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Meurtre à Tranquebar: «Monn anvi fer enn krim zordi», a-t-il dit à sa victime

6 juin 2015, 16:15

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Meurtre à Tranquebar: «Monn anvi fer enn krim zordi», a-t-il dit à sa victime

«Monn anvi fer enn krim zordi.» C’est ce qu’aurait déclaré Gabriel Thierry Benzie, 21 ans, à Marie Thérèse Julia Furcy, 85 ans. Cette dernière ne pouvait pas se douter que la personne désignée par Gabriel Benzie était elle-même. 

 

Ce jeune homme, en liberté conditionnelle pour une affaire de détournement de mineur, est accusé de l’avoir mortellement poignardée d’un coup de couteau au cœur dans la soirée du mardi 2 juin 2015, à Tranquebar. Même si l’octogénaire l’aimait bien, elle désapprouvait le fait qu’il fréquente sa petite-fille de 13 ans, situation qui a provoqué chez le jeune homme des sentiments de haine et de vengeance vis-à-vis de la vieille dame.

 

La victime s’était confiée à la mère de son bourreau

 

Dans une déposition, la mère de Gabriel Benzie a expliqué aux enquêteurs que la victime était venue la voir mardi après-midi. La vieille dame lui a confié que Gabriel Benzie avait dit vouloir commettre un crime ce jour-là.

 

Après son arrestation dans la soirée, le jeune homme est passé aux aveux. Il a conduit les policiers au ruisseau du Pouce, Tranquebar, où il avait dissimulé l’arme du crime et une paire de gants qu’il avait utilisés. Une accusation provisoire d’assassinat pesant sur lui, il est maintenu en cellule policière. 

 

Caricature de l’octogénaire

 

Mercredi, le suspect a été emmené à son domicile à la rue Louis Maxime Chan Kin pour une perquisition. Les enquêteurs ont saisi une caricature dans sa chambre. Sur cette caricature, il y a une jeune fille avec un bouquet de roses à la main, entourée d’un jeune homme et d’une vieille dame représentée par une sorcière avec sur la tête un ange et un démon. 

 

À Tranquebar, les voisins de la défunte sont révoltés. Vendredi, ils retenaient leur colère lorsque les enquêteurs de la Major Crime Investigation Team (MCIT) ont emmené Gabriel Benzie à cet endroit pour une reconstitution. Ce jeune homme a indiqué aux hommes de l’assistant surintendant de police Shyam Bansoodep de la MCIT, les différents lieux où il se trouvait en ce jour fatidique. 

 

 

La reconstitution des faits au domicile de Julia Furcy, à Tranquebar. 

 

 

Le Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef du département médico-légal de la police a autopsié le corps de Julia Furcy mercredi matin. Il a conclu que c’est un coup de couteau au cœur qui a causé le décès. La victime a reçu également un coup de couteau à la tempe gauche. Jeudi, le suspect a été examiné par le même médecin légiste. 

 

Le jeune homme, dont les parents sont les locataires de la victime, habite la même cour que cette dernière depuis trois ans. Pendant ce laps de temps, l’octogénaire et le jeune homme ont développé un lien très solide. «Li ti vinn mem kouma enn zanfan lakaz», déclare l’un des petits-enfants de la victime. 

 

La victime entretenait de très bonnes relations avec son bourreau

 

Veuve et mère de huit enfants, dont plusieurs vivent à l’étranger, la vieille dame l’invitait à partager son repas chez elle. Cependant, la relation qu’il entretenait avec une de ses petites-filles avait commencé à distendre ce lien très fort.

 

Tout a commencé lorsqu’il avait fugué avec l’adolescente pour l’emmener dans un bungalow à Péreybère. Il a même récidivé. Dans les deux cas, les parents de la jeune fille avaient fait une déposition au poste de police de la rue Pope Hennessy, Port-Louis. Gabriel Benzie avait été arrêté. 

 

 

Toujours prête à pardonner

 

Malgré les fautes du jeune homme, Julia Furcy était toujours prête à pardonner. Dans sa bonté, elle avait payé une partie de la caution après qu’il eut été accusé de détournement de mineur sur sa petite-fille. 

 

L’octogénaire, racontent ses proches, était une femme qui passait son temps à prier. De plus, elle accueillait régulièrement ses amis chez elle. Pour son anniversaire, elle invitait jusqu’à une centaine de personnes à qui elle offrait un repas. Si généralement c’est elle qui devait recevoir des cadeaux ce jour-là, elle offrait un présent à tous ceux qui l’avaient honorée de leur présence.

 

 Les funérailles de Julia Furcy auront lieu le samedi 6 juin. Après la cérémonie funèbre intime, qui se déroulera à son domicile, le convoi mortuaire se rendra au cimetière de Bois-Marchand, Terre-Rouge, où elle sera inhumée.