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Shopping malls: les raisons de la chute
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Shopping malls: les raisons de la chute
En un mois, deux shopping malls ont été mis en liquidation judiciaire. Il s’agit de VIP Shopping Mall à Goodlands, et Flacq Shopping Mall. Aujourd’hui, leur avenir se trouve entre les mains de la firme BDO, qui s’active à trouver des repreneurs pour éviter le pire…
Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer le crash de ces deux complexes commerciaux: morosité commerciale, baisse du pouvoir d’achat, mauvaises décisions stratégiques… Il y a certes un peu de tout cela. Mais, surtout, ces chutes étaient prévisibles, estime l’économiste Swadicq Nuthay.
«Il y a des indicateurs qui ne trompent pas. Cette situation est le résultat d’une offre excédentaire perceptible aujourd’hui dans le secteur commercial, plus particulièrement dans la grande distribution et ce, par rapport à la demande qui est aujourd’hui ralentie.»
Décélération du taux de croissance de la consommation
Résultat des courses : des complexes commerciaux qui n’arrivent pas à faire face à la compétition ou qui sont contraints de vendre des produits en promotion de façon permanente pour sauver les meubles. Et des spécialistes du secteur affirment que l’arrivée récente de Flacq Cœur de Ville, qui abrite plusieurs magasins de renom, ne serait pas étrangère à la chute de Flacq Shopping Mall.
Une économie ralentie, c’est aussi l’avis de Bhavik Desai, Research Analyst chez Axys Stockbroking. Il en veut pour preuve la baisse conséquente de 20% des recettes fiscales engrangées en avril dernier. Le montant des recettes fiscales (TVA sur la consommation) est passé de Rs 4,8 milliards en avril 2014 à Rs 3,8 milliards pour le même mois en 2015, soit une baisse de Rs 1 milliard. Autrement dit, toute baisse des recettes fiscale résulte d’une baisse de la consommation.
Une analyse à laquelle adhère Renganaden Padayachy, économiste à la Mauritius Chamber of Commerce & Industry. Il note que depuis 2009, il y a eu une vive décélération du taux de croissance de la consommation à Maurice, malgré une hausse continue de la rémunération des employés. Ce taux, dit-il, est passé de 4,7% en moyenne pendant la période d’avant-crise (2005-2008) à 2,7% en moyenne pendant la période post-crise (de 2009 à 2014).
«En période de crise, les consommateurs se montrent plus prudents»
«De nombreuses études démontrent qu’en période de crise, les consommateurs, animés par un sentiment de crainte, limitent leur consommation en adoptant un comportement prudent», explique l’économiste de la MCCI.
Tim Taylor a un avis différent sur la question. Le Chairman de Scott & Co, société qui fournit des produits de consommation courante aux principaux supermarchés et hypermarchés du pays, est d’avis que d’autres raisons que la morosité du marché expliquent la dégringolade des deux malls mis sous liquidation.
«À mon avis, le VIP Shopping Mall de Goodlands a souffert d’un manque de visibilité depuis son ouverture. Son implantation dans un endroit excentré, peu fréquenté par les habitants de cette région, fait que ce complexe commercial n’a jamais pu décoller.»
Tim Taylor précise qu’il n’est pas d’accord avec ceux qui pensent que le faible taux de fréquentation de certaines grandes surfaces serait lié à une baisse de la consommation en raison du pouvoir d’achat érodé de la population.
Quoi qu’il en soit, on peut se demander si d’autres centres commerciaux ne risquent pas d’emboîter le pas à VIP Shopping Mall et Flacq Shopping Mall. Swadicq Nuthay n’écarte pas cette possibilité car certains gros centres commerciaux n’arrivent pas à rentabiliser leurs opérations. En effet, la Banque de Maurice indique dans ses dernières statistiques, que l’endettement des supermarchés, hypermarchés, snacks et boutiques, s’élevait en avril à Rs 1,4 milliard...
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