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Drogues synthétiques: le témoignage d’une mère éplorée
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Drogues synthétiques: le témoignage d’une mère éplorée
«Il n’a que 19 ans. Je ne pensais pas vivre un tel enfer.» C’est en ces mots que Leila* décrit les trois dernières semaines qui se sont écoulées. Cette mère de cinq enfants revient sur ses longues heures sans sommeil passées au chevet de John*, son fils, à l’hôpital Brown-Séquard. Pourtant, il était en bonne santé et ne présentait aucun signe de troubles mentaux avant le7 juin dernier.
Pour elle, tout a commencé un dimanche, alors qu’elle prévoyait de passer la journée en famille. «Mon fils m’a dit qu’il était fatigué et qu’il n’arrivait pas à dormir. Il revenait d’un concert qui avait pris fin aux petites heures du matin», affirme Leila. Elle a alors pensé que son fils était préoccupé par ses soucis habituels. Mais au fil des jours, John n'arrivait toujours pas à trouver le sommeil et il devenait de plus en plus agressif.
Poussées de violence
«Il a commencé à saccager les meubles, sans raison. Il se bagarrait avec tout le monde», poursuit cette mère. Ne pouvant plus gérer la situation, Leila sollicite l’aide de son fils aîné. «Je voulais l’emmener à l’hôpital mais je ne savais pas s’il était malade ou juste énervé pour une quelconque raison», soutient la mère.
C’est lors d’une dispute, entre les deux frères, que John finit par avouer avoir consommé un mélange de drogues synthétiques, lors de sa sortie nocturne avec une bande de copains.
Première prise
«Il a dit qu’il ne savait pas ce qu’il avait pris au juste. Il nous a affirmé que c’était la première fois qu’il prenait de la drogue. Et j’étais la seule à pouvoir le calmer», raconte Leila.
Mais cette mère de famille se sentait impuissante. «Tout ce que je savais de la drogue se limitait à ce que je lisais dans la presse. Mais là, cela allait au-delà de tout ce qui se dit. Ce sont des jours de larmes, des nuits sans sommeil et sans manger», témoigne Leila. Elle explique que la situation a empiré une fois à l’hôpital.
«J’ai peur de perdre mon fils»
Elle raconte que John «avait complètement perdu la tête». Il était encore plus violent et ne voulait plus que l’on s’approche de lui. «Il voulait frapper les membres du personnel de l’hôpital. Je ne reconnaissais plus mon fils. Pour moi, c’était fini, il était devenu fou», poursuit Leila.
Le personnel de l’hôpital lui a alors administré des médicaments pour le calmer. Là-bas, Leila a rencontré des proches d’autres patients qui, eux, n’étaient pas à leur première visite.
Ce n’est que quinze jours après son hospitalisation que John a commencé à se calmer. Il a pu rentrer chez lui et mais a continué à suivre son traitement. Cette fois, sa mère craint qu'il ne récidive : «Je ne le quitte plus des yeux. Il n’est pas question que cela se reproduise. J’ai peur de perdre mon fils.»
*Prénoms modifiés
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