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L'Etat islamique revendique le carnage de Sousse, en Tunisie

27 juin 2015, 12:15

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L'Etat islamique revendique le carnage de Sousse, en Tunisie
Ce nouveau carnage, trois mois après l'attaque du musée du Bardo, à Tunis, qui a fait 22 morts, dont 21 touristes étrangers, a conduit le gouvernement à annoncer la fermeture d'ici une semaine de 80 mosquées échappant au contrôle de l'Etat pour incitation à la violence.
 
Le Premier ministre Habib Essid s'est également engagé à lutter contre le financement de certaines associations.
L'attaque de Sousse contre l'hôtel Imperial Marhaba et sa plage a été menée par un seul homme, déguisé en touriste, qui a ouvert le feu avec un fusil d'assaut Kalachnikov qu'il avait dissimulé dans un parasol. Il a semé la terreur avant d'être abattu par la police.
 
D'après Rafik Chelli, un haut responsable du ministère de l'Intérieur, il était inconnu des autorités et ne figurait pas sur la liste des djihadistes potentiels.
 
"Un homme a ouvert le feu à la Kalachnikov sur les touristes et les Tunisiens qui étaient sur la plage de l'hôtel. Il n'y avait qu'un seul assaillant. C'était un jeune qui portait un short comme s'il était lui-même touriste", a raconté à Reuters un employé de l'hôtel.
 
Une source au sein des services de sécurité l'a identifié sous le nom de Saifeddine Rezgui. Il avait 23 ans et suivait des études en ingénierie électrique, a-t-il ajouté.
 
Sur son compte Twitter, l'organisation extrémiste précise que l'attaque a été commise par Abou Yihya al-Kairouni, qui "a atteint sa cible, l'hôtel Imperial, en dépit des mesures de sécurité". Le communiqué ajoute qu'il s'agit d'une attaque menée contre un "bordel" et que "quarante infidèles" ont péri.
 
L'organisation extrémiste sunnite, qui a appelé ses partisans à multiplier les attaques pendant le mois du ramadan, a également revendiqué l'attentat suicide commis vendredi contre une mosquée chiite de la ville de Koweït qui a fait 27 morts et 227 blessés.
 
Vendredi toujours, un homme a tenté de faire sauter une entreprise classée Seveso, en Isère, près de Lyon, et décapité le patron de l'entreprise de transport qui l'employait, laissant des écrits islamiques sur les lieux.

 

"C'ÉTAIT L'HORREUR"

 
La Tunisie était en état d'alerte maximale depuis l'attentat du 18 mars, déjà revendiqué par l'Etat islamique (EI) contre le musée du Bardo, à Tunis, qui a fait 22 morts, dont 21 touristes étrangers. Mais le bilan du carnage de Sousse, une ville balnéaire située à 140 km au sud de la capitale, est sans précédent dans l'histoire moderne du pays.
 
"Ici, ç'a toujours été un endroit sûr, mais aujourd'hui, c'était l'horreur", a témoigné un touriste irlandais prénommé Anthony.
 
"Le tireur a commencé sur la plage puis s'est rendu dans le hall de l'hôtel, tuant de sang froid."
 
D'autres témoins ont raconté comment le tueur, rechargeant à plusieurs reprises son arme, avait ouvert le feu sur la plage mais aussi près de la piscine de l'établissement. Il a également fait usage d'un explosif.
 
Le dernier bilan des autorités fait état de 39 morts, dont cinq touristes britanniques, selon le secrétaire britannique au Foreign Office, Philip Hammond. Des Allemands, des Belges et au moins un Irlandais ont également perdu la vie. Selon le ministère de la Santé, il y a aussi 36 blessés.
 
En frappant un hôtel de Sousse, l'une des destinations préférées des touristes, les djihadistes s'en prennent à l'un des piliers de l'économie tunisienne.
 
Six millions de visiteurs étrangers se sont rendus l'an dernier en Tunisie, en grande majorité des Européens. "C'est une catastrophe pour l'économie. Nos pertes seront élevées, mais les pertes humaines sont encore plus élevées", a réagi la ministre du Tourisme, Salma Elloumi.
 
A Sousse, de nombreux touristes ont écourté précipitamment leur séjour.
 
Le voyagiste allemand TUI a annoncé qu'il organisait des vols de rapatriement et a déclaré que les touristes ayant réservé pour cet été en Tunisie pourraient modifier leurs demandes ou annuler sans frais leur voyage.