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Frais de Rs 136 M non payés: «Nous n’allons pas nous arrêter là», insistent Oosman et Basgeet
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Frais de Rs 136 M non payés: «Nous n’allons pas nous arrêter là», insistent Oosman et Basgeet
PwC n'a pas jeté l'éponge en ce qui concerne le litige qui l'oppose à la FSC pour le réglement de ses frais de Rs 136 millions. Rajeev Basgeet, qui était jusqu'à hier le seul administrateur spécial du dossier BAI, et son collègue, Mushtaq Oosman, qui a, lui, été révoqué il y a quelques semaines, reviennent sur cette démission.
Mushtaq Oosman, avec Rajeev Basgeet qui a claqué la porte deux semaines après votre limogeage, assistons-nous à la réponse du berger à la bergère ?
Pas du tout. Si c’était la réponse du berger à la bergère, Rajeev Basgeet aurait démissionné le même jour. Nous sommes restés car nous étions très proches de la fin de ce dossier - le travail accompli devait trouver sa fin naturelle. Logiquement, c’était à nous de le faire vu notre engagement dans ce dossier, et ce par respect pour la BAI, ses employés, le gouvernement, les créanciers et les policy holders.
Nous avons aussi décidé que Rajeev Basgeet devait rester en place parce que nous avons toujours pensé que nos honoraires étaient raisonnables pour le travail accompli sur une période de quatre mois. Nous pensions pouvoir convaincre la FSC du bien-fondé de cette réclamation. Durant les deux dernières semaines, nous avons eu de multiples échanges avec eux, tous malheureusement infructueux, d’où la décision de ne pas continuer la mission vu l’intransigeance de notre client.
Tout semble indiquer que l'opération de «damage control» de la PwC a été un échec...
Il faudrait clarifier ce que vous comprenez par «damage control». Pour nous, il était important de compléter notre mission au nom des engagements pris auprès de tous ceux qui nous ont fait confiance, surtout les employés et les policy holders. On ne nous a pas laissé finir notre travail.
Est-ce la centaine de millions de roupies que vous réclamez à la FSC qui a fait déborder le vase ?
Parlons-en des honoraires. Déjà, il faut comprendre ce que représente notre réclamation : (i) des frais de notaire autour du transfert de plus de Rs10 milliards d’actifs de la BAI à la National Insurance Company et à la National Property Fund Ltd. Ce transfert a été d’une complexité légale exceptionnelle, qui a demandé plusieurs semaines de réflexion et de planning ; (ii) la réclamation représente aussi les frais d’avocats pour quatre mois de travail sur un dossier hyper complexe et à risques, où pratiquement chaque décision, soit opérationnelle ou de vente d’actifs, demandait des discussions extensives avec nos avocats et conseils ; (iii) la troisième partie de la réclamation, et la plus importante, représente effectivement les honoraires de PwC, soit plus de 200 personnes qui, a un moment ou à un autre, ont passé du temps sur le dossier de la BAI ou de ses 110 filiales, dont certaines se trouvent à l’étranger.
Les honoraires sont en effet un élément important de la mission, car tout travail mérite salaire. Mais cela va bien plus loin. Il est important pour nous de travailler dans un climat de confiance, où nous sommes respectés, et où les dossiers peuvent progresser selon le planning établi.
Nous étions, hélas, arrivés à un point ou le relationnel ne tenait plus. D’où notre décision qu’on ne pouvait continuer.
Rajeev Basgeet, vous rendez-vous compte qu'avec votre départ, c'est toute l'affaire BAI qui est bloquée ? Etes-vous conscient de tout ce que cette décision pourrait entraîner ?
C’était une décision difficile, mais mûrement réfléchie, prise par principe, sachant que le gros du travail a été abattu. Beaucoup des négociations sont arrivées à un stade avancé et nombre de problèmes déjà résolus.
Nous sommes tout à fait confiants de pouvoir passer cette mission au successeur qui a été nommé par la FSC et pensons que les dossiers seront repris sans trop de difficultés.
Je profite de l’occasion pour dire que nous allons faire tout ce qu’il faut pour faciliter la tâche du nouveau Special Administrator.
Acceptez-vous aujourd'hui, Mushtaq Oosman, avec du recul, les raisons de votre révocation ?
Non pas du tout. Vous devez savoir que le cabinet EY a été nommé pour superviser les procédures de vente des actifs et des filiales de la BAI par les Special Administrators.
À ma connaissance, les rapports d’EY sur les trois dossiers Courts, Solis et Iframac, confirment que nous avons suivi les procédures selon les règles de l’art. De plus, Yogesh et moi avons toujours travaillé de concert. De venir me remercier, moi seul, n’a pas de sens.
Après l'épisode Sattar Hajee Abdoula, la perception du public veut que dès que quelqu'un devient gênant, toutes les raisons sont bonnes pour le faire partir. Vous êtes devenu gênant également ?
Je ne vais pas spéculer, je laisse à chacun tirer ses propres conclusions. Nous avons travaillé selon les normes qui régissent notre profession et selon les dispositions de la loi. Toutes nos stratégies et décisions à venir ont été partagées avec la FSC.
Quand est-ce que vos démêlés ont commencé avec le ministre des Services financiers et de la bonne gouvernance, Roshi Bhadain ?
Notre interlocuteur était la FSC et la question reste à poser si la FSC a tenu le ministre au courant des Progress Reports que nous leur avons donnés. On peut imaginer que vu la complexité et le volume du dossier BAI, qu’il y ait pu avoir des manquements dans ces communications.
Avant votre limogeage, vous avez été désavoués tous deux, plus d'une fois en public par Roshi Bhadain...
À chacun sa priorité. Nous avions un travail à faire et nous pensons avoir bien progressé dans ce dossier compliqué. Les décisions ont été prises d’une manière collégiale au sein de notre cabinet et partagées avec la FSC en toute transparence. C’est clair que s’il y avait des reproches importants à nous faire, nous aurions préféré en parler plutôt que de les ramener dans un débat public.
Qu'auriez-vous dû faire pour éviter les reproches officiels que vous fait la FSC sur les dossiers Iframac, Solis et Courts?
Comme nous l'avons dit, nous n’avons rien à nous reprocher sur ces dossiers. Nous avons agi de manière responsable et en toute transparence pour sauver le maximum d’emplois et protéger les créanciers.
Quels ont été les dossiers les plus laborieux à traiter?
Les dossiers les plus difficiles étaient ceux avec un grand nombre d’employés, notamment BAI Insurance, Apollo Bramwell, Courts, et Iframac, sans oublier les exercices de paiements aux policy holders du Super Cash Back Gold, et aux épargnants de Bramer Property Fund. Il faut savoir que ces compagnies étaient, et sont toujours, dans une situation financière critique. Quand une entreprise a des problèmes de liquidités, les demandes des employés ou des créanciers sont très difficiles à gérer quotidiennement.
Nous avons mobilisé une équipe d’une centaine de personnes pour la vérification de plus de 25 000 polices d’assurance du Super Cash Back Gold, et de 8 400 investisseurs dans le Bramer Property Fund et autres fonds d’investissements du Groupe BAI. Cet exercice de vérification a été fait dans un délai quasiment impossible. Mais nos employés ont travaillé jusqu’aux petites heures du matin. Nous avons même développé un logiciel pour faciliter cet exercice de vérification, et avons ainsi pu respecter les dates des remboursements.
Ces mêmes équipes étaient présentes dans toutes les branches de la BAI pendant plusieurs semaines, y compris les week-ends, pour rencontrer les policy holders et faciliter les procédures de paiement.
Nous profitons de l’occasion pour remercier tous les employés de PwC, qui ont démontré leur solidarité et un dévouement exceptionnel pendant cette période de crise. Nous restons persuadés que leur motivation était, avant tout, l’intérêt des policy holders.
En tant qu'associé de PwC, quelle est votre plus grande satisfaction depuis l'éclatement de l'affaire BAI et votre nomination comme conservateur puis comme Special Administrator?
L’affaire BAI est une mission unique et exceptionnelle dans toute carrière professionnelle, et nous sommes fiers d’avoir été choisis pour cette mission. Apres cinq mois, nous sommes fiers du travail accompli pendant cette période.
Nous avons essayé de trouver des solutions à des problèmes complexes, sans chercher des solutions à travers des fonds publics. La gestion quotidienne des créanciers, des médecins de l’hôpital, des fournisseurs, des propriétaires de marques nous a demandé une attention de tout instant.
Durant nos négociations, le social a toujours été dans l’équation. Notre message aux bidders était clair et net : nous leur avons demandé de prendre en compte la reprise des employés dans leurs offres.
Envisagez-vous des poursuites juridiques si vous n'obtenez pas satisfaction?
Nos discussions n’ont pas abouti, certes. Il est clair que nous n’allons pas nous arrêter là.
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