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Parlement: quelle opposition?
22 juin 2015, 09:00
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Parlement: quelle opposition?
En six mois, l’alliance Lepep a réussi à faire le vide autour d’elle. D’un côté, le leader du PTr, Navin Ramgoolam, fait des allées et venues aux Casernes centrales, empêtré dans plusieurs scandales. De l’autre, le MMM a perdu de sa superbe, avec plusieurs départs et non des moindres. Pire, ce parti se révèle incapable – à l’heure actuelle – de remonter la pente. Sa déculottée aux élections municipales, le lundi 15 juin, en est la preuve flagrante.
Il faut ajouter à cela les appels du pied du Mouvement patriotique (MP), autre composante de l’opposition, au gouvernement Lepep. Alan Ganoo a en effet déclaré qu’il ne serait pas «immoral» que son parti rejoigne le gouvernement. Devant une opposition réduite à une peau de chagrin, une question se pose dès lors : la démocratie est-elle menacée ?
«Le risque est là»
Les observateurs politiques se veulent nuancés. À l’instar du journaliste et écrivain Yvan Martial, pour qui «le risque est là». Il explique que, par exemple, «le parti qui détient un pouvoir absolu peut modifier la Constitution comme bon lui semble». Il rappelle toutefois que c’est la cinquième fois que le peuple donne les pleins pouvoirs à un parti par voie électorale. Et jusqu’ici, aucun de ces partis n’en a abusé.
Du reste, ajoute Yvan Martial, l’opposition ne s’arrête pas à ceux qui siègent au Parlement. La société civile dans son ensemble, la presse, les forces vives, les mouvements syndicaux doivent également assumer ce rôle. «C’est davantage de responsabilités.»
Le rôle de la société civile
Ashok Subron, un des dirigeants du mouvement Rezistans ek Alternativ, abonde dans le même sens. Selon lui, «face à cette configuration de l’opposition qui, d’un côté est composée du MMM, un parti en décadence, et de l’autre du PTr dont le leader s’occupe de ses coffres-forts, sans oublier les membres du MP qui jugent que rentrer au gouvernement ne serait pas immoral, il est davantage important pour la société civile d’assumer le rôle d’opposition».
Il s’agit alors de veiller au respect de la bonne gouvernance et de la transparence sans oublier la méritocratie, avance Faizal Jeerooburkan, membre du groupe Think Mauritius. Cependant, dit-il, ces craintes d’un gouvernement autocratique, bien que légitimes, ne se sont pas encore traduites dans les faits.
Changement de discours de Ganoo
Dans la foulée, Faizal Jeerooburkan ouvre une parenthèse pour dénoncer l’attitude d’Alan Ganoo du MP. «Au départ, ce mouvement avait assuré qu’il ne comptait pas se joindre au gouvernement. À présent, le discours a changé.» D’ironiser : «Finalement, on est en droit de se demander si cela sert encore à quelque chose de voter puisque les gens peuvent marchander des postes au gouvernement à leur guise.»
Entre le MP qui fait les yeux doux au gouvernement et le PTr qui ne compte que quatre représentants dans l’opposition, que reste-t-il du MMM, principal parti de l’opposition ? Le leader Paul Bérenger a tenu à rassurer que son parti compte bel et bien maintenir le «rôle de rempart contre les abus et les ‘dominer’».
Bérenger dans le déni ?
Malgré ces raclées successivement, le patron des Mauves croit toujours en la force de son parti. Lors de sa conférence de presse, quelques jours après la proclamation des résultats des élections municipales, il avait affirmé que son parti avait été le plus fort. «Il ne faut pas surestimer la portée de ces élections», a-t-il affirmé.
Il a avancé que le MMM a recueilli plus de voix que tous les autres partis composant l’alliance Lepep, avec 31,37 %. Le MSM a de son côté obtenu 27,37 %, le PMSD 15,81% et le ML 11,03 %. «Nous étions seuls contre tous», a fait valoir Paul Bérenger.
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