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Condamné à la prison: Bidianand Jhurry, un homme tourmenté

19 juillet 2015, 11:13

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Condamné à la prison: Bidianand Jhurry, un homme tourmenté
Il éclate en sanglots. «Si mo péna swa mo pou bizin alé», déplore Bidianand Jhurry, d’une voix nouée. L’ancien président du conseil d’administration du Sugar Industry Labour Welfare Fund (SILWF) a été condamné à neuf mois de prison pour avoir favorisé, en 2005, l’embauche de cinq de ses proches au sein du SILWF. Il devra se résigner à purger sa peine s’il ne parvient pas à trouver les Rs 1,5 million nécessaires pour contester sa condamnation auprès du conseil privé de la reine…
 
Lundi, deux juges de la Cour suprême, Asraf Caunhye et Nirmala Devat, ont maintenu en appel la condamnation de Bidianand Jhurry. Il est accusé de «making use of office for gratification whilst being a public official». C’est une enquête de l’Independent Commission against Corruption qui avait abouti à ce procès. La cour intermédiaire avait infligé une peine de 12 mois de prison à l’ancien président du SILWF. C’était le 19 juillet 2011.
 
Quatre ans après, en appel, soit lundi le 13 juillet, les deux juges de la Cour suprême, tout en maintenant le verdict, ont réduit cette peine à neuf mois de prison.

«Ti ena 139 vacancy, sink mo pros finn rantré»

C’est un homme tourmenté que nous avons rencontré à son domicile à Bambous, le samedi 18 juillet. À 65 ans, Bidianand Jhurry reconnaît d’emblée avoir commis une faute il y a dix ans. Ce sexagénaire, qui a évolué dans les domaines syndical, politique et social pendant plus de 45 ans, affirme que personne ne l’avait jamais montré du doigt pendant toutes ces années, lors desquelles il a travaillé pour le pays.
 
«Mo pa finn kokin. Ti ena 139 vacancy, sink mo pros finn rantré.» Il tient à préciser que tous ces recrutements ont été avalisés par le conseil d’administration. Bidianand Jhurry n’a pas connu une enfance facile. Après ses études primaires, il avait été admis au collège du St-Esprit à Quatre-Bornes. Faute de moyens, et comme l’éducation était payante à cette époque, il avait dû quitter cet établissement pour se faire admettre au collège Tennyson, à Quatre-Bornes toujours, où il a étudié jusqu’à la Form V.
 
Pendant les vacances scolaires, il travaillait comme laboureur dans les champs de cannes. Il faut dire que Bidianand Jhurry est orphelin depuis ses 14 ans. Il est issu d’une famille de cinq enfants. La maison en dur, où il vit aujourd’hui, il a mis dix ans à la construire, confie-t-il.
 
Marié, Bidianand Jhurry est père de quatre fils, qui lui ont donné quatre petits-enfants, souligne-t-il avec fierté. La tristesse l’étreint à l’idée de ne plus pouvoir les prendre dans ses bras.
 
Raison pour laquelle Bidianand Jhurry étudie toutes les possibilités qui s’offrent à lui afin de pouvoir aller au conseil privé. Reste à trouver le montant requis.