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Anil Gayan, adjoint au leader du Muvman Liberater: «Le PMSD pourrait ne pas avoir de maire»

22 juin 2015, 11:03

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Anil Gayan, adjoint au leader du Muvman Liberater: «Le PMSD pourrait ne pas avoir de maire»
Le ministre de la Santé Anil Gayan explique que le Parti mauricien social-démocrate (PMSD) insiste pour contrôler deux mairies. Si aucune solution n’est trouvée, deux mairies reviendront au Muvman Liberater (ML).
 
Le MMM se considère plus fort que jamais après sa déculottée historique aux municipales. Que pensez-vous des propos de Paul Bérenger ?
À chaque défaite, Paul Bérenger et ses principaux lieutenants nous jouent la même sérénade. Leur analyse était prévisible. Je l’ai déjà annoncé lundi, en remerciant nos partisans. Ils essaient de masquer leur débâcle par des déclarations tonitruantes. Si le MMM est plus fort que jamais, comment expliquer alors qu’il n’a pas pu faire élire un seul candidat dans ses citadelles qu’étaient Beau-Bassin–Rose-Hill et Port-Louis ?
 
À un moment donné, Rajesh Bhagwan allait même jusqu’à se vanter qu’un «pied banane» pouvait être élu sous la bannière mauve aux villes soeurs. Il fut un temps où le MMM remportait les quatre circonscriptions de Port-Louis aux élections législatives. Les Mauriciens ont fini par comprendre : le MMM ne vaut plus grand-chose. Il incombe désormais à Paul Bérenger de revoir son discours.
 
Pourtant, il affirme avoir récolté 31,37 % des votes, contre 27,37 % pour le MSM, 15,81 % pour le PMSD et 11,03 % pour le ML. Est-ce un déni de la réalité ?
Paul Bérenger pense pouvoir continuer à embobiner tout le monde. Jeudi, l’édito de l’express a démonté sa théorie fumeuse.
 
Le ML surfe sur le ras-le-bol des partisans mauves pour grandir. Combien de nouveaux adhérents avez-vous accueilli depuis le 11 décembre ?
Ils sont des milliers. Chaque jour qui passe, l’on en accueille de nouveaux. Le ML ne cesse de grandir. L’on est présent dans toutes les circonscriptions. Un congrès devait se tenir en juin. À cause des élections municipales, il a été renvoyé. Une date sera fixée après le ramadan. Vous allez pouvoir juger de notre force par vous-même.
 
Votre leader prédit un grand avenir pour Alan Ganoo. Va-t-il vous remplacer au ML ? Aura-t-il droit à un maroquin ministériel ?
Alan Ganoo a fait campagne contre nous aux dernières élections législatives…
 
Et aux municipales ?
Je ne l’ai pas vu sur la plateforme de l’alliance Lepep…
 
N’aurait-il pas fait campagne en «sousmarin» ?
Je n’ai vu que ce qui se faisait à la surface. N’oubliez pas les fleurs de Navin Ramgoolam à Alan Ganoo lorsqu’il assurait l’intérim au poste de leader de l’opposition. Il a aussi été «l’agwa» pour l’alliance entre le MMM et le Parti travailliste.
 
Votre discours tranche avec celui d’Ivan Collendavelloo…
Son objectif consiste à démanteler le MMM. Il est d’avis qu’une fédération des anciens MMM est dans la mesure du possible.
 
Est-ce normal que le n°4 d’un gouvernement soit autant obsédé par un parti de l’opposition ?
Ivan Collendavelloo a construit sa carrière au MMM. Cela fait plus d’un an qu’il a créé le ML. Ce, dans les circonstances que l’on sait. Effacer plus de trois décennies au sein d’un parti ne peut se faire du jour au lendemain.
 
Vous le voyez, vous, en leader du MMM ?
Le MMM est plus fort que jamais… Paul Bérenger est toujours bien arrimé à son fauteuil de leader… Son gendre, Frédéric Curé, se positionne pour prendre la relève. Ivan Collendavelloo ne pourra pas être leader du MMM. Il reste le leader d’un ML renforcé.
 
Une opposition anémique face à un gouvernement fort, est-ce de bon augure pour la démocratie ? Surtout avec votre philosophie «government is government» ?
Le gouvernement n’est-il pas le gouvernement ? Qui va décider ? L’opposition ? Les journalistes ? Nous avons été élus, nous avons un mandat pour diriger le pays. Après cinq ans, l’on nous jugera sur nos actes. Qu’y a-t-il de mal dans ce que j’ai dit ?
 
Vous avez prêché la morale en politique dans les colonnes de «l’express» durant votre traversée du désert, pourquoi teniez-vous tant à la nomination de Vijaya Sumputh ?
Quand des personnes ont été à vos côtés dans les moments difficiles, alors que d’autres ne voulaient pas vous donner un coup de main, n’est-ce pas normal qu’on puisse les récompenser ? Elle n’est pas n’importe qui. C’est une avocate. Elle ne traîne aucune casserole. Il n’y avait aucune raison pour moi de ne pas la nommer. Sinon, avez-vous entendu le moindre scandale sur la Cardiac Unit depuis qu’elle est à son poste ?
 
Une nominée politique peut-elle légitimement faire campagne ?
Vous-même vous dites qu’elle est une nominée politique… Pourquoi elle ne pourrait pas faire de campagne politique ?
 
Même quand l’on a été nommé à la direction d’un corps parapublic ?
Ce sont les médias qui ont mené campagne contre elle. Qu’est-ce qui n’a pas été écrit contre elle ? Quand vous vous attaquez à elle, c’est parce qu’elle est une nominée politique. Lorsqu’elle fait campagne, elle le fait bien en tant que nominée politique, n’est-ce pas ?
 
Vous avez quitté le MSM pour elle…
J’ai été expulsé du MSM. J’espère que c’est cela que vous allez écrire.
 
Êtes-vous donc prêt à dire «Yes, Prime minister» à votre ancien leader Pravind Jugnauth ?
Au sein de ce gouvernement, le parti majoritaire est le MSM. C’est donc normal, d’après la Constitution, qu’il soit appelé à être Premier ministre demain.
 
Lundi, sir Anerood Jugnauth a laissé entendre qu’il aurait pu se retirer si les résultats aux municipales avaient été différents ?
Le Premier ministre disposait de tous les renseignements sur cette joute. N’oubliez pas qu’il est un fin politicien. Je ne crois pas qu’il allait se retirer… Je l’ai vu au Conseil des ministres ce matin (NdlR : vendredi), il n’avait pas l’air d’une personne qui allait se retirer de la vie active.
 
Les municipales finies, c’est la bagarre pour le contrôle des mairies entre le MSM et le PMSD. Que se passe-t-il ?
Il n’y a pas de bagarre en tant que telle. Il y a une discussion en cours sur la nomination des maires entre le MSM et le PMSD. Il y a une insistance de la part du PMSD pour avoir son représentant à Curepipe et à Port-Louis. Il ne veut pas non plus de nomination d’adjoints au maire.
 
Au MSM et au ML, nous sommes pour la nomination des adjoints au maire. Il y aura une réunion avec Xavier-Luc Duval à son retour au pays ce week-end. Si la situation ne change pas, le PMSD n’aura aucun maire. Le ML en aura deux. Avec Beau-Bassin–Rose-Hill qui lui a déjà été attribué.
 
Au Bac Philo de jeudi, deux questions étaient à l’ordre du jour. «Suis-je ce que mon passé a fait de moi ?» et «La politique échappe-t-elle à l’exigence de vérité ?». À laquelle auriez-vous répondu ?
Aucune. C’est de la pure philosophie. La politique c’est la pratique de la réalité dans les circonstances réelles.
 
Soyez bon joueur. En tant qu’ancien lauréat...
Je n’ai pas été un lauréat du Bac.
 
On le sait…
J’aurais pris la première. Je suis ce que je suis au moment où je suis…