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Campagne contre la violence sexuelle sur les enfants : il n’y a pas de petits abus
28 juin 2015, 12:15
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Campagne contre la violence sexuelle sur les enfants : il n’y a pas de petits abus
Quand on parle d’abus sexuel, on ne pense généralement qu’au viol ou à l’agression physique. Mais le vaste terme d’abus sexuel est utilisé pour décrire les différents types d’abus sexuels auxquels un enfant peut être soumis. Cette agression peut avoir lieu sans même toucher la victime. Ses conséquences n’en restent pas moins dévastatrices.
«Le délit peut prendre différentes formes: appels téléphoniques obscènes, outrages à la pudeur et voyeurisme, images pornographiques, rapports ou tentatives de rapports sexuels, viol, inceste ou prostitution des mineurs», écrit Marceline Gabel, psychologue, dans l’un de ses ouvrages (1992. Les enfants victimes d’abus sexuels. France, Paris : Presses Universitaires de France). Il y a donc différents types d’abus sexuels auxquels un enfant peut être soumis et ce sont tous des délits ou des crimes aux yeux de la loi.
En 2002, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) décrit l’abus sexuel comme : «Exploitation sexuelle d’un enfant qui implique que celui-ci est victime d’un adulte ou d’une personne sensiblement plus âgée que lui, aux fins de la satisfaction sexuelle de celle-ci.»
Un abus sexuel, c’est surtout quand un abuseur essaie d’assouvir ses désirs sexuels en utilisant un enfant. Les études mondiales démontrent que 90 % des abuseurs se trouvent dans le cercle proche de la victime. L’agresseur est en contact constant avec cette dernière. Les abuseurs utilisent souvent cette proximité pour soudoyer l’enfant, l’appâter, le mettre en confiance. Les abus sexuels sont des actes prémédités où l’abuseur prépare l’agression des semaines, voire des mois durant.
Dr Muriel Salmona, psychiatre et psychothérapeute, écrit en 2014 : «Les pédocriminels sexuels sont des prédateurs et ils savent très bien ce qu’ils font. Intentionnellement, ils organisent des pièges et des mises en scène qui ne laissent aucune chance à leurs proies.»
Cité par Dr Mudaly en 2013, Finkelhor (1984) parle de 4 pre-conditions to sex-offending. ‘Four preconditions : A model in Child Sexual Abuse : new theory and research. NewYork, The Free Press.
• Motivations to abuse/ thinking stage ;
• Overcoming internal inhibitions/ giving self permission: justifiant que l’enfant le souhaite, que c’est bon pour les enfants d’apprendre des choses à propos du sexe, etc ;
• Overcoming external inhibitions-creating opportunities: pour être seul avec l’enfant ;
• Finding The Vulnerable Child-overcoming child’s resistance.
L’abus sexuel peut être physique impliquant un contact entre la victime et l’agresseur. Parmi, il y a le viol, ou la tentative de viol, où l’abuseur force sa victime à avoir des relations sexuelles avec lui. L’exploitation sexuelle de la victime pour la forcer à se prostituer ou à produire du contenu pornographique est aussi une agression sexuelle qui peut entraîner des lésions physiques graves. Par ailleurs, dans la loi, avoir des relations sexuelles avec un mineur de moins de 16 ans, même consentant, est un viol.
«Assassinat psychique»
Cela concerne aussi tout acte à caractère sexuel auquel est soumis un enfant ; une fellation que lui fait son abuseur, ou le force à lui faire, masturber l’enfant ou toucher son sexe ou encore obliger l’enfant à toucher le sexe de l’agresseur.
Il y a aussi les attouchements faits sur l’enfant, qui peuvent des fois paraître innocents : lui caresser le sexe, les fesses, les seins, lui faire faire des jeux durant lesquels l’abuseur touche son corps à répétition. Il ne faut pas minimiser l’effet que ces abus ont sur l’enfant.
«Tout abus sexuel est de l’ordre du crime, du trauma, une tentative d’assassinat psychique où l’enfant entre dans une sorte de coma psychique», selon Martine Nisse, thérapeute familiale et éducatrice spécialisée, cofondatrice du Centre de Thérapie Familiale des Buttes-Chaumont, un centre dans la prise en charge thérapeutique des victimes et auteurs de violences familiales et extra-familiales. Même sans violence physique dans certains cas, toute agression sexuelle est une forme de violence psychologique et émotionnelle grave dans la construction psychique d’un enfant.
Outre l’abus sexuel avec contact physique de l’enfant, il existe aussi un abus sexuel plus visuel et psychologique. Parmi, la présentation d’images à caractère sexuel et pornographique à un enfant. Un exemple de l’effet que les films pornographiques ont sur l’enfant est flagrant dans le cas du petit garçon de 11 ans qui a fait des attouchements forcés à une camarade d’école, trois ans de cela. Le garçon subissait lui-même des abus sexuels à la maison ; son grand-père lui faisait visionner des films pornographiques. Par ailleurs, proférer des paroles obscènes et humiliantes sur l’acte sexuel ou les organes sexuels devant l’enfant est aussi une agression sexuelle, que ce soit verbal ou en écrit.
L’abus ce n’est pas uniquement infliger des horreurs à l’enfant mais aussi l’utiliser comme objet sexuel sans le toucher, en le regardant prendre son bain par exemple. Tout cela, commis par l’agresseur dans le but d’avoir du plaisir sexuel. Cependant, il faut bien comprendre que tout acte ayant trait à la sexualité de l’enfant n’est pas forcément une agression sexuelle. Par exemple, la maman qui donne le bain à son petit enfant et touche son sexe sans désir sexuel quelconque, ce n’est nullement un abus sexuel. Le pédiatre qui examine le corps de son patient, ce n’est pas un abus, mais bien sûr, les parents doivent être présents.
De plus, deux adolescents qui découvrent leur sexualité, s’embrassent ou se caressent, c’est parfaitement normal et ce n’est pas une agression sexuelle. D’ailleurs, l’enfant le ressent. Il sait, au fond de lui, quand il est une proie et quand il ne l’est pas.
Peu importe la gravité de l’acte, un abus sexuel laisse à chaque fois des séquelles graves sur un enfant, physiques ou psychologiques, sociales et sexuelles. Chacun a le devoir de dénoncer l’abus sexuel, d’aider l’enfant ou l’adulte qui a été un enfant victime à comprendre que c’est lui la victime, qu’il n’était pas en tort.
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