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Terry O’Connor, Group CEO de Courts Asia Limited: «Courts Asia n’a pas négocié avec le ministre dans le dos des autres»

10 août 2015, 13:43

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Quand les choses ont-elles commencé à tourner au vinaigre pour Courts Asia ?
Courts Asia n’aurait pas été au courant des contacts directs entre les autres soumissionnaires et la Financial Services Commission (FSC) si cela n’avait pas été révélé par le ministre lors de son point de presse le 5 août. Ce jour-là, le ministre a admis qu’il y a eu un appel d’offres parallèle, sans que les administrateurs spéciaux et les autres soumissionnaires ne soient au courant. Ce qui, en lui-même, est contraire aux principes de base de l’équité et de la transparence. Imaginez un département du gouvernement lançant un appel d’offres public et négociant en catimini avec un soumissionnaire qui finit par obtenir le contrat.
 
De votre côté, avez-vous suivi les procédures à la lettre ?
Nous nous sommes conformés aux conditions de l’appel d’offres. Ça ne nous a pas traversé l’esprit de brûler les étapes et d’aller directement vers le président de la FSC et le ministre pour discuter de notre offre dans le dos des autres soumissionnaires. Autant que l’on sache, ces deux-là étaient au courant de l’avis public lancé par les administrateurs spéciaux pour la vente de Courts, de l’exercice de manifestation à intérêts et l’émission des règlements régissant l’appel d’offres. Nous n’aurions pas imaginé que c’était une tactique de diversion.
 
Avez-vous été en contact avec le ministre des Services financiers ou avec les membres de la FSC durant l’exercice d’appel d’offres ?
Courts Asia a suivi méticuleusement les règlements dans une lettre officielle datant du 25 mai et dans laquelle les administrateurs spéciaux ont détaillé les procédures à suivre pour la soumission des offres pour l’acquisition des avoirs de Courts Mauritius. Courts Asia a aussi négocié avec les administrateurs pour les documents de la transaction. À aucun moment nous n’avons négocié avec le ministre ou la FSC directement. Car d’abord, cela aurait été contraire aux règlements. Et deuxièmement, cela aurait compromis l’intégrité de l’exercice. Mais par-dessus tout, cela aurait été injuste et préjudiciable.
 
Vous êtes venu désavouer le ministre Roshi Bhadain en disant que votre offre a été retenue par les administrateurs spéciaux…
Après l’évaluation de notre offre, les administrateurs spéciaux nous ont informés qu’hormis Courts Asia, ils ne considéraient aucun autre soumissionnaire et que nous avions la meilleure offre. Nous ne pouvons pas savoir ce qui s’est passé dans le boardroom de la FSC. Il faudrait une enquête pour savoir quand les autres soumissionnaires sont allés à la FSC et comment les discussions ont progressé, surtout que nous apprenons que l’offre de Courts Asia n’a pas été analysée en profondeur par la FSC.
 
Durant l’exercice d’appel d’offres, des employés de Courts ont informé les autorités qu’un de leurs ex-collègues, proche de Dawood Rawat, vous aurait aidés avec des informations cruciales pour votre offre. Est-ce fondé ?
C’est totalement faux. Nous avons exprimé nos préoccupations aux administrateurs spéciaux après ces allégations. Nous ne pouvions les réfuter en public car nous étions tenus par l’accord de confidentialité lié à l’appel d’offres et nous faisions confiance à l’intégrité de l’exercice.
 
Quelle était votre offre pour le rachat de Courts ?
Le jour où la FSC ou le gouvernement initiera une enquête, Courts Asia sera heureuse de déposer son offre. Il sera dans l’intérêt du public et celui des parties prenantes que la lumière soit faite sur cette affaire.
 
Comptez-vous entamer des actions légales contre les autorités si vous n’êtes pas satisfaits de leurs explications ?
Nous avons écrit aux administrateurs spéciaux pour exprimer nos griefs et nous nous réservons le droit d’entamer des actions légales si nécessaire.
 
Allez-vous vous retirer complètement de Maurice?
Nous tenons toujours à notre offre et nos négociations pour un dénouement plus positif pour Courts Asia, les employés de Courts Mauritius et les fournisseurs. Il s’agit d’une occasion unique pour le business de Courts Mauritius d’être à nouveau une entreprise du groupe Courts. Ce serait dommage si Courts Mauritius ratait cette opportunité à cause d’ un exercice d’appel d’offres qui a «dévié». Nous accueillerons une enquête formelle, faite par une personne indépendante et impartiale, sur la manière dont cette transaction a été gérée.