Publicité

Drogue synthétique: un jeune de 21 ans meurt d’une «overdose»

21 juillet 2015, 08:51

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Drogue synthétique: un jeune de 21 ans meurt d’une «overdose»
À peine remise de la mort de leur fils aîné, il y a cinq ans, dans un accident de la route, la famille Bacsou, à Ste-Croix, fait face à un nouveau drame. Elle pleure la perte d’un second fils, Ahmad Kaleem Razack Bacsou.
 
Ce mécanicien de 21 ans aurait fait une overdose après avoir consommé de la drogue synthétique, le samedi 18 juillet. Le Dr Maxwell Monvoisin, Principal Police Medical Officer, a attribué le décès à un oedème cérébral et pulmonaire aigu. Le médecin légiste a aussi effectué des prélèvements sur la victime pour des analyses toxicologiques qui permettront de savoir si c'est bien la drogue synthétique qui a provoqué ce décès.

Les suspects maintenus en cellule

Quatre suspects ont été interpellés dans le sillage de cette affaire. Trois d’entre eux auraient été en compagnie de la victime quand le drame s’est produit. Ils sont Mohammad Huziafah Muslim Mungralie, 26 ans, Sheik Mohamad Abdool Rahim, 18 ans, tous deux de la cité Paul-Toureau, à Ste-Croix, et Ismael Addam Annuth, 20 ans, de Plaine-Verte.
 
Le quatrième, Nowshad Mungralie, aussi connu comme «acteur», est l’oncle de Mohammad Huziafah Muslim Mungralie. L’homme de 52 ans est le propriétaire de la maison où les jeunes hommes se seraient retrouvés pour consommer de la drogue.Ils ont comparu au tribunal de Port-Louis, le lundi 20 juillet, et répondent à une accusation provisoire de «conspiracy to do an unlawful act». Comme la police a objecté à leur remise en liberté sous caution, les quatre suspects sont maintenus en cellule policière.

Il «était allongé dans la rue»

Il était vers 23 h 30, samedi, quand deux jeunes sont allés voir le père de Kaleem, Ali Bacsou, pour lui dire que son fils «était allongé dans la rue». Un peu plus tôt, il avait essayé de joindre son fils au téléphone pour lui demander de rentrer dîner. Après un second échec, le père de famille s’était rendu à la cité Paul-Toureau, pour voir si son fils s’y trouvait.
 
Il aurait vu la motocyclette de Kaleem dans une cour. Mais l’individu qui s’y trouvait lui aurait dit que le jeune homme était parti faire un tour en voiture avec des amis. Plus d’une heure après, Ali Bacsou serait revenu au même endroit. Le jeune homme rencontré plus tôt devait lui dire à nouveau que Kaleem n’était toujours pas rentré.
 
Quand il a eu la nouvelle concernant son fils, Ali Bacsou a accouru à la cité Paul-Toureau. C’est là qu’il a vu Kaleem gisant en bordure de la route, à proximité de la maison où sa motocyclette était garée. Il n’a pu que constater le décès de son fils. Ali Bacsou a immédiatement informé la police.

Maquiller le décès

Des policiers d’Abercrombie, menés par le chef inspecteur Kailash Dussoye, et des officiers de la Criminal Investigation Division (CID) de la Metropolitan Police de la division Nord, sous les ordres de l’assistant surintendant de police Hector Tuyau, du chef inspecteur Lewis Lazarre et du sergent Johnson Ravina, se sont rendus sur les lieux. Des techniciens de la police scientifique ont procédé à la collecte d’indices.
 
Les enquêteurs ont vite compris que les amis de Kaleem ont tenté de maquiller ce décès en un accident de la route. Interpellés, ses trois amis n’ont pas tardé à avouer qu’ils avaient fumé de la drogue synthétique qu’ils auraient achetée à Baie-du-Tombeau. «Kaleem inn koumans redi apre linn mor», auraient-ils déclaré. Ils ont aussi laissé entendre que c’est le propriétaire de la maison qui aurait eu l’idée de mettre le corps de la victime sur la route, pour «ne pas avoir de problème avec la police», aurait-il dit.
 
Kaleem était issu d’une famille de quatre enfants et aidait son père, mécanicien de motos. Un de ses proches affirme que le jeune homme ne s’est lancé dans cette «aventure» que récemment. Ses funérailles ont eu lieu dimanche.