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Double noyade à Sept-Cascades: les proches de Sylvestre et Nitish réclament justice
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Double noyade à Sept-Cascades: les proches de Sylvestre et Nitish réclament justice
La nouvelle est tombée cette semaine. Le Directeur des poursuites publiques a donné son aval pour que le lieutenant Atmanand Sookur soit poursuivi pour homicide involontaire en cour intermédiaire pour la mort des Privates Sylvestre Nanon et Nitish Binda.
Ces deux jeunes recrues du Groupe d’intervention de la police mauricienne (GIPM) avaient péri noyées le 29 septembre 2012 dans un bassin à Sept-Cascades. Le lieutenant Sookur, âgé de 30 ans, qui entraînait les victimes, avait déclaré que Sylvestre Nanon avait glissé de la quatrième cascade alors qu’il enlevait ses chaussures pendant une pause. Toujours selon ses dires, Nitish Binda serait mort en tentant de sauver son ami. Mais des recrues du GIPM présentes ce jour-là ont donné une autre version des faits.
Depuis la mort de ces deux militaires, leurs proches sont dévastés. Nous avons rencontré Sujata Binda, la mère de feu Nitish. Clouée dans son sofa, elle affiche triste mine. «Je dois prendre des médicaments pour dormir. Le soir, je n’arrive pas à fermer l’œil. Des visions de mon fils surgissent. Ce n’est pas facile pour nous, c’est un vide qui ne pourra jamais être comblé», pleure-t-elle.
Un peu plus loin se trouve le garçonnet de Nitish, Ayush, âgé de 2 ans. Il n’a jamais connu son père. Sa mère, Laëtitia était enceinte de 7 mois, lorsque Nitish est décédé.
Ayush, assis sur les genoux de sa grand-mère,
ne connaîtra jamais son père Nitish Binda.
La naissance de son petit-fils a apporté un peu de joie au sein de la famille de Sujata mais elle fait face à la dure réalité quand chaque matin Ayush réclame son père. «Il a mis la photo de Nitish près de son lit et chaque matin, il lui dit bonjour avant de sortir du lit», relate Sujata. Par ailleurs, elle est allée enregistrer son petit-fils, en vue de son admission dans une école maternelle récemment. «C’est son père qui aurait dû faire cela», lâche-t-elle dans un souffle. «Je ne sais pas si Atmanand Sookur est coupable ou pas mais rien ne pourra remplacer mon enfant», lâche cette habitante de Providence.
La détresse se lit sur les visages des parents de Sylvestre Nanon également. «Il voulait gravir les échelons. Il avait de l’ambition. Son supérieur ne lui a pas donné la chance d’y parvenir», dit d’emblée Corinne, la mère de Sylvestre qui tente difficilement de contenir ses larmes.
Corinne et son mari avaient, à plusieurs reprises, demandé à Sylvestre de quitter la Special Mobile Force, mais il refusait de le faire. «Il rentrait souvent à la maison en se tordant de douleur. Je devais lui donner son bain tellement il avait mal», confie le père du défunt.
«On veut savoir dans quelles circonstances on a perdu notre fils», disent-ils. Corinne se demande pourquoi le lieutenant aurait demandé aux victimes de sauter alors qu’il n’y avait aucune sécurité. «Ils avaient menti au début, mais la vérité avait fini par éclater et aujourd’hui je souhaite que l’âme de mon fils et celle de son ami reposent en paix», lâche Sylvio Nanon.
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