Il n’a jamais tabassé Yashna Jeebun, sa concubine. C’est du moins ce qu’affirme Maruthajanam Ponnoosamy. Pourtant, sur la vidéo qu’il a postée sur Facebook, on l’entend bien menacer et tabasser la jeune femme. Apeurée, la victime voulait fuir mais il l’en a empêché. La scène s’est déroulée dans le van de ce dernier, lundi matin, à Ecroignard, Flacq.

Quid du fait que sur la vidéo, on l’entend menacer la jeune femme de lui raser la tête – comme il l’a déjà fait dans le passé? «Zamé monn koup so sévé. Yashna ti pé resté bien kot mwa, tou mo fami ti kontan li», explique-t-il. En fait, dit-il, il n’a posté la vidéo que pour lui faire peur. «Je voulais qu’elle arrête avec ses fugues. Zamé monn bat li.» Il dit regretter ce geste et nie catégoriquement le fait que sa concubine est une femme battue.

La vidéo, d’une durée de 10 minutes, a fait le buzz sur la page 100 % Morisien de Facebook en seulement quelques heures. Plus de 6 000 vues ont été recensées. Les internautes sont révoltés. L’agresseur présumé, surnommé Mev par ses proches, a finalement enlevé la vidéo.

La jeune femme, le visage boursouflé et un œil au beurre noir.

Que dit la principale concernée? Rencontrée chez elle à Bramsthan, Yashna Jeebun a le visage boursouflé et un oeil au beurre noir. La jeune femme, qui aura bientôt 19 ans, croyait avoir trouvé le véritable amour auprès de Maruthajanam Ponnoosamy.

Ce dernier, un chauffeur de van, avait fait sa connaissance il y a huit mois sur Facebook. Mais elle avoue que la conversation entre eux se faisait rarement.

«Il me tapait pour un rien»

En avril dernier, les deux jeunes se sont rencontrés pour la première fois. Yashna Jeebun voyageait à bord d’un autobus où le jeune homme officiait comme receveur. «C’est là que tout a commencé. Il m’a proposé de sortir avec lui peu après», explique la jeune femme. Quelque temps après, elle a informé ses parents de sa relation avec Maruthajanam Ponnoosamy, qui est déjà père d’une fillette de trois ans. Ils ont désapprouvé.

Toutefois, elle s’est laissé convaincre par le jeune homme, qui se disait fou amoureux d’elle, de délaisser le toit familial pour habiter chez lui. «Tout était rose pendant les deux premières semaines. Graduellement, il a commencé à montrer son vrai visage, il me tapait pour un rien et ses parents le laissaient faire. Il m’a tabassée jusqu’à ce que je saigne du nez.»

Les disputes étaient courantes. «Kouma li pa dakor ek sé ki mo dir, li bat mwa, mo pa ti pé gagn drwa dir narnié.» Elle a essayé à maintes reprises de se sauver et d’aller chez ses parents, mais Maruthajanam Ponnoosamy avait éliminé tout moyen de communication avec eux et l’empêchait de sortir sans lui.

«Il a essayé de me rouler dessus avec un van»

Il y a deux semaines, Yashna Jeebun est parvenue à prendre la fuite. «Tous les jours, il me harcelait pour que je revienne auprès de lui. Lundi, il m’a appelée pour me dire de venir récupérer mes affaires chez lui. Je suis partie.» Il était aux alentours de quatre heures du matin quand la jeune femme est arrivée chez lui.

«Tout le monde dormait et il m’a demandé de l’accompagner, il m’a menacée avec une paire de ciseaux.» Il l’a entraînée dans son van avant de filmer la scène. «Il m’a demandé de venir chez lui. J’ai refusé. Il a pris son van et a essayé de me rouler dessus à trois reprises avant de me traîner jusqu’à chez lui. Là-bas, il m’a tabassée devant ses parents.»

Yashna s’est enfuie lorsque Maruthajanam Ponnoosamy est sorti travailler. Accompagnée de sa mère, elle a porté plainte contre le jeune homme au poste de police de Bel-Air. Elle souhaite désormais effacer les quatre mois de «martyr» qu’elle a vécus auprès du jeune homme.