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[Vidéo] Prison des femmes: les gâteaux de la réinsertion
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[Vidéo] Prison des femmes: les gâteaux de la réinsertion
Neuf heures trente à la prison des femmes à Beau-Bassin. À l’extérieur, quelques prisonnières s’occupent du jardin. À l’intérieur, une pâtisserie tourne depuis 8 heures ce matin. Elle opérera, comme tous les jours depuis quatre ans, jusqu’à 15 heures. De la centaine de détenues que compte la prison, toutes ont l’opportunité de venir apprendre comment faire des gâteaux.
Et à l’approche de la fête de l’Assomption, les commandes ont explosé. Manoj Japtee, Prison Officer et pâtissier, applique de la crème sur un des nombreux «gâteaux Marie» disposés devant lui. «On nous a commandé une centaine de gâteaux à l’avance cette année. Nous avons même dû refuser des commandes.» Celles-ci proviennent surtout d’employés de ministères et d’organisations non gouvernementales, mais aussi de particuliers.
«Je participe à la réhabilitation des détenues de cette façon»
Avec le sourire, Manoj Japtee nous explique qu’il a atterri ici par hasard. Ce pâtissier a travaillé pour de grands hôtels avant de rejoindre la force policière il y a quatre ans. «Je participe à la réhabilitation des détenues de cette façon. Je leur apprends la pâtisserie de base, les gâteaux sucrés et salés et comment décorer.»
Jeudi matin, des détenues de quatre nationalités différentes étaient présentes à la prison: des Mauriciennes, Sud-africaines, Françaises et Malgaches. Mais autour des petits gâteaux, elles semblent toutes se comprendre. Parmi les adeptes de la pâtisserie: Nazlim, 54 ans, condamnée à 33 ans de prison pour délit de drogue. Elle en est à sa septième année. «On apprend beaucoup de choses ici. Si je sors un jour, j’aurai eu cette expérience, je pourrai la mettre en pratique et la partager avec mes trois filles», confie-t-elle.
«À ma sortie, je pourrai monter ma propre pâtisserie»
Nadine, elle, prend part à l’atelier de pâtisserie depuis 4 ans. Il lui reste encore huit ans de prison à purger. «J’aime bien faire des madeleines, des brioches et du pain. Là où j’habite, il n’y a pas de pâtisserie. À ma sortie, je pourrai monter ma propre pâtisserie et montrer à la société que j’ai appris quelque chose quand j’étais en détention.»
L’espoir nourrit encore ces prisonnières et les aide à avancer jour après jour. Elles mettent la main à la pâte avec ardeur et amour. Et cela se ressentira sûrement dès la première tranche de gâteau.
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