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Municipales: Nando Bodha face à Ajay Gunness

13 juin 2015, 03:28

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Municipales: Nando Bodha face à Ajay Gunness
La campagne est arrivée à ferme et les élections municipales se tiendront demain. Les deux principaux blocs sont toujours sur le pied de guerre. Que ce soit l’alliance Lepep ou le MMM, tous deux sont convaincus de remporter la victoire.
 
 
 
 
 
Nando Bodha, secrétaire général du MSM: 
«Meilleure synergie entre le gouvernement et les mairies»
 
 
Votre bilan de la campagne alors qu’elle touche à sa fin ?
Je suis très satisfait. L’alliance Lepep a travaillé comme une seule équipe. Nous nous sommes assuré que les candidats soient omniprésents sur le terrain. D’ailleurs, les grosses foules qui nous ont accueillis dans toutes les villes démontrent que le peuple est avec nous et qu’il nous fait confiance.
 
Quels ont été les thèmes exploités ?
Nous avons principalement parlé de l’héritage désastreux – sur le plan politique, économique et social – de l’ancien régime, obsédé par le partage de pouvoirs entre Navin Ramgoolam et Paul Bérenger. Une situation qui a mené à un déficit social et moral ayant ruiné le pays. 
 
Nous avons également axé nos interventions sur la paralysie de l’ancienne équipe dirigeante, les projets laissés à l’abandon et le besoin d’un renouveau pour redresser les villes. On a aussi parlé d’une nouvelle synergie entre le gouvernement, la National Development Unit et les mairies pour mener à bien les projets régionaux.
 
Le public a-t-il fait des reproches à l’alliance Lepep ? 
Je dirais plutôt le contraire. Les gens sont venus vers nous pour nous encourager. Ils disaient qu’ils en ont marre de la manière dont sont gérées les villes. Une gestion qui, selon eux, est marquée par l’amateurisme, la dilapidation des biens et une politique de petits copains. On sent leur impatience.
 
Les résultats de ces municipales auront-ils un impact national ?
Les résultats des municipales ont toujours eu un impact sur l’échiquier politique national. Mais quels que soient les résultats de ce scrutin régional, l’alliance Lepep continuera à faire son travail qui consiste à reconstruire le pays ravagé par neuf années de pourriture à cause du PTr. 
 
Pour reprendre les propos tenus par sir Anerood Jugnauth lors d’une conférence de presse jeudi, le gouvernement a abattu un travail monstre après seulement six mois au pouvoir. Et les résultats sont là. Il nous reste quatre ans et demi encore pour gouverner. Je suis convaincu que la République deviendra un grand chantier avec tous les projets de développement majeur. Nous sommes confiants. Notre campagne est fondée sur un contrat de confiance avec le peuple.
 
Quel est l’enjeu de ces municipales ? Tester la popularité de l’alliance Lepep ou asseoir son pouvoir politique ?
L’enjeu c’est de reprendre les villes. Nous avons une vision ultramoderne avec l’arrivée des smart cities. Nous souhaitons un renouveau de nos villes. Maurice a besoin de nouvelles infrastructures routières, de gares modernes devenant des espaces à vivre, avec tout le confort nécessaire, comme dans les pays avancés. Pour réaliser ces projets, les gouvernements central et régional devront collaborer à parts égales.
 
Le MSM cherche-t-il, à travers ces élections, à se donner l’image d’un parti national alors qu’il n’avait qu’un ancrage rural jusqu’ici ?
C’est totalement faux. Le MSM a toujours eu un ancrage dans les 20 circonscriptions. Les résultats des législatives de 2014 en sont la preuve. D’ailleurs, nous avons des députés dans 19 circonscriptions.
 
Des observateurs notent un manque de cohésion parmi les composantes de l’alliance Lepep sur le terrain. Votre avis ?
L’union entre les différentes composantes de l’alliance est parfaite. Notre campagne a été axée sur des thèmes précis, que ce soit dans les réunions privées, les meetings ou dans les médias.
 
Finalement, pourquoi faudrait-il voter pour l’alliance Lepep ?
Pour sauver les municipalités et leur donner un nouveau souffle. L’alliance Lepep est la seule à pouvoir le faire. Le peuple nous a fait confiance pour les législatives. Et faire confiance à sir Anerood Jugnauth et à son équipe, c’est assurer l’avenir du pays et celui de nos enfants.
 
 
 
 
 
 
Ajay Gunness, secrétaire général du MMM: 
«L’occasion d’un nouveau départ pour les mauves»
 
 
Quel bilan faites-vous de la campagne municipale du MMM ?
Nous sommes bien accueillis. Nos réunions et porte-à-porte se sont déroulés sans anicroche. Même au niveau du choix de nos candidats. Alors que, de son côté, l’alliance Lepep a dû changer de candidats.
 
Le seul bémol de notre campagne a été l’agression du député Reza Uteem, du lordmaire et d’une candidate du MMM par des activistes du camp adverse, à Tranquebar. Cet incident témoigne, en fait, de la panique à laquelle cèdent nos adversaires.
 
Pouvez-vous énumérer les thèmes exploités ? 
On a d’abord expliqué aux citadins qu’il s’agit d’une élection locale, se rapportant à la gestion des villes. Puis, nous avons fait la promotion du bilan du parti depuis qu’il gère les villes. Nous nous sommes fait un point d’honneur à faire comprendre aux citadins qu’il fallait sanctionner le gouvernement qui a fait l’opposé de ce qu’il avait promis. Je fais référence à des nominations scandaleuses faites sans transparence et à des pertes d’emploi De plus, nous avons indiqué aux citadins que ces élections ont un enjeu national.
 
Justement, quel est cet enjeu ?
C’est le gouvernement qui a décidé de tenir des élections municipales anticipées. S’il y a bien un parti qui a le plus à perdre, c’est l’alliance Lepep. Pour le MMM, c’est l’occasion d’un nouveau départ, surtout suivant sa défaite avec le PTr aux élections législatives. Les militants se serrent les coudes. Il y a un nouveau dynamisme.
 
Et la réaction de l’électorat urbain après la crise au sein du MMM ?
Je ne vais pas vous cacher que les démissions ont eu une incidence pour le parti. Mais la population n’est pas dupe. Tout le monde a réalisé que ceux qui ont quitté le MMM seraient restés si le parti avait remporté les élections. Quelques-uns seraient même ministres à l’heure qu’il est.
 
Certains des démissionnaires sont à présent avec l’alliance Lepep. Ils auraient donné le mot d’ordre pour que les citadins votent contre le MMM ou s’abstiennent tout simplement de voter. Et ce, alors qu’ils sont censés appartenir à un parti de l’opposition. À l’instar d’Alan Ganoo et de Kavi Ramano qui l’ont fait à Quatre-Bornes.
 
Que fait le MMM pour lutter contre l’abstention ?
Nous avons axé notre campagne sur le porte-à-porte, à l’exception de quelques grandes réunions en présence du leader. Il est vrai que notre plus grand adversaire demeure l’abstention. La population, désillusionnée, n’a aucune envie de voter.
 
Notre but n’est pas de changer le gouvernement mais de faire en sorte qu’il change de direction. Pour faire passer ce message, on a besoin de la population.
 
Comment se passe l’interaction avec le PTr sur le terrain ?
Attendez, il ne faut pas aller vite en besogne. Ils n’ont pas dit ouvertement de soutenir le MMM. Il n’y a pas non plus d’arrangement avec les rouges. Nous allons seuls aux municipales car c’est le voeu des militants. Il va de soi que nous accueillons les votes de tous les partisans indistinctement.
 
Le leadership de Paul Bérenger sera-t-il remis en question en cas de défaite ?
Absolument pas. Il n’y a aucune raison. La question ne se pose même pas. Prévoyezvous déjà que le MMM va perdre ? Les élections ne sont pas finies. Au MMM, nous voyons au-delà des municipales, car le pays traverse un moment difficile.
 
Pourquoi l’électorat urbain devrait-il voter pour le MMM ?
Pour la bonne gestion des municipalités. Même nos adversaires doivent le reconnaître : quand le MMM s’est chargé de la gestion des villes, cela s’est déroulé sans scandales ni corruption. Il faut voter pour le MMM afin d’éviter qu’une grosse concentration du pouvoir se retrouve entre les mains de l’alliance Lepep. Le but étant d’empêcher les abus et favoriser une démocratie saine. Cela permettrait aussi d’envoyer un signal au gouvernement pour qu’il change de trajectoire. Sinon, la population va le payer cher.
 
 
 
Par : Laëtitia Melidor

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