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Avinash Shah, la passion gastronomique au-delà des horizons
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Avinash Shah, la passion gastronomique au-delà des horizons
C’est un enfant de la capitale qui y a passé 29 ans de sa vie. De la rue Ternay à Maurice, Avinash Shah, 35 ans, est maintenant installé en Australie. Le jeune homme y exerce la profession de chef exécutif. Et il a de qui tenir ! En effet, ses parents, Prem, 61 ans et Surekha, 52 ans, gèrent une petite entreprise alimentaire. Baigné dans cette ambiance culinaire depuis l’enfance, Avinash Shah leur a donc emboîté le pas. Chez les Shah, la cuisine est une histoire, un héritage transmis par les générations. Car outre Prem, son papa, un autre prédécesseur mettait la main à la pâte au préalable. «Mon grand-père était connu pour la confection de rotis, faratas et dholl puris. Ses étales étaient baptisées Maraz Prem et Roti Manilall. Elles étaient alors situées à la gare Victoria de Port-Louis», se remémore le jeune homme. Au final, la famille a travaillé dans ce domaine pendant pas moins de 70 ans.
Inspiré par cette dernière, Avinash Shah effectue d’abord sa scolarité à l’école Beaugeard et au collège London. Ensuite, il entame une licence en Tourism and Hospitality Management à l’Université de Technologie. «À l’époque, nous étions parmi les premiers groupes d’étudiants de l’université», indique-t-il. Au terme de son programme, il obtient son diplôme en 2005. Suivant les encouragements de sa famille, en particulier ceux de ses parents, et en quête d’un meilleur avenir, Avinash Shah, entame ses démarches pour immigrer en Australie. Entre-temps, il prend de l’emploi à la Mauritius Tourism Authority comme graduate trainee. Un an plus tard, il est promu comme officier au sein de cette organisation.
Envol pour Melbourne
Trois ans plus tard, ses démarches s’avèrent payantes. Le 5 août 2008, Avinash Shah s’envole pour Melbourne en Australie. «Lorsque je suis arrivé, nous étions en plein hiver. C’était difficile de s’adapter au climat de Melbourne surtout lorsque l’on vient d’un pays tropical. Là, j’ai basculé sur des températures très basses allant de 2 à 3 degrés», raconte-t-il. À son arrivée, il réside chez Nitish Reetoo, son camarade de classe à Brunswick : «Je ne connaissais pratiquement personne en Australie. Fort heureusement, il y avait Nitish qui a été des plus généreux en m’hébergeant sans le moindre frais. Il a été mon guide dans cette nouvelle ville ainsi que dans cette nouvelle vie qui commençait ici». Avinash Shah séjourne donc chez son ami pendant trois mois. Avant d’emménager dans son propre logement. Graduellement, il essaie de s’adapter aux nouvelles personnes, à la culture et au pays : «Ce n’était pas facile. Tout me semblait nouveau. J’avais tout laissé derrière moi: j’avais démissionné de mon précédent poste et j’avais vendu ma voiture à Maurice pour poursuivre cette nouvelle aventure, celle de mon avenir, en Australie».
Et l’aventure commence bien pour ce jeune homme. Car il trouve un travail comme housekeeping attendant deux semaines après son arrivée en Australie. «Je ne pouvais être trop sélectif dans le choix d’emploi au départ. J’étais pratiquement à cours d’argent. Les économies ramenées de Maurice étaient épuisées par les frais alimentaires, le transport entre autres. Au début, tout me semblait très cher. Surtout en convertissant le dollar australien en roupie mauricienne», confie le jeune homme.
Un autre défi d’adaptation relève de la barrière linguistique : «C’était difficile de saisir l’Aussie, l’anglais australien. Les gens parlent vite et utilisent des mots et des accents divers. Ce n’est pas évident quand on vient d’immigrer mais rien n’est impossible». En Australie, le temps est également une autre préoccupation des immigrants. «L’été qui s’étend de décembre à février, par exemple, est très sec. La pire température à laquelle j’ai vécue était de 49 degrés. Quant à l’hiver, il est très froid à cause des vents glaciaux de l’océan Antarctique», raconte-t-il.
C’est dans ce nouvel environnement qu’Avinash Shah commence sa nouvelle vie. En 2008, il décroche un poste comme serveur et room service attendant dans un établissement hôtelier du South Yarra. C’est alors qu’il emménage dans son propre appartement. Un an plus tard, le mauricien travaille pour un café français comme assistant en cuisine. Il fait son petit bonhomme de chemin dans cette filière. Celui-ci décroche ensuite un nouvel emploi dans la gastronomie au Crown Casino de Melbourne. Cette fois-ci, il devient commis de cuisine au sein de ce grand casino de l’hémisphère sud.
Diplômes spécialisés
Parallèlement, le jeune homme reprend ses études. «J’ai eu l’opportunité de compléter deux diplômes avec l’appui du gouvernement australien en 2010. Ceux-ci sont spécialisés dans l’hospitalité et l’évènementiel respectivement. Ces deux qualifications, que j’ai complétées en 2012, m’ont permis de mieux orienter ma carrière, de travailler à divers niveaux et d’atteindre mes objectifs», affirme notre interlocuteur. Il a également suivi un programme de diplôme avancé en Training and Assessment en 2012.
Ceci est complémentaire à son travail journalier. En effet, en Australie, les qualifications comptent énormément. Mais les expériences professionnelles sont également des plus importantes : «Ceci est particulièrement nécessaire dans l’industrie de l’hospitalité. J’ai cumulé plusieurs emplois au début. Je me suis nourri de ces expériences. J’ai grandi, je me suis adapté aux contraintes et aux difficultés pour réussir». Le Mauricien se qualifie ainsi comme chef gastronomique et exerce désormais au service de l’Aéroport International de Melbourne. «Depuis 2012, je travaille pour le Qantas First Class Lounge. Je suis responsable de la gestion et de la supervision des opérations en cuisine et veille à la bonne marche des procédures. Je m’occupe également de la formation du personnel ainsi que des opérations liées à la restauration», explique-t-il. Cette fonction lui a également permis de travailler pour des événements spéciaux tels que le Melbourne Cup Race Carnival et l’Australian Grand Prix Formula I entre autres.
Dans ce domaine, ce grand passionné de sports et de films s’attelle à garder l’œil et à maintenir le professionnalisme : «Il faut rester focalisé, être heureux et rendre les autres heureux, travailler dur et honnêtement. C’est comme ça que le succès vient à nous. Je pense que là où il y a une volonté, il y a toujours un chemin».
Sur le plan social, Avinash Shah traverse également des kilomètres pour visiter des vignobles australiens. Ayant son île, sa culture, son peuple et ses paysages très à cœur, il a fait trois séjours à Maurice depuis 2008. Il entend effectuer des passages à Maurice à des intervalles de deux ans. Il projette aussi de construire sa propre maison et d’étudier davantage. «L’éducation ne s’arrête jamais. Je vais entamer une formation de niveau postgraduateen collaboration avec une université de Melbourne », conclut-il.
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