mauricienne au pays du sirop d’érable en devenant, le temps de soirées, DJ et animateur…
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